Avalanche de bonnes nouvelles pour les stations de ski : la saison s’annonce excellente

Il est au moins un secteur de l’économie qui ne broie pas du noir : celui qui vit de la neige. La saison du blanc a à peine commencé, qu’interrogés par Ipsos (*) les professionnels du tourisme de montagne expriment d’ores et déjà leur optimisme pour la saison d’hiver. A 74 %, ils sont confiants. Un chiffre identique à celui de la saison dernière. Le niveau de confiance grimpe même pour les Fêtes de fin d’année à 76 %.

Une bonne raison explique ce bon pourcentage : pour 67 % des professionnels de la montagne, le niveau des réservations était déjà, lorsque a été réalisée cette enquête, début décembre, supérieur à celui de l’année dernière pour la clientèle française (+ 56 % pour la clientèle étrangère).

On s’attend en effet à un afflux supplémentaire de la clientèle anglaise, le Royaume-Uni se portant de mieux en mieux sur le plan économique.

Les Russes, juste derrière les Anglais, arrivée des Australiens

La présence russe devrait aussi s’accentuer : elle se ressent désormais dans près de trente stations des Alpes et plus seulement à Courchevel ou Megève. Elle n’est plus l’apanage des seuls oligarques et des grosses fortunes, mais de la classe moyenne. Ainsi cette clientèle a progressé de 40 % en quatre ans. Derrière les Anglais, première clientèle étrangère, les Russes trustent désormais la deuxième place, devant les Belges, plutôt en retrait.

Mieux encore : on annonce même pour la première fois l’arrivée des Australiens suite au succès de la ligne Lyon-Dubaï, lancée il y a un an, Emirates ayant signé un accord avec la compagnie Quantas.

Il est vrai que les bonnes nouvelles s’accumulent depuis quelques semaines sur les Alpes et la montagne en général, puisqu’en Rhône-Alpes, l’Ain et la Loire ont aussi développé des stations de ski.

La première tient aux chutes de neige précoces qui ont permis l’ouverture de certains domaines skiables dès la fin de mois de novembre.

La récente désignation de Val Thorens comme meilleure station au monde aux World Ski Awards ne peut que aussi que bénéficier à l’image générale du massif, ce qui devrait permettre à la France de maintenir son statut de première destination mondiale pour les skieurs.

120 000 emplois

Divers événements sportifs permettent aussi dès l’entame de saison de focaliser sur les massifs, à commencer par une « première » dans les Alpes : la coupe de monde de biathlon qui se déroule au Grand Bornand et qui manifestement suscite un grand intérêt. Il est vrai qu’il s’agit d’une discipline où les Français brillent. On peut y ajouter le Critérium de la première neige à Val d’Isère, la coupe du monde de ski alpin à Courchevel, le Festival de cinéma européen aux Arcs, etc.

Au total, une ambiance générale bonne pour l’emploi , la montagne faisant vivre en Rhône-Alpes près de 120 000 personnes dont 50 % de saisonniers. « Une part croissante d’entre eux sont des Rhônalpins qui trouvent la possibilité d’un emploi, ce qui fait monter la moyenne d’âge des saisonniers », constate Claude Comet conseillère déléguée au Tourisme au sein de la région Rhône-Alpes.

Un optimisme qui n’est pas obéré par le changement climatique pourtant sous-jacent malgré les bonnes surprises constatées en matière de chutes de neige ces deux dernières années. Les projets d’investissements se multiplient.

Une restructuration complète du site de Val d’Isère est annoncée- « on va reconstruire la station sur la station », explique Claude Comet ; tandis qu’un nouveau village du Club Med doit voir le jour à Val Thorens en décembre 2014, un  « 4 Tridents » (luxe) de 384 chambres : 240 emplois directs à la clef.

Seul bémol : des vacances de printemps trop tardives

Tout serait parfait dans le royaume du blanc s’il n’y avait tout de même un bémol : trop tardives cette année, les vacances de printemps devraient en revanche se révéler un « bide ».

Ce qui devrait encore accentuer une tendance lourde puisque le poids de ces vacances dites de Pâques ne cesse de chuter depuis plusieurs années.

Désormais un large front mêlant élus locaux, syndicats patronaux et salariés réclame aux gouvernement des vacances de printemps qui ne déborderaient plus sur mai.

Une délégation des élus de la montagne qui s’est rendue auprès du ministère du tourisme a obtenu deux choses : tout d’abord que le calendrier revienne à des semaines pleines de vacances  et non plus à des demies-semaines, néfastes aux locations et donc aux séjours de neige.

Moins positif, la délégation a seulement obtenu que la situation ne soit pas aggravée et que l’on ne retarde pas encore plus, une fin de vacances trop tardive au printemps. Un sujet qui devrait revenir sur la table lors des Assises régionales du tourisme annoncée pour 2014 en Rhône-Alpes : elles devraient déboucher sur des Assises Nationales.

Prendrait-on enfin conscience au niveau gouvernemental que le tourisme est un secteur économique comme un autre ?.

(*) Six cents professionnels du tourisme interrogés dans l’Ain, la Loire, le Rhône et la Montagne (Savoie/Haute-Savoie), enquêtes réalisée du 3 au 6 décembre par téléphone par Ipsos, selon la méthode des quotas pour Rhône-Alpes Tourisme.