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Reprise de TLM : une bonne nouvelle pour Lyon et l’information

Le bras de fer entre Jean-Michel Aulas, le patron de l’OL et Jean-Pierre Vacher, celui de Télé Lyon Métropole s’est soldé par la victoire de ce dernier. On ne peut que s’en réjouir. Non pas par une quelconque hostilité à l’égard du patron de l’OL, mais parce que le choix effectué par Michel Lucas, le grand patron du Crédit Mutuel, désormais propriétaire à 100 % du Progrès, qui a pris lui-même la décision malgré les pressions de tous bords, était la bonne.

Bonne au plan social car elle évitera des licenciements, mais bonne aussi pour l’information, un des périmètres les plus importants à prendre en compte sur le plan économique. Ce n’est pas un hasard si Jean-Pierre Vacher s’est entouré d’une douzaine de chefs d’entreprises, parmi ceux affichant les plus belles réussites. Une bonne économie a besoin d’une information fiable, indépendante et professionnelle.

C’est ce que propose le projet mis au point par Jean-Pierre Vacher, les salariés de TLM et les douze chefs d’entreprises qui ont fait le choix de l’accompagner, avec en tête le plus emblématique d’entre eux : Alain Mérieux.

TLM ne sera donc pas l’instrument d’une entreprise au service de sa communication. Ni de l’OL donc, recalé ; ni non plus d’aucun des douze partenaires du TLM new look à construire, chacun d’eux étant minoritaire et ne pesant pas d’un poids suffisant pour exiger un quelconque leadership.

Rien n’est pourtant définitivement joué. Certes, l’ultime signature du rachat devrait intervenir d’ici la fin du mois avec le Progrès. D’ici juillet le CSA devrait donner sans difficulté son aval à la reprise de TLM par son équipe et son pool d’investisseurs. Non, le plus dur surviendra ensuite.

Depuis le début de son existence, TLM n’a jamais gagné un seul centime, perdant plus d’un million d’euros chaque année. La TV locale a perdu en 2008, dernier bilan connu, 1,6 million d’euros pour un chiffre d’affaires de 4,3 millions euros. Rien d’étonnant donc si le Progrès ne touchera qu’un euro de cette vente. Le quotidien transmet surtout des dettes à son acquéreur.

Il va donc falloir que l’ équipe et les nouveaux actionnaires de la chaîne fassent preuve de beaucoup d’opiniâtreté et de créativité pour arriver en deux ans à réussir ce que la chaîne n’a pas réussi en vingt ans d’existence : gagner de l’argent ou à tout le moins, ne pas en perdre.

Et c’est là où ce rachat devient intéressant. Au pied du mur, sans la protection d’une grand groupe, TLM recèle suffisamment de talents pour atteindre cet objectif de rentabilité. Il suffit de regarder le paysage audiovisuel hexagonal pour constater que n’est pas impossible dans la mesure où sur une trentaine de chaînes locales en France, huit gagnent actuellement de l’argent.

Il va donc falloir que cette chaîne au ton un peu empesé parfois, sache mieux s’inscrire dans l’époque et l’agglomération lyonnaise pour en refléter toutes les composantes ; bref, qu’elle fasse preuve de créativité et de modernité.

Gérard Collomb n’a qu’une obsession : faire de Lyon une grande métropole internationale. Une télévision locale de qualité fait partie intégrante de cet objectif. Bonne chance TLM !