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A Saint-Fons, le Chinois Bluestar investit 10 millions d’euros pour répondre à la forte demande de silicones

Cela faisait douze ans qu’un tel investissement n’avait vu le jour sur le site de Saint-Fons. Celui-ci se traduit par une nouvelle unité de fabrication et une centrale à vapeur. Près de 2 600 articles différents à base de silicones, exportés à 80 % hors de France, sont produits sur ce site de la Vallée de la Chimie.

Des voix s’étaient élevées lors du rachat des silicones de Rhodia par le chinois Bluestar, en 2007, pour exprimer des craintes de pillage des brevets-la R&D, soit une centaine de personnes faisait partie de la vente-voire même des risques de délocalisation en Chine.

Assis sur 1 250 brevets, Bluestar consacre 4 % de son chiffre d’affaires à la R&D.

 Sept ans ans après, on constate qu’il n’en est rien. Et on est bien obligé de reconnaître que l’heure est plutôt à l’investissement. Une tendance lourde ces dernières semaines dans la chimie rhônalpine, après les annonces successives d’un investissement de 70 millions d’euros de l’Allemand Fresenius à l’Arbresle, dans le Rhône ; puis de 200 millions d’euros de l’Américain Hexcel, sur la plateforme chimique de Roussillon en Isère. On remarquera au passage qu’il s’agit exclusivement d’entreprises étrangères.

 Un marché mondial des silicones en forte croissance

Dopés par un marché mondial en pleine croissance, Rhodia Silicones devenu Bluestar avance toujours à grandes enjambées sur ses deux piliers que sont l’unité de fabrication de la matière première située sur la plateforme chimique de Roussillon et son usine de Saint-Fons, quarante kilomètres plus au nord.

 L’unité existante y était devenue trop petite pour répondre aux besoins : en 2012, la direction de Bluestar a pris la décision de construire une nouvelle unité, baptisée Déclic4 qui a la forme d’une grande tour bardée de tuyaux. Elle vient d’être inaugurée en présence de Ju Wang, consule de Chine à Lyon.

 Un investissement mené rapidement puisque le dossier, pourtant très complexe-nous sommes sur un site Seveso- était déposé en juillet 2013 à la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), la nouvelle unité pouvait commencer à fonctionner dès le 2 mai de l’année suivante.

Un chantier, se félicite Philippe Massuyes, directeur de « Usine Silicones »  Rhône-Alpes, qui n’a pas obéré le fonctionnement du site de Saint-Fons, mais s’est déroulé également sans aucun accident.

 Cette nouvelle unité permet déjà un accroissement significatif des capacités de production de « cyclosiloxanes », un composant essentiel pour la fabrication de silicones.

« Avec cet investissement nous relançons une dynamique de croissance sur des marchés pour lesquels nos capacités étaient saturées », décrit Pascal Chalvon Demersay, le Président de Bluestar-Silicones.

« Une augmentation des parts de marché, notamment sur les applications cosmétiques »

Ce dernier précise que « cet investissement va permettre d’augmenter les parts de marché de Bluestar, notamment sur les applications cosmétiques. » Il faut savoir que les silicones sont utilisés dans de très nombreuses applications : outre la cosmétique, notamment pour les déodorants, les shampoings ou les crèmes de soin, l’automobile, l’aviation, le moulage, le textile et même les anti-mousses de votre machine à laver…

 Un autre investissement visant à donner plus d’autonomie et de fiabilité à l’unité de Saint-Fons a été opéré dans le même temps. Il fait partie de cette enveloppe de 10 millions d’euros : la création d’une nouvelle chaufferie à vapeur.

80 000 tonnes de vapeur par an

La fabrication de silicones nécessite en effet beaucoup de vapeur. Elle était fournie par une autre unité chimique proche et ne dépendait donc pas de Bluestar. Or lorsque l’usine dont dépendait la chaufferie a dû être mise à l’arrêt pendant un certain laps de temps, la production de vapeur a été stoppée, posant d’importants problèmes à ce site de la Vallée de la chimie. D’où la décision des dirigeants de l’usine d’investir pour devenir autonome en la matière.

Ce nouvel équipement comprend une chaufferie de 19,5 MW, composée de deux chaudières vapeur instantanées fournissant plus de…80 000 tonnes de vapeur par an. Elle est à la fois utilisée pour la fabrication de silicones et le chauffage du site.

Au passage, la performance énergétique du site a pu être améliorée : la vapeur peut-être produite à plus faible coût jusqu’à une pression de 47 bars.

 Ce double chantier représente le plus important investissement opéré depuis douze ans sur le site de Saint-Fons d’où 2 600 articles différents sont sortis l’année dernière, soit 120 000 tonnes de silicones, expédiés à 80 % hors de France…