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La Banque Publique  d’Investissement a réussi à s’insérer dans le paysage rhônalpin

Pour sa première année de plein exercice, la Banque Publique d’Investissement, objet de polémiques et de sarcasmes politiques à sa naissance, a en réalité plutôt bien réussi sa première année d’existence. Travaillant à hauteur de 80 % des fonds qu’elle investit comme co-financeur avec des banques et structures privées, elle a injecté en 2013, 2,5 milliards d’euros dans les entreprises de Rhône-Alpes.

Cela fait exactement un an que la Banque Publique d’Investissement (BPI) a vu le jour, non sans difficultés dans la mesure où elle est le fruit d’une fusion compliquée entre Oséo, le FSI, la Caisse des Dépôts.

Les critiques n’ont pas non plus manqué, à commencer par une attaque de sa propre vice-présidente et porte-parole, Ségolène Royal, à l’égard de son directeur, Nicolas Dufourcq. À l’UMP aussi, elle était dans le viseur. Beaucoup craignait qu’elle ne se cantonne qu’à se porter au chevet des canards boiteux. Et ils sont nombreux !

Un an après où en est la BPI Rhône-Alpes ? Eh bien, tout indique qu’elle a trouvé sa place dans le paysage du capital-investissement régional. Investissant là oû les banques n’allaient pas ou peu, déclenchant par sa seule présence des financements en direction d’entreprises, certes parfois temporairement fragilisées, mais viables.

Bref, elle semble bien jouer le rôle que l’on attendait d’elle : conforter les entreprises régionales, des PME aux TPE, en passant par les ETI, en leur apportant des capitaux dits « patients » leur permettant de se développer dans une perspective de moyen et de long terme.

Les prêts de la BPI vont de sept à huit ans, voire plus parfois : une éternité dans l’économie actuelle. Un luxe que les banques traditionnelles ne peuvent pas toujours se payer.

 Un rôle contra-cyclique

La BPI a ainsi pu jouer son rôle contra-cyclique de financement des marchés, agissant sur les imperfections dudit marché, là oû il est moins efficient.

« 2013 nous a donné la bonne altitude de croisière. Nous pouvons encore monter en altitude« , se félicite Arnaud Peyrelongue, le président de BPI pour l’ensemble de la région Rhône-Alpes.

Les chiffres lui donnent raison, même s’il est difficile d’opérer des comparaisons avec l’année précédente, faute d’un périmètre identique.

On sait que beaucoup de PME ont souffert de manque de trésorerie. À cet égard, la BPI  à injecté l’année dernière 200 millions d’euros dans les trésoreries de TPE, PME et d’ETI de la région Rhône-Alpes.

 Dix-huit investissements directs dans des secteurs très divers

On attendait surtout la BPI dans l’investissement, son métier de base.

En direct,  elle s’est invité l’année dernière de manière minoritaire dans le capital de dix-huit entreprises, portant son portefeuille de participations à 92 entreprises et près d’un milliard d’euros.

 Il s’agit de PME émanant de secteurs très divers, : ICM-Gilac (plasturgie), de Mister Auto (pièces détachées automobiles) ; de Carré Blanc à Roanne (linge de maison), de McPhy énergy (piles à combustible), ou encore de Nicollin (gestion des déchets), etc.

De manière indirecte, en passant par treize fonds régionaux ou inter-régionaux dans lesquels elle a investi, la Banque Publique d’Investissement a accompagné 318 entreprises, en injectant  un total de 103 millions d’euros dans ces fonds.

Deux nouveaux fonds en 2013 : « R2V » « et « Robolution Capital »

Deux nouveaux fonds ont d’ailleurs vu le jour en 2013  : le fonds d’amorçage « R2V » qui finance le démarrage de jeunes entreprises innovantes à fort potentiel et « Robolution capital », le Fonds créé par Bruno Bonnell, le chantre lyonnais de la robotique de services.

 L’autre mission de la BPI est d’accompagner l’innovation. Et là, ça marche plutôt bien. La Banque Publique d’Investissement a soutenu 517 projets, soit une hausse de  12 %, pour un montant de 351 millions d’euros. La BPI assure à cet égard le pré-financement du très apprécié Crédit d’Impôt Recherche.

Il est intéressant de noter que quatre-vingt pour cent de ces opérations se sont opérées via des co-investissements avec des banques ou des sociétés financières privées.

Au total si l’on additionne tous les concours  auxquels participe la BPI, on arrive à 2,5 milliards d’euros. En prenant en compte ces 80 % de participations croisées avec les banques et sociétés de financement privées, l’apport global s’établit à 5,6 milliards d’euros. La BPI a donc bien contribué à conforter l’économie régionale.