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Conjoncture en Rhône-Alpes : la reprise marque un palier

Craignant une rechute de la croissance, les Bourses plongent actuellement. Faut-il craindre le scénario en « W » ? Non, indique l’lnsee Rhône-Alpes qui préfère évoquer une « reprise à petite vitesse ». La reprise est bien là. Elle devrait perdurer, mais elle est mollassonne. Après avoir connu une indiscutable croissance depuis le début de l’année, l’économie régionale marque un palier.

La région Rhône-Alpes a pour coutume d’accentuer les récessions, mais aussi d’accentuer la reprise quand celle-ci survient. Sommes-nous actuellement dans ce scénario ? Oui, il y a bien reprise, confirme le directeur général de l’Insee Rhône-Alpes, Vincent Le Calonnec. Mais celui-ci d’ajouter aussitôt : «  seulement cette croissance se fait à pas comptés. »

Pourtant il existe un certain nombre d’éléments favorables, susceptibles d’aider la croissance. A commencer par la baisse de l’euro, vis à vis des autres devises, à commencer par le dollar qui a déjà dopé les exportations régionales. Le montant des exportations s’est ainsi élevé à 9,8 milliards d’euros au cours du 1er trimestre 2010, contre 9,3 milliards au 4ème trimestre 2009 et 8,8 milliards d’euros, au plus fort de la crise, au 2ème trimestre 2009. Au niveau national, les exportations devraient croître cette année de près de 8 %, contre une chute de 12,2 % l’année dernière.

Seul problème, pour l’heure, ce dynamisme exportateur ne se transmet que lentement à la demande intérieure. Et il repose sur un espoir : que l’euro reste longtemps encore sous la barre des 1,20/1,25 euro pour un dollar qui devrait être son niveau niveau normal si l’on prend en compte les parités de pouvoir d’achat..

Autre signal encourageant : l’emploi intérimaire est toujours un indicateur avancé de la conjoncture. Or depuis la fin du premier trimestre 2010, il repart nettement à la hausse. Sans pour autant rejoindre, il est vrai son niveau de début 2008 qui s’établissait dans la région à 130 000 travailleurs intérimaires. Le nombre d’intérimaires dans la région avait plongé à un peu moins de 80 000. On se rapproche actuellement des 100 000 travailleurs intérimaires au travail.

En outre, même si à fin mai, le nombre de demandeurs d’emplois s’est à nouveau mal orienté, le taux de chômage a tendance à se stabiliser, il est vrai à un haut niveau, avec un taux de 8,9 % contre 9,5 % à l’échelon national. Le différentiel région/hexagone qui était de un point a été divisé par près de deux. Nous sommes retombés en terme de stock d’emplois régionaux au même niveau qu’en 2002, il y a huit ans !

Mais ces paramètres positifs sont contrebalancés par des tendances moins engageantes.

Ainsi, si les mises en chantier de logements pourraient connaître un rebond cette années (la construction représente 150 000 emplois en Rhône-Alpes), en revanche l’immobilier d’entreprises devrait rester bien déprimé avec 2,6 millions de m2 contre 4,6 millions début 2008.

Enfin, même si elles tendent à ralentir, les défaillances d’entreprises restent sur une tendance haussière : la construction figure parmi les secteurs les plus touchés.

Si l’on ajoute la faible hausse du pouvoir d’achat des ménages qui pèse sur la consommation et des capacités de production qui restent largement sous-utilisées (76 % contre une moyenne de long terme de 86 %), l’Insee ne nous brosse pas là un tableau des plus enthousiasmants.

« Nous ne devrions pas retrouver le niveau d’avant crise avant, dans le meilleur des cas, fin 2011 », assure le directeur régional de l’Insee.

Seul élément positif, même à pas menus, une reprise reste une reprise. Pas de phénomène de rechute en « W » à l’horizon pour l’heure.

Illustration (Insee) : Nette reprise de l’emploi intérimaire qui constitue traditionnellement un bon indicateur avancé de la conjoncture.