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Easybus envisage de créer en 2016 comme à Paris, une navette low-cost entre Lyon et l’aéroport Saint Exupéry

Après Go-Airport qui a dû déposer le bilan en janvier dernier, Rhônexpress, le tram-train qui transporte les passagers de Lyon à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry pourrait bien avoir un nouveau et sérieux concurrent de plus grande taille, cette fois, l’année prochaine : Easybus. La société rhônalpine qui opère ce service va se faire d’ici quelques jours ses dents de low-coster entre Paris et Roissy.

Le modèle low-cost envahit la plupart des segments de marché. Après le transport aérien qui n’est pas loin de friser les 50 % du trafic intra-européen, voilà le tour des bus.

Vous vous souvenez sans doute de ce Lyonnais, Richard Villeret, ancien salarié de Rhône-Express qui avait créé une liaison low-cost entre Lyon et l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Une aventure qui s’est mal terminée. Le pot de terre n’a pas résisté au pot de fer et Go-Airport a dû déposer le bilan et a subi une liquidation judiciaire en janvier dernier.

Une nouvelle tentative de ce type devrait voir le jour en 2016, mais cette fois avec beaucoup plus de chances de réussite.

Une nouvelle compagnie low cost, Easybus, filiale de la holding qui chapeaute notamment Easy Jet a de grandes ambitions dans ce domaine.

Elle a sous-traité le service à la société ChamExpress dont le siège est basé aux Houches en Haute-Savoie et dont le Pdg est Andrew Martin.

Lyon : pas avant 2016

« Nous allons nous attaquer aux principales villes d’Europe et bien sûr, Lyon figure dans nos projets », explique Pete Frost, directeur marketing d’Easybus.

Mais ce sera en 2016. Pas avant.

« Pour l’instant, nous concentrons nos efforts sur la liaison Paris/Roissy-Charles-de-Gaulle », explique Pete Frost.

Débutant le 15 mai prochain, cette nouvelle liaison fait, à vrai dire, déjà couler beaucoup d’encre.

Mais il faut savoir que c’est en grande partie en Rhône-Alpes que Chamexpress s’est faite ses dents de low-coster en créant la première liaison low-cost entre l’aéroport de Genève et la destination plein air la plus prisée des touristes en Rhône-Alpes : Chamonix.

Le 15 mai, donc, EasyBus, proposera des navettes à bas coût entre Paris et Roissy. Puis dans un deuxième temps entre Paris et Orly.

 Les 26 000 premiers utilisateurs peuvent d’ores et déjà réserver leur billet pour seulement… deux euros. Un prix de lancement qui défie toute concurrence.

 Pour assurer les navettes, Easybus va utiliser une flotte de Renault Master de seize places chacun. Ces mini-bus partiront toutes les demi-heures (soit environ 80 allers-retours par jour !) de la place André-Malraux, à côté du Palais Royal et du Louvre, pour un trajet de 45 à 60 minutes.

 Après la période de lancement, les tarifs varieront en fonction de la demande et de la date de réservation, utilisant ce que l’on appelle le « yield management », le logiciel de fixation des prix, identique à celui utilisé par EasyJet.

 De 2 à 10 euros l’aller simple Paris/Roissy-Charles-de-Gaulle

 « Les billets se situeront dans une fourchette entre 2 et 10 euros, prix maximum si le billet est acheté au dernier moment », explique le responsable marketing d’Easybus. On est donc assez loin, là des tarifs de RhônExpress, quasiment le seul mode de transport collectif pour l’instant entre Lyon, en l’occurrence la Part-Dieu et l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry : 15,80 euros l’aller simple et 27,40 euros pour l’aller-et-retour pour les plus de 25 ans (c’est un peu moins cher si l’on réserve son billet sur Internet).

 Petite précision qui a son importance et qui devrait inquiéter Rhônexpress : Easybus n’entend pas seulement transporter les passagers prenant un vol EasyJet à Lyon-Exupéry, mais tous les passagers en partance, quelle que soit la compagnie.

 De quoi bouleverser le marché.

 Mais comment expliquer qu’Easybus propose un prix nettement en-deça de ses concurrents qui à Paris, sont nettement plus nombreux qu’à Lyon..?

 Assimilable à une entreprise de VTC

 D’abord, parce que la navette qui sera utilisée à partir du 15 mai est assimilable à une entreprise de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur), qui fixe ses prix comme elle l’entend.

 A contrario, les cars Air France ou RoissyBus sont agréés par le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF), et n’ont donc pas de liberté tarifaire.

 En contrepartie, ils bénéficient d’emplacements dédiés pour embarquer et débarquer les passagers, quand les navettes Easybus devront utiliser les parkings professionnels. C’est donc la même chose qui devrait se dérouler à Lyon.

 Ensuite, le mode de fixation des prix permet d’optimiser les trajets, explique Pete Frost. «Les cars Air France sont parfois aux trois quarts vides, parfois pleins. Le système d’Easybus est plus efficace car on s’adapte à la demande. Le fait de proposer des prix variables avant le départ nous permet un meilleur remplissage des bus. Nous comptons de ce fait bien avoir un fort taux de remplissage. »

 Le parfait modèle low cost, donc réduisant les frais au maximum et profitant quasi-exclusivement du bouche à oreille pour attirer le public grâce à une offre tarifaire disruptive. Qui fait le buzz. Ce que, dans le jargon low-cost, on appelle le « waouh effect… »