Rhônexpress entre Lyon et l’aéroport de Lyon-Exupéry : la Métropole veut siffler le fin du monopole

Toutes les tentatives de concurrence sur la ligne entre Lyon-part Dieu et l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry se sont soldées dans le passé par des échecs.

Or, contre toute attente, la Métropole de Lyon et le Sytral viennent d’annoncer dans un communiqué qu’ils entendent renégocier le contrat de concession de Rhônexpress détenu par Vinci.  Un contrat qui met en place le monopole de desserte de Lyon-Saint Exupéry en l’unique faveur de Rhônexpress : il s’agit d’une « concession d’exploitation exclusive de la ligne, d’une durée de 28 ans. »

« Renégocier en profondeur les termes du contrat »

Une desserte régulièrement critiquée pour son coût élevé pour les usagers, en l’occurrence 16,30 euros l’aller simple pour un passager de plus de 25 ans, alors que la plupart des liaisons par train ou tram entre un aéroport et la ville centre ne dépassent pas en moyenne en Europe quelques euros.
Ainsi, la Métropole de Lyon qui a repris la compétence du Conseil général du Rhône lors de sa création annonce qu’elle veut, avec le Sytral, l’instance d’organisation des transports dans le Grand Lyon, « renégocier en profondeur les termes du contrat ».

L’objectif des deux institutions : augmenter les cadences de la ligne de tramway T3 qui partage une partie de ses rails avec le Rhônexpress, ouvrir la liaison à la concurrence pour permettre des liaisons alternatives et… faire baisser les tarifs de la ligne.

Ces négociations, conduites par Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral et Gérard Claisse, vice-président de la Métropole en charge des marchés publics, débuteront le 30 avril. Les deux parties prenantes comptent « parvenir à la signature d’un avenant au contrat d’ici à l’automne 2019 ».

La Métropole est prête à aller plus  loin si nécessaire, jusqu’en justice : « Si les discussions souhaitées avec les actionnaires de Rhônexpress n’aboutissaient pas dans ce délai, le Sytral et la Métropole de Lyon examineront toutes les solutions juridiques pouvant aller jusqu’à la résiliation du contrat de concession ».

1,5 million de passagers SNCF à Saint Ex en 2017

Tandis que la Métropole de Lyon et le Sytral s’apprêtent à renégocier le contrat Rhônexpress, le débat public sur le nœud ferroviaire lyonnais continue. Ainsi,  jeudi soir, à Pusignan, la question tournait autour de la desserte  ferroviaire de la gare de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry signée de l’architecte catalan Santiago Calatrava.

A cette occasion, la SNCF a présenté plusieurs scénarios ce jeudi soir lors du débat, dont la présence de dessertes de TER régionaux au sein de la gare de l’aéroport. Pourquoi pas aussi, en sus de Rhônexpress, mettre en place une liaison ferroviaire entre les deux gares , ce qui pourrait permettre de désengorger la Part-Dieu. Tout est sur la table.

En tout cas, entre 2007 et 2017,  la fréquentation de la gare ferroviaire de Lyon-Saint Exupéry n’a cessé de croître. Elle était de 390 000 voyageurs en 2007 pour monter à 1,5 million en 2017 d’après les chiffres fournis par SNCF Réseau.

Une certitude : toujours sous-exploitée, cette gare recèle un important potentiel de développement, en phase avec l’actuelle forte croissance de l’aéroport…