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Le chimiste américain Hexcel pourrait annoncer d’ici quelques jours un investissement de 400 millions d’euros au sud de Lyon

Selon Jean-François Carenco, préfet de région, l’annonce pourrait intervenir autour du 15 septembre. Le chimiste américain Hexcel qui souhaite créer un nouveau site en Europe pourrait jeter son dévolu sur la plate-forme chimique de Roussillon à une quarantaine de kilomètres au sud de Lyon. Près de 200 emplois à la clef.

Fresenius à l’Arbresle et Hexcel à Roussillon, en quelques semaines d’intervalle. Cela constituerait un beau doublé en matière d’investissements industriels à l’heure où ceux-ci sont plutôt rares.

 Pour Fresenius, c’est décidé. Reste Hexcel. Selon Jean-François Carenco, la décision doit être annoncée au cours du mois de septembre, peut-être même à la mi-septembre.

 Cela fait plusieurs mois que le Groupe américain qui souhaite ouvrir une nouvelle usine en Europe met en compétition plusieurs sites dont, outre Roussillon, Fos-sur-Mer et un site en Grande-Bretagne.

 Du fait de son emplacement géographique et de sa proximité avec la plate-forme multimodale du port de Salaise-Sablons offrant tous les modes de transport (eau, fer et route), la plate-forme chimique de Roussillon tiendrait la corde.

 Création de 180 emplois à terme

 Il s’agit pour le spécialiste de la fibre de carbone, à destination notamment de l’industrie aéronautique-Airbus est un de ses gros clients-, de construire une unité de fabrication qui créerait à terme un total de 180 emplois, en deux temps : 120 d’abord, 180 à terme. Ce qui serait particulièrement bienvenu pour la plate-forme chimique qui compte déjà 1 450 emplois et offre des possibilités d’extension importante. Avec cette avantage : une partie est déjà classée Seveso.

 Le groupe US injecterait 400 millions d’euros en deux tranches de 200 millions d’euros.

 Si Hexcel choisit effectivement la plateforme chimique de Roussillon, les travaux de l’unité de production pourraient commencer dès mars 2015, ce qui permettrait à l’entreprise de démarrer son activité en 2017.

 Depuis qu’il s’est saisi du dossier, l’Etat se dit prêt à accompagner l’investisseur, via la Dreal en matière de permis d’exploitation et d’embauches de personnels spécialisés.

De leur côté, la communauté de communes du Pays roussillonnais, la région Rhône-Alpes et le  Conseil général de l’Isère se sont dits prêtes à mettre au pot  pour favoriser cette implantation : 9 millions d’euros au total.

Une implantation déjà annoncée en juin : Ecoat

La décision en juin dernier de l’implantation d’une autre société chimique, de taille bien inférieure, certes, est-elle de bon augure ?

 Peut-être. En tout cas, une nouvelle entreprise, issue de la chimie, verte a annoncé en juin dernier son implantation sur ce site : Ecoat, une société spécialisée dans les liants pour peinture, tous issus d’huiles végétales, donc recyclables à 99 %. Ses clients sont tous les fabricants de peinture, à l’instar, par exemple de Zolpan.

Elle s’installe dans un atelier qu’a quitté Solvay au printemps dernier et situé sur la plateforme Osiris. Une unité de fabrication « pilote » sera d’abord édifiée pour un démarrage de la production sur une plus large échelle dès le mois de janvier prochain.

Olivier Choulet, co-créateur de cette entreprise, explique « Nous avons retenu cette plateforme, car géographiquement, elle est centrale et de surcroît multimodale : très pratique pour desservir l’Europe !».

Il ajoute : «  Et surtout, elle est particulièrement compétitive grâce aux services apportés par le GIE Osiris (Groupement d’Intérêt Economique) qui gère la plateforme ».

Ce GIE mutualise en effet un certain nombre de services à l’instar de la production d’énergie, de la sécurité ou de la protection de l’environnement, ce qui permet de diminuer les coûts d’investissement pour chaque entreprise membre d’Osiris.

Une entreprise spécialisée dans la chimie verte

L’entreprise dont le siège est basé à Grasse a levé en décembre dernier un million d’euros, grâce notamment à un apport de la région PACA. Elle est également accompagnée par la Banque Publique d’Investissement (BPI), ce qui  permet le lancement de l’opération, ainsi que le rachat du bâtiment de 3 000 m2 de la plateforme chimique de Roussillon.

Pour démarrer, l’entreprise emploiera quatre personnes, mais elle devrait créer à terme une trentaine d’emplois lorsqu’elle atteindra son objectif de production de 30 000 tonnes par an.