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Stade des Lumières de l’OL : Jean-Michel Aulas franchit deux nouveaux écueils

Le Conseil général du Rhône vote une garantie de 40 millions d’euros de l’emprunt obligataire que doit lancer OL Groupe pour construire le Stade des Lumières à Décines. Dans le même temps, le Groupe de BTP Vinci qui doit construire le Stade, n’entrera pas comme prévu initialement au capital de la structure portant le projet, mais apporte de son côté une centaine de millions d’euros. Le dossier avance à grands pas, mais d’autres étapes restent à franchir…d’ici le 24 janvier.

Cela faisait longtemps qu’une session du Conseil général du Rhône n’avait été aussi animée !

Les élus et le public sont d’abord accueillis à l’entrée de la Préfecture par des opposants en rangs serrés et banderole déployée : « Non au stade ». La session, elle-même, particulièrement animée est même interrompue par Michel Mercier, président de l’assemblée départementale qui fait évacuer par des CRS des participants prenant du haut des bancs du public, les élus à partie.

La raison de ce remue-ménage ? Une délibération à l’ordre du jour concernant la garantie d’emprunt destinée à boucler le montage financier du Grand Stade de l’Olympique Lyonnais.

Malgré ce tohu-bohu et la division de la majorité départementale, l’assemblée, grâce à l’appui des élus du PS vote comme prévu cette garantie d’emprunt de 40 millions d’euros.

Trente-six votes favorables

Au total, trente-six élus UDI, PS et Radicaux déposent dans l’urne un bulletin favorable à la garantie d’emprunt, quinze élus principalement UMP, Verts et PCF votent contre, et deux s’abstiennent.

Auparavant, le député UMP de l’est lyonnais, Philippe Meunier, s’était insurgé : « Les contribuables du département du Rhône sont pris en otage pour soutenir à bout de bras un projet contraire à l’intérêt général qui bafoue le principe de la bonne utilisation de l’argent public » .

Le socialiste Bernard Chaverot se prononce également contre, comme les écologistes (sauf Gilles Buna qui ne prend pas part au vote).

Lors de son intervention pour expliquer son opposition,  l’élue des Verts, Béatrice Vessiller lance cette petite phrase : « mon petit doigt me dit que certains contribuables vont déposer des recours. » Et effectivement, il semble bien que l’un des opposants les plus virulents au projet, le Vert Etienne Tête ait déposé, sitôt après le vote, un recours auprès du tribunal.

Pour Michel Mercier, le but, en l’occurrence est: « d’aider l’agglomération lyonnaise », présidée par Gérard Collomb. Il assure qu’« une ville comme Lyon a besoin de grandes infrastructures ». La garantie, « jouera peut-être dans neuf ans » d’après lui.

En contrepartie du vote des élus départementaux, la société foncière du Montout qui porte le projet de Grand Stade doit s’engager, durant la garantie à mettre en place, à hauteur du montant garanti par le Département du Rhône, une hypothèque de 2 ème rang sur les biens constituant cette enceinte sportive ; et réserver 5 % des heures travaillées liées à la construction et à l’exploitation de cet équipement à un public en insertion.

Vinci apporte une centaine de millions d’euros

Après ce premier écueil franchi par Jean-Michel Aulas, un second l’est dans le même temps. Il avait été prévu que le groupe de BTP Vinci qui doit construire le Stade des Lumières entre au capital de la foncière du Montout, la structure porteuse du projet du nouveau stade.

Il n’en sera finalement rien. OL Groupe annonce qu’un accord de principe a été trouvé afin que Vinci « intervienne en tant que partenaire financier du projet de nouveau stade, sans participation au capital ».

Le géant du BTP sera prêteur dans ce dossier, et amenera par ce biais les 80 à 100 millions initialement prévus par l’accord de juillet 2011

Selon l’OL, « ce dispositif permettra à OL Groupe de conserver un large contrôle du capital de la Foncière et ainsi de consolider dans les comptes d’OL Groupe, la totalité des revenus de celle-ci, afin de capitaliser sur le développement futur des ressources du nouveau stade ».

Pour l’OL, ceci « constitue une nouvelle étape dans la structuration globale du projet de financement ».

40 millions de garantie d’un côté, une centaine de millions de l’autre : plutôt une bonne journée pour Jean-Michel Aulas. Le tout, avant un week-end qui voit l’équipe lyonnaise truster la première place du classement de la Ligue 1.

Bref, le dossier du Stade des Lumières n’est pas encore totalement bouclé, mais il a sans conteste avancé.

Tous les recours pas encore purgés

Le chemin n’est cependant pas encore totalement libre. Tous les recours juridiques ne sont pas encore été purgés. Le 13 décembre prochain, le tribunal administratif doit se pencher sur le recours déposé contre le permis de construire du futur stade.

L’UEFA, organisatrice de l’Euro 2016, a fixé au 24 janvier prochain, la date limite du lancement définitif du projet pour qu’i puisse faire partie des enceintes désignées pour participer à la Coupe d’Europe de Football. Et sans l’Euro 2016, la justification dudit Grand Stade pâlit fortement.

D’ici là, la course d’obstacles continue donc. Il ne reste plus que sept semaines à Jean-Michel Aulas pour que la voie vers le but soit définitivement libre. Le dossier reste chaud…