Annulation de la Fête des Lumières : une version light permettra néanmoins de rendre hommage aux victimes

« Notre pays vient de vivre une tragédie », explique Gérard Collomb entouré de George Képénékian, adjoint à la culture, venu annoncer le choix d’une édition plus intimiste qu’ils ont fait en concertation avec le préfet Michel Delpuech et les fondateurs de la fête des Lumières , François Corteel  d’EDF  et  Yves Theoleyre du Mat Electrique, président du club des partenaires. 

« La guerre est déclarée. Mais comment, en responsabilité, allier esprit de résistance et devoir de sécurité envers les citoyens, lors d’une fête qui draine trois millions de personnes, et sur quatre jours. « La fête des lumières est l’évènement le plus emblématique de la ville, son histoire, son identité », poursuit Gérard Collomb.  

Céder, non, il n’en n’est pas question.  L’édition 2015 est reportée à l’identique à décembre 2016. . Cette année, elle se transforme en un hommage aux victimes, en puissant message d’unité. Elle aura lieu le 8 décembre uniquement.

Ce jour-là, les lyonnais sont appelés à illuminer la ville, dans un élan de solidarité qui devrait être magnifique.

Deux cent mille lumignons seront distribués aux enfants des écoles et des milliers d’autres seront vendus dès le 30 novembre par des bénévoles au profit de « l’association des victimes du terrorisme » et aussi de l’association « Rêve d’enfants » qui  en est le bénéficiaire cette année. »

La tour Incity mise à contribution

La tour InCity  et le Crayon proposeront dans le même esprit, une mise en lumière, pour faire de ces bâtiments,  des lumignons vivants au cœur de la ville.

Enfin, écran vivant de la Fête des lumières, les quais de Saône et la colline de Fourvière présenteront  l’œuvre géante  de Daniel Knipper, prévue initialement au programme.  Intitulée « Regards », cette fresque est faite de gros plans des yeux de personnages des plus beaux tableaux de Botticelli, Matisse, Delatour, un symbole de la culture que rien ni personne ne peut détruire.

  C’est une façon de rendre un hommage émouvant aux victimes dont les prénoms défileront sur les façades des  quais… La rue de la république sera également en lumière. Les installations traditionnelles de fin année qui décorent la ville commenceront le 9 décembre pour finir début janvier.

Longuement murie avec tous les partenaires, vu les conséquences économiques induite, cette décision collective est douloureuse pour tous, décideurs, artistes, commerce, acteurs du tourisme.

« Que des millions de lumignons… »

« Cette annulation est une décision de sagesse,  ajoute Michel Delpuech. L’Etat se mobilisera pour garantir des conditions de sécurité maximale pour que la soirée du 8 décembre se passe de la meilleure manière. Les moyens seront supérieurs, par rapport aux années précédentes. Le contexte est exceptionnel, la menace est réelle et les actes de Paris ont été d’une barbarie extrême. La vie continue et le vivre ensemble sera plus fort que les attaques ».

Pour ce qui est de la montée aux  flambeaux, la décision en revient au préfet Michel Delpuech et au cardinal Barbarin qui envoie aux Lyonnais ce message par tweet  : «  je vous invite à regarder la plus belle lumière qui soit : la lumière intérieure & celle que vous poserez à votre fenêtre ! ».

En attendant, Gérard Collomb  et ses partenaires n’ont qu’un seul souhait : que des  millions de lumignons illuminent la ville.

Depuis le 8 décembre 1859,  la Fête des Lumières vit, rayonne, rassemble.  En version light ou ultra light, elle  vit et vivra, ce 8 décembre 2015 plus intensément encore.

C’est cela l’esprit de la résistance et des lumières…

Marie-Françoise Villard