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Le budget 2011 du Conseil régional Rhône-Alpes sera particulièrement contraint : la rigueur ?

Discuté à l’automne pour être voté le 15 décembre, le budget 2011 du conseil régional sera particulièrement difficile à élaborer, reconnaît Jean-Jack Queyranne. S’il préfère le terme de « budget maîtrisé »  à celui de « budget de rigueur », son président ne cache pas qu’il faudra faire des économies. Avec risque d’impact sur l’économie régionale. La part de l’investissement dans le budget de la région est traditionnellement très important : 1,5 milliard d’euros en 2009. L’emprunt va-t-il devoir pallier cette rigueur annoncée, avec dégradation de la note financière à la clef ?

La région Rhône-Alpes risque-t-elle de perdre d’ici quelques mois sa belle notation financière actuelle attribuée par Moody’s : le triple A ? En décembre dernier, à la suite de la suppression de la taxe professionnelle, l’agence américaine de notation financière avait modifié la « perspective » de la note de la région qui était passée de « stable » à « négative » ce qui veut dire qu’à un horizon de 12 à 18 mois, la notation pourrait être revue à la baisse.

Il ne fallait pas rêver : les collectivités territoriales n’allaient pas passer au travers des turbulences financières actuelles en Europe et en France. Elles devront payer leur écot à la rigueur annoncé, même si le terme fait encore peur. Au terme de « budget de rigueur », Jean-Jack Queyranne, le président de la région préfère celui de « budget maîtrisé ».

Les termes de l’équation budgétaire 2011 sont rappelés par Jean-François Débat, le rapporteur général du budget. « Le contexte actuel nous incite à la plus grande prudence », reconnaît-il. La plus grosse part du budget de la région est formé des dotations de l’Etat 800 millions d’euros, gelées. « 89 % des recettes seront dictées par l’Etat », précise Jean-Jack Queyranne. Or, l’on sait déjà qu’elle connaîtront une stagnation complète : 0 %. L’inflation ne sera pas prise en compte. Ce qui représentera une perte de près de 15 millions d’euros.

Un certain nombre d’inconnues perdurent, selon Jean-Jack Queyranne : « L’Etat pilote à vue et nous demande de faire de la prospective ! »

Le rapporteur rappelle que la région a perdu tout levier financier. En clair, elle ne maîtrise plus du tout ses recettes budgétaires, hormis les cartes grises dont les revenus devraient probablement stagner et rapporter 230 millions d’euros. La fiscalité régionale rapportera 450 millions d’euros. La TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) qui est désormais plafonnée devrait faire rentrer 320 millions d’euros dans les caisses régionales.

« Tout ceci fait peser sur la région un vrai effet de tenailles », reconnaît-il.

Comment le nouvel exécutif issu des élections régionales de mars dernier compte-t-il agir face à ce budget qui s’annonce particulièrement contraint ? Pas question de trop brider l’investissement. « Ce sont des sommes importantes qui préparent l’avenir », explique Jean-Jack Queyranne. « Nous sommes en train de regarder quelles dépenses d’investissement vont devoir être réduites. Mais nous le ferons sans casser les outils de cette politique au service de Rhône-Alpes. »

« Non, nous ne baissons pas les bras. Notre objectif est le développement économique et l’emploi. Il n’est pas question pour nous de débrancher ! » assure, martial, en guise de conclusion le président de la région.

Photo-Jean-Jacques Queyranne : « Il n’est pas question de casser les outils de cette politique au service de Rhône-Alpes. »