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Aigle Azur qui va lancer un Lyon-Nantes retrouve une forte ambition à St-Ex. Et après ? Un court, moyen ou un long courrier.. ?

C’est ce qui s’appelle narguer la concurrence en plein ciel. Face à Air France et easyJet, rien de moins, la compagnie Aigle Azur lance le 28 octobre une ligne Lyon-Nantes.

Pas sur la pointe des pieds. L’offensive est brutale puisque la 2ème compagnie aérienne française après Air France propose carrément douze aller-et-retour par semaine ; et ce, tout au long de l’année (*). Deux fréquences par jour en semaine et une le week-end. Avec un prix d’appel très bas : 40 euros l’aller simple.

L’objectif est de permettre à la clientèle affaires de faire dans la semaine l’aller et retour dans la journée, avec un départ en début de matinée et un retour en soirée.

Ces vols seront opérés en Airbus A 320 de 180 sièges.

Lyon, 2ème hub français

Avec cette création, l’aéroport de Lyon devient le deuxième hub français de la compagnie après Orly.

Un deuxième A 320 sera d’ailleurs bientôt basé à Lyon, confirme son président, Frantz Yvelin.

Aigle Azur a jeté son dévolu sur cette liaison Lyon/Nantes, la troisième plus importante liaison transversale hexagonale au départ de la capitale des Gaules, après Bordeaux et Toulouse. Air France et easyJet ont transporté l’année dernière sur cette ligne 480 000 passagers. Et d’après Aigle Azur et la direction de l’aéroport, elle recèle encore du potentiel.

Quelle mouche a donc piqué Aigle Azur ? Pour l’heure, cette compagnie née en 1946 n’est que la 9ème compagnie opérant sur le tarmac de Lyon-Saint Exupéry, exploitant depuis son pré-carré algérien avec quatre routes sur l’Algérie (Alger, Constantine, Oran et Sétif) et de temps à autre des lignes charters.

Ce qui se passe, c’est qu’Aigle Azur qui a connu une passe un peu difficile, vient d’avoir à la fois un nouvel actionnaire, l’américano-brésilien David Neeleman et un nouveau président, Frantz Yvelin, 43 ans, déjà créateur dans le passé de compagnies aériennes, mais aussi pilote d’avion, ce qui dans ce métier peut être utile. Un boss du genre fonceur.

Après avoir remis la maison d’équerre en négociant avec les pilotes et le personnel navigant, l’entreprise qui vient de retrouver l’équilibre financier et frôle les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires (1 200 salariés), et a donc su serrer ses coûts, part donc à l’abordage du ciel.

Chose surprenante et plutôt rare, cette offensive est tous azimuts : court courrier, avec en l’occurrence le prochain Lyon-Nantes, donc, mais aussi le moyen avec l’Algérie ; et même des longs courriers.

Acquisition de deux Airbus A 330

Aigle Azur qui a acquis deux Airbus A 330 en avril 2018 vient de lancer à partir d’Orly, un vol vers Pékin (deux fois par semaine), et un autre sur Sao Paulo (quatre fois par semaine).

Les deux Airbus A 330 ont la caractéristique très recherchée actuellement de ne pas avoir une jauge excessive et de pouvoir parcourir de très longues distances. Idéal donc pour les longs courriers au départ d’aéroports régionaux, comme Lyon, au hasard… Plus faciles à remplir.

C’est ce qui explique que les très gros porteurs A 380 d’Airbus ne se vendent plus.

« On constate que le passager veut de moins en moins passer par des correspondances. Il veut aller d’un point A à un point C sans obligatoirement passer par un point B ». C’est sur cette appétence que veut surfer Aigle Azur.

Son directeur ne cache pas ses ambitions, mais se refuse pour l’heure à évoquer les projets précis sur lesquels travaillent actuellement ses équipes : cela pourrait amener la concurrence à réagir avant même la lancement du vol envisagé…

Prochaine destination ?

Alors la prochaine destination annoncée par Aigle Azur, si le Lyon-Nantes répond aux attentes mis en lui : un autre court courrier façon Nantes ou un long courrier vers la Chine ou le Brésil, ou une autre destination ?

La 2ème compagnie française, en pleine renaissance, pourrait donc bientôt nous étonner.

Ce serait d’ailleurs une bonne chose de voir enfin les ailes françaises s’ébrouer quelque peu. Car pour l’heure, les principaux acteurs du ciel en France sont d’abord et avant tout anglo-saxons…

(*)