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Accompagnement des PME et des ETI à l’international : les sociétés privées ne peuvent pas tout faire. Elles regrettent Erai

Aussi étonnant que celui puisse paraître, les quatre associés d’Altios, la société française privée n°1 dans le conseil des PME et TPE à l’international regrettent la disparition d’Erai, l’ex- bras armé de la région Rhône-Alpes à l’export liquidée en juin. Boris Lechevalier l’un des associés a même rédigé un rapport proposant à la région de remettre sur les rails un Erai bis. A mettre en œuvre par le prochain président de la région ?

Souvenez-vous. Le feuilleton Erai avait suscité avant les vacances beaucoup de réactions et de commentaires pour terminer en liquidation judiciaire. Un beau gâchis.

 Celle qui était l’une des plus prestigieuses agences de la région Rhône-Alpes a fini à l’encan, ses différents bureaux étant pour une part liquidés, tandis que d’autres ont été repris par des sociétés privées

 Et si les meilleurs défenseurs du rôle d’Erai (Entreprise Rhône-Alpes International) étaient les sociétés privées appartenant à la Fédération professionnelle des entrepreneurs Spécialistes du Commerce International (OSCI) ?

 Parmi celles-ci, Altios, est la plus grande. Riche de 160 salariés et se développant au rythme de 20 % l’an, elle réalise le tiers de son chiffre d’affaires (16 million d’euros en 2014), en Rhône-Alpes. Elle possède dix-sept bureaux dans le monde et en vise rapidement vingt

 Elle était candidate à la reprise du bureau d’Erai en Allemagne, mais le président du TGI de Lyon lui a préféré une autre société.

 Pourtant, les quatre directeurs associés de cette structure dont le siège est pour des raisons historique basé à Nantes, ne se félicitent pas de la mort d’Erai. Ils regrettent même sa disparition.

 Un rapport en faveur de la création d’un Erai bis

 Un des quatre associés, Boris Lechevalier a même rédigé et envoyé un rapport au président de la région Rhône-Alpes, mais aussi aux autres candidats aux élections régionales de décembre prochain, pour défendre l’existence d’un Erai bis.  Mais précise-t-il, « d’un Erai qui n’aurait pas commis les mêmes fautes que la structure qui a disparu ». Et d’ajouter : « il s’agirait d’une structure qui coûterait moins cher, mais qui apporterait, nous en sommes persuadés, un vrai plus aux entreprises et à la Région. »

 Et d’expliquer : « Nous, Altios, en tant que société privée, nous intervenons en aval : nous accompagnons à l’international, ainsi par exemple une société comme Serge Ferrari dans plusieurs pays. Nous lui assurons toute la logistique, de la comptabilité aux salaires, en passant par les bureaux, eux s’occupent du business.»

 « Le travail, en amont, Erai, le faisait plutôt bien »

 Et de lancer : « Mais le travail en amont, nécessaire lui aussi, Erai, le faisait plutôt bien. »

 Et de préciser : « Le rôle de cet Erai bis devrait être de faire ce que nous ne savons pas faire, nous privés : animer l’activité internationale de la future région Rhône-Alpes-Auvergne (journées pays, sensibilisation et techniques export, par exemple) ; mais aussi d’aider les entreprises à cadrer un projet export cohérent ; de référencer les spécialistes compétents sur place, dans la région, en France, et dans les marchés étrangers ; d’aiguiller les entreprises vers les spécialistes et les financeurs référencés… »

 Mais ce n’est pas tout. Pour ce co-responsable d’Altios, un Erai bis efficace devrait également « organiser et superviser l’exécution des missions régaliennes comme l’attractivité du territoire, la coopération internationale, les pôles et cluster, avec les spécialistes référencés ; assurer le suivi du contrôle qualité desdits spécialistes référencés ; et enfin, mesurer les résultats obtenus grâce à des indicateurs pertinents et en rendre compte… »

 « Un rayonnement international beaucoup plus pointu »

 Et de conclure : « Ce nouvel Erai permettrait à la Région Rhône-Alpes-Auvergne d’offrir aux entreprises qu’elle entend soutenir à l’export, un rayonnement international beaucoup plus pointu et au minimum quatre plus étendu pour un coût total qui pourrait être réduit de… moitié, par rapport à la précédente organisation ! »

 La balle est dans le camp des candidats à la présidence de la région.

 Pas sûr cependant que la renaissance d’un Erai nouvelle manière fasse partie des thèmes privilégiés de la campagne électorale…