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La profession à la peine : il manque 1 000 conducteurs de cars scolaires en Auvergne-Rhône-Alpes pour la rentrée qui va être très compliquée…

Pour la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV) qui vient de tenir son assemblée générale à Lyon, la situation n’est pas loin d’être « catastrophique et sans précédent ». Il va manquer le chiffre très lourd de 1 000 chauffeurs pour assurer les transports scolaires à la rentrée en Auvergne-Rhône-Alpes. Quelles pistes pour la FNTV ? La solution passera par un changement de modèle…

Ce n’est jamais arrivé, mais les deux ans de crise Covid-19 sont passés par là. Mille conducteurs manquent actuellement à l’appel pour les transports soclaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce qui représente 10 % des effectifs !

« Nous savons déjà que la rentrée de septembre va être compliquée. Clairement, nous n’aurons pas assez de conducteurs », annonce Michel Seyt, co-président de la FNTV en Auvergne-Rhône-Alpes qui estime à « 30 000 le nombre d’enfants qui seront impactés » dans la région !

C’est vrai, ce n’est pas nouveau. “Le phénomène couvait depuis une dizaine d’années : “ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il est au cœur de nos péoccupations”. Mais la situation s’est aggravée avec la crise sanitaire, “au point de mettre en péril le service public qu’est le transport scolaire” estime le co-président de la FNTV

« Beaucoup de conducteurs ont préféré partir dans les transports routiers de marchandise ou s’orienter vers d’autres métiers », ajoute Pascal Favre, autre co-président régional de la FNTV.

Si le recrutement des conducteurs à temps plein sur les lignes régulières et le tourisme se porte encore assez bien, “il est quasiment impossible pour le transport scolaire” soupire Michel Seyt.

Ainsi, 88 % des entreprises du transport routier de voyageurs rencontrent des problèmes de recrutement et 54 % ont dû renoncer à répondre à de nouveaux appels d’offres !”

Face à cette situation, la FNTV souhaite que “les appels d’offres des collectivités soient adaptés à la réalité des prix : nous souhaitons que les pouvoirs publics nous accompagnent”.

D’ici septembre, le problème ne pourra pas être résolu.

Pas assez attractif

Il faut en effet du temps et des moyens pour former des conducteurs. Et puis surtout, il faut des candidats. Et les volontaires sont désormais de moins en moins nombreux…

Le métier n’est en effet plus du tout considéré comme attractif.

« Le salaire des conducteurs de transports scolaire dépend du nombre d’heures effectuées et non d’un taux horaire. Le métier veut qu’ils conduisent le matin et en fin d’après-midi, mais pas une journée entière. On est donc très souvent sur des temps partiels. Et puis, ils ne travaillent pas 175 jours par an en raison des vacances », admet Pascal Favre.

Quelles solutions pour la profession ?

L’étalement des horaires scolaires donnerait aux chauffeurs la possibilité de desservir plus d’établissements. Mais pour cela, il faudrait revoir assez profondément les horaires. Reste à savoir si les établissements et les collectivités y sont prêts ?

Augmenter les salaires

La solution passera également par une augmentation des salaires. Ils ont déjà été augmenté de 5 % mais cela reste nettement insuffisant pour revaloriser le métier. Mais aussi par la formation : l’âge du permis de conduire pour les transports en commun a récemment été abaissé à 18 ans. Il va falloir ensuite former de nouveaux chauffeurs, cela va prendre du temps…

D’où la nécessité de se tourner vers des solutions alternatives que va expérimenter la FNTV, comme celles de nouer des liens avec d’autres entreprises afin que les conducteurs puissent cumuler deux emplois.

Le problème risque en tout cas de durer : « Nous mettrons plusieurs années pour résoudre le problème », craint Michel Seyt. Il ajoute : “Nous n’avons pas le choix, il nous faut changer de modèle”…

D’ici là, en la matière, la rentrée va être compliquée, très compliquée …