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Airbnb en ligne de mire : comme à Paris, Lyon encadre sévèrement les locations de tourisme

Le président des hôteliers lyonnais de l’Umih donne toujours l’exemple de cet immeuble place Bellecour à Lyon dont tous les appartements sont loués par Airbnb. Il n’y subsiste plus qu’un seul locataire « normal » qui se sent bien esseulé !

Comme à Paris, face aux outrances de ce marché, Lyon a décidé à son tour d’encadrer les locations de tourisme de type Airbnb ou Abritel qui ne cessent de croître et de prospérer

Une plateforme d’enregistrement

La Métropole, le 15 décembre, et la Ville de Lyon, le 18 décembre, vont adopter chacune une délibération en ce sens. Leur adoption ne fait aucun doute. Les nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1er février 2018 date à laquelle une plateforme d’enregistrement sera mise en service.

Quelle est la nouvelle réglementation ? Les propriétaires exploitant ce type de location devront désormais se déclarer auprès de la ville via la plateforme et noter sur leurs annonces leur numéro d’enregistrement.

Ceux louant leur résidence principale devront le faire dans la limite de 120 jours par an. Ceux proposant à la location une résidence secondaire de moins de 60 m2 devront demander une autorisation à la mairie limitée à neuf ans.

Pour les surfaces de plus de 60m2, le propriétaire devra mettre en œuvre une compensation en mettant à la location longue durée un bien de surface au moins équivalente. Pour les SCI (Sociétés Civiles Immobilière), le principe de la compensation s’appliquera dès le premier mètre carré.

La Métropole et la Ville de Lyon ont décidé de mettre de l’ordre. En cas de non respect de la nouvelle législation, les contrevenants seront passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à 50 000 euros…   

« Il ne s’agit pas d’empêcher l’innovation issue du numérique, mais de créer des conditions équitables avec l’hôtellerie, d’éviter que le centre-ville ne soit réservé qu’aux touristes et d’empêcher l’inflation des prix des locations. La transformation de logements traditionnels en meublés de tourisme a pour conséquence de soustraire des logements au marché de l’habitat, ce qui contribue à accentuer la tension que connaît le centre de Lyon », déplore Georges Képénékian, le maire de Lyon.

« Ce nouveau dispositif a pour but de protéger l’habitat résidentiel, de garantir l’équilibre du développement touristique et de limiter la professionnalisation de cette activité », renchérit David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon. Pour lui, « Il faut rendre à l’économie collaborative son esprit d’origine »

Il était temps d’ailleurs de réagir. Les locations Airbnb ne cessaient de s’étendre à grande vitesse : on est ainsi passé de l’équivalent de 4 000 m2  de surface loués en meublés touristiques à Lyon en 2015, à 9 000 m2 en 2016, avec franchissement de la barre des 10 000 m2 cette année ! Le seuil de trop…