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Annonce faite sur le salon Innorobo : Coboteam, 11ème cluster dédié à la robotique est né

Innorobo le plus grand salon européen de la robotique qui s’est tenu pendant trois jours à Lyon a servi de vitrine à un certain nombre d’exposants, à l’instar de la start-up lyonnaise Evotion qui a présenté son robot majordome. Il a aussi été marqué par le lancement du premier cluster robotique rhônalpo-auvergnat: Coboteam.

Les premières éditions avaient été organisées en mars. Cette année, Innorobo, le salon de la robotique, s’essaie au rythme estival. Il a ouvert ses portes pour trois jours mercredi 1er juillet à la Cité internationale à Lyon.

 Ce changement de date est-il mauvais pour sa fréquentation ? Au vu de l’affluence dans les travées, le premier jour, il semblerait bien que non.

 Au fil des années, le salon créé par Bruno Bonnell, le « Monsieur Robotique » de l’Hexagone ne cesse de grossir. Il affiche cette année 200 exposants contre 140 l’année dernière.

 Un salon véritablement international puisque parmi ces exposants, vingt nationalités se cotoient, notamment asiatiques avec une forte présence de la Corée du Sud, de Singapour et du Japon.

 Le Japonais Fanuc a ainsi profité de l’occasion pour présenter son premier robot capable d’assister l’homme dans des tâches pénibles en toute sécurité.

 Equipé de caméras et de capteurs d’efforts, il est capable de porter une charge de 35 kilos.

 Côté Japon toujours, on y retrouve comme chaque année l’ex-star de la robotique française, Aldebaran racheté par Softbank.

 Le robot majordome de la start-up lyonnaise Evotion

 La région Rhône-Alpes n’a pourtant pas fait pâle figure. On a pu rencontrer par exemple, sur le stand de la start-up robotique lyonnaise Evotion (six salariés), le robot majordom. Une entreprise qui conçoit des robots spécialistes de l’animation : elle les loue au monde de l’entreprise, pour des salons professionnels, des soirées ou des séminaires d’entreprises.

 Ce robot d’accueil est construit sur mesure, en un unique exemplaire. Il s’agit d’un humanoïde qui voit, se déplace, dialogue avec ses interlocuteurs et va jusqu’à montrer ses émotions grâce à des yeux aux couleurs changeantes.

 A lui seul, ce robot majordome représente la moitié de l’activité de la start-up, qui devrait réaliser environ 300 000 euros de chiffre d’affaires cette année.

 A noter qu’à côté de la robotique de services, une place plus grande est dévolue cette année à la robotique industrielle, plus prégnante sur ce salon, le plus important du genre, désormais par sa taille en Europe.

 L’existence de ce salon a permis au fil des années de mettre en évidence une réalité qui n’apparaissait pas : Rhône-Alpes est bien une terre de robotique.

 Onzième cluster régional

 A telle enseigne qu’il est apparu impérieux de créer un cluster, le onzième du nom, sur ce thème. Il a officiellement été placé sur les fonts baptismaux.

 Né d’une collaboration de Thésame avec l’Ardi, ce cluster qui selon son président André Montaud (Thésame) va « pratiquer l’investissement frugal » n’est pour l’heure doté que d’un seul salarié : Frédéric Hélin, son secrétaire général.

 « Notre approche et notre gouvernance sont frugales parce que notre approche est multi-filières», précise » André Montaud.

 Et ce dernier de préciser : « Lorsqu’on travaille sur la robotique mobile, on le fait avec le pôle de compétitivité LUTB, s’agissant de robot médicaux, ce sera avec la cluster i-care et ainsi de suite… La robotique est un domaine transverse qui touche beaucoup de disciplines. »

 Reste que le poids de la robotique dans la région nécessitait une telle création. On comptabilise 400 entreprises de robotique en Rhône-Alpes dont une cinquantaine sont des « pure player », c’est-à-dire n’ayant qu’un spécialité unique : le robot.

 Par ailleurs, précise André Montaud, la fusion de la région Rhône-Alpes et de l’Auvergne est bonne pour ce nouveau cluster : « Les deux régions sont parfaitement complémentaires, avec une robotique mobile très puissante en Auvergne autour de l’Institut Pascal à Clermont-Ferrand ».

 Staübli : 1 200 salariés en Haute-Savoie

 Ce qui permet donc à la robotique rhônalpo-auvergnate de balayer très large, tout en bénéficiant de la présence sur son sol des principaux acteurs nationaux, à l’instar du Suisse Staübli, le fabricant de robots industriels, présent en Haute-Savoie (1 200 salariés) ou d’Adept Technology Robotics, également haut-savoyard (150 salariés).

 Reste que si Rhône-Alpes s’affiche comme la plate-forme française n°1 pour la robotique, il faut rester lucide.

 « Nous avons en France une très belle carte à jouer dans ce domaine. Mais il faut bien reconnaître qu’au niveau européen, nous sommes encore petits », avoue André Montaud.

 D’où l’objectif prioritaire du président du cluster Coboteam : « créer des liens avec les autres régions robotiques de France et d’Europe ».

 Une démarche aurait un avantage : elle va permettre de bénéficier d’une partie des 3 milliards d’euros que Bruxelles a mis sur la table pour développer la compétitivité européenne en matière de robotique.

 Il s’agit de rester les pieds bien ancrés sur la terre régionale, tout en regardant le grand large…