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Frémissements des ventes, après un recul de 14 % en 2012 : fin du chômage partiel à Renault Trucks

Bruno Blin, Pdg du constructeur de poids-lourds Renault Trucks espère tirer un trait sur une mauvaise année 2012 : les ventes des camions de plus de 6 tonnes ont reculé de 7 %, celles de l’ensemble de la gamme, en incluant les « utilitaires », de 14 %. Les ventes frémissent à nouveau, tandis que l’ensemble de la gamme sera renouvelé en juin prochain. Il a donc décidé d’arrêter les mesures de chômage partiel prises depuis le début de l’année. Les effectifs des usines rhônalpines devraient rester stables cette année.

Cela c’est une nouvelle fois vérifié l’année dernière : le marché du poids-lourd est cyclique. L’effet yo-yo joue à plein.

 51 486 véhicules seulement vendus en 2012

 L’année 2012 s’est située en bas de cycle : après avoir culminé à près de 80 000 véhicules en 2008, les ventes de Renault Trucks, filiale du Groupe Volvo sont tombées l’année dernière à…51 486 véhicules. Un recul de 7 % pour les camions de plus de six tonnes, de 14 % si l’on prend en compte l’ensemble de la gamme en intégrant les moins de six tonnes, les « utilitaires ».

 « Les constructeurs qui ont souffert sur le marché automobile ont voulu se rattraper sur les utilitaires et la concurrence s’est révélée particulièrement vive », reconnaît Bruno Blin, le nouveau Pdg de Renault Trucks, en poste depuis le début de l’année 2013, après avoir succèdé à Heinz Jürgen Löw qui, à la surprise générale, avait quitté le groupe un an après son arrivée.

 En France, le constructeur de poids-lourds qui a réussi à maintenir une part de marché un peu supérieure à 30 %, reste le leader. Renault Trucks est en outre fortement implanté en Espagne et en Italie, deux pays fortement impactés par la crise. Reste que dans l’Europe des 27, la fiiiale de Volvo a réussi à rester en phase avec ce marché en décélération avec un recul de 8 % de ses ventes pour les camions de plus de six tonnes.

 Pendant que l’Europe pâtine, les pays émergents progressent, pour certains, même, à grande vitesse. Ce qui a permis à Renault Trucks de dévelopepr ses ventes hors Europe : + 28 % en Amérique Latine, + 20 % en Russie, + 22 % au Maghreb et notamment en Algérie où le constructeur reste le leader incontesté. En revanche, en Turquie, le plongeon a été violent : le marché, devenu proche de celui de l’Hexagone, est passé en un an de 40 000 à 30 000 véhicules.

 « Les sites vont retrouver un rythme normal »

 La situation restant globalement difficile pour le constructeur de poids-lourd dont le siège est basé à Lyon, Bruno Blin a, dès son arrivée au volant de l’entreprise, pris en janvier des mesures de chômage partiel. « Il s’agissait pour nous de nous adapter à la situation économique, mais aussi, en évitant un plan social, de conserver nos compétences », explique-t-il.

 Un total de 4 150 salariés sont actuellement touchés sur les sites de Vénissieux et de Saint-Priest (Rhône), de Bourg-en-Bresse (Ain) et de Blainville-sur-Orne (Calvados) pour une durée variant de onze jours pour l’usine de moteurs, à environ vingt-quatre jours pour l’usine normande.

Ce chômage partiel auquel Renault Trucks avait eu également recours en novembre et décembre 2012, est en passe d’être terminé.

 « Nous ressentons un frémissement de nos ventes : nous avons constaté un léger redémarrage en Europe », affirme Bruno Blin. Ce qui améne le Pdg à annoncer « une levée des mesures de chômage partiel au milieu du printemps : les sites vont pouvoir revenir à un rythme normal. »

 Une autre raison explique ce retour à la normale : Renault Trucks, événèment rare, va renouveler en une seule et même fois l’ensemble de sa gamme. Baptisée R/Evolution, celle-ci, adaptée aux nouvelles normes Euro 6, sera officiellement lancée le 11 juin prochain.

 Deux milliards d’euros d’investissements

 On ne connaîtra pas ses caractéristiques précises. Tout ce que l’on sait est que ce changement global de gamme susceptible de provoquer un choc commercial poursuivra la route tracée par Renault Trucks en matière d’efficacité énergétique des véhicules. Elle est aussi due à la nécessité d’harmoniser l’architecture des cabines. « Nous ne pouvons en dire plus, nous sommes obligés à ce stade d’être extrêmement discrets », s’excuse Bruno Blin.

 Les nouveaux poids-lourds conçus pour une bonne part par les services de R&D de Renault Trucks à Saint-Priest, sont actuellement en cours de tests chez plusieurs constructeurs. « Les retours sont plutôt bons », se plaît à souligner Bruno Blin. Vérification d’ici trois mois. Une certitude : 2013 constituera pour le fabricant de poids-lourds, une année charnière : la nouvelle gamme, selon le constructeur, représente un investissement de 2 milliards d’euros sur cinq ans. Si le marché redémarre effectivement, cette nouvelle gamme arrivera au bon moment.

 Photo (DR)La nouvelle gamme Renault Trucks sera officiellement lancée le 11 juin prochain.