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A propos de Laurent Wauquiez, Patrick Martin, président régional du Medef : « Je suis surpris et désolé »

Mis en cause, les responsables du Medef et de la CPME répliquent plutôt vertement.

« Un amalgame entre deux situations que Laurent Wauquiez a confondues », pour le président Auvergne-Rhône-Alpes du Medef. Mêmes réactions de la part de François Turcas pour la CPME ; mais aussi de la CGT qui dénonce « le soi-disant versement de 5 millions d’euros aux organisations syndicales »

Dans le cadre du feuilleton Wauquiez qui a occupé tout la semaine, une partie de la salve était dirigée vers le Medef et la CPME régionaux, respectivement présidés par Patrick Martin et François Turcas.

Ainsi, devant les étudiants d’EMLyon, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Auvergne-Rhône-Alpes, a expliqué comment il a coupé les subventions dédiées aux partenaires sociaux dans sa région.  » Et le pire, si on est très honnêtes entre nous, c’est que les plus catastrophiques, c’est le Medef et la CGPME […] La seule chose qu’ils veulent, c’est encaisser l’argent « , a-t-il lâché lors de ce cours, dans les locaux de la prestigieuse école d’Ecully.

Visé, Patrick Martin, le patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes qui est également candidat à la présidence de son organisation, a réagi dans le cadre d’une interview pour le Journal du Dimanche (JDD).

A la question, « Comment réagissez-vous aux propos tenus par Laurent Wauquiez ? », Patrick Martin a répondu à nos confrères :
« Je suis surpris et désolé par ces propos, car c’est un amalgame entre deux situations que Laurent Wauquiez a confondues. D’une part, le Medef Auvergne-Rhône-Alpes ne touche pas un euro de la part de la région. C’est même mieux que ça : nous avons refusé des subventions que nous proposait le conseil régional, et ce, depuis la présidence précédente de Jean-Jack Queyranne. D’autre part, le Medef Auvergne-Rhône-Alpes est engagé en tant qu’opérateur sur trois chantiers cofinancés par la région : l’accompagnement des TPE-PME, la réinsertion professionnelle et le soutien aux éco-entreprises [c’est-à-dire les entreprises dont les activités visent à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les atteintes à l’environnement, NDLR]. Ces dispositifs sont co-décidés par le conseil régional, et donc par Laurent Wauquiez. Et tout est scrupuleusement réglementé, à commencer par le financement : l’argent est parfaitement tracé, tout est contrôlé, et c’est normal. Je suis donc très serein par rapport à ce qu’avance Laurent Wauquiez, pour qui j’ai du respect par ailleurs. »

« Une défiance envers les corps intermédiaires »

Le patron régional du Medef a également estimé qu’ » il y a plus généralement une défiance envers les corps intermédiaires. Pour le Medef, il y a un énorme enjeu de pédagogie, de clarification mais aussi de remise en cause de certains de nos modes de fonctionnement. Nous devons mieux expliquer ce que nous faisons et ne pas avoir de tabou quand il y a un débat. Mais il ne faut pas qu’il y ait la moindre ambiguïté sur notre financement : le Medef Auvergne-Rhône-Alpes vit intégralement des cotisations de ses adhérents. « 

Et de conclure : « Il y a un débat au sein de l’exécutif qui consiste à remettre en cause le paritarisme. C’est au contraire un gage de modernité : les décisions doivent être prises en accord avec le terrain et la réalité des entreprises. Cela n’exclut pas une réflexion sur le financement…

Il y a trop de positions idéologiques, trop de confusion, d’approximations sur ces sujets-là. Il faut être pragmatique. Je suis aussi candidat à la tête du Medef dans cette optique. Si je suis élu, je souhaite rassembler les instances de notre organisation pour trancher rapidement ces questions… »

« Un seul objectif de développement économique et social… »

François Turcas, président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas non plus tardé à réagir à travers un communiqué :

 » Notre organisation régionale n’a de cesse, depuis plus de vingt ans, de démontrer la pertinence et la valeur ajoutée d’établir une passerelle, et des inter-actions permanentes, entre la collectivité régionale, sa politique, et ses dispositifs, économiques, emploi-formation, apprentissage par exemple, et les chefs d’entreprises pour accompagner dans la proximité leurs projets de développement « .
  
« C’est bien dans ce seul objectif de développement économique et social de nos PME et de nos territoires que la CPME Auvergne-Rhône-Alpes sollicite des financements auprès du Conseil régional permettant ainsi d’engager des moyens opérationnels dédiés comme par exemple : en accompagnant 80 entreprises par an pour rebondir de graves difficultés économiques conjoncturelles, plus de 80 entreprises par an pour se former, et s’outiller pour piloter de façon plus efficace la gestion financière de leur entreprise », explique par exemple la CPME Auvergne-Rhône-Alpes.

La CPME ajoute qu’elle  » lutte ainsi sans relâche depuis plus de trente ans pour diminuer les prélèvements qui pèsent sur les entreprises qu’il s’agisse des cotisations, des impôts ou des taxes. Malgré cela nous constatons aujourd’hui une flambée de la fiscalité territoriale « .

Pour la CGT : « Une somme et des pratiques totalement imaginaires »

Mis également en cause par Laurent Wauquiez, les deux responsables régionaux de la CGT d’Auvergne et de Rhône-Alpes ont également répliqué aux propos du président de la Région, mais cette fois dans une Lettre ouverte :

 » Lors du dernier enregistrement diffusé sur les ondes, Laurent Wauquiez fait état d’un soi-disant versement aux organisations syndicales de 5 millions d’euros par an par l’ancien exécutif de la Région Rhône-Alpes, agissement qu’il aurait stoppé en arrivant à la région au nom de l’indépendance.

Se donnant comme d’habitude un rôle fantasmé, outre une somme et des pratiques totalement imaginaires, il met en scène une rencontre et un dialogue avec les organisations syndicales n’ayant jamais eu lieu sur ce sujet… »