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Avec Lyon, comme axe central, le « pôle métropolitain » sur les fonts baptismaux

Engagée depuis deux ans, la simple coopération métropolitaine qui rassemble Lyon, Saint-Etienne, Vienne et la CAPI (Communauté d’agglomération Porte de l’Isère) vient de donner naissance à un « pôle métropolitain » nettement plus ambitieux. Il rassemble deux millions d’habitants et un million d’emplois sur 240 communes. La structure de gouvernance, composée de sept personnes, sera installée à Givors. Les transports avec un projet de « carte orange » et le développement économique avec la création d’une « conférence économique métropolitaine » figurent parmi les objectifs prioritaires de la nouvelle structure qui se veut souple et légère.

Malgré des polémiques suscitées par l’UMP, les élus du Grand Lyon ont voté lundi 21 novembre en faveur de la création du pôle métropolitain. Il en a été de même à Vienne et à Saint-Etienne. Les élus de la CAPI voteront le 13 décembre.

Ce mois de novembre marque ainsi la véritable naissance du premier pôle métropolitain de Rhône-Alpes qui rassemble en son sein quatre communautés d’agglomération : Le Grand Lyon (58 communes et 1,3 million d’habitants), Saint-Etienne Métropole (43 communes et 375 000 habitants), la Communauté d’agglomération Porte de L’Isère (21 communes et 98 000 habitants) et le petit Poucet, Vienne Agglo, la seule à être de sensibilité UMP, les trois autres étant socialistes (16 communes et 68 000 habitants).

Sa caractéristique : comme on le voit sur la carte ci-contre, elle n’a pas de continuité territoriale. Mais Gérard Collomb, son principal promoteur en tant que président du Grand Lyon en est persuadé : « D’autres communautés, comme celle de l’Est lyonnais ne pourront faire autrement que de nous rejoindre d’ici cinq à six ans, c’est inéluctable : je ne vois pas Saint-Exupéry être absent du pôle ! »

Cela fait deux ans déjà que les élus communautaires travaillent ensemble au sein d’une coopération métropolitaine qui n’avait pas de structure juridique.

Adoptant les dispositions de la loi de 2010 sur la réforme territoriale, le nouveau pôle métropolitain bénéficiera donc désormais d’une structure pérenne, sous la forme d’un établissement public, composée de sept personnes. Elle sera installée au sein de la ville la plus équidistante des quatre entités : Givors, plus précisément, au sein de la « Maison du Rhône ».

Avec la création effective de ce pôle métropolitain, les ambitions d’origine, assez floues, ont pris de la consistance et de l’ampleur.

La première ambition est économique. Le premier objectif du pôle est de « favoriser l’emploi en suscitant un dynamisme économique maîtrisé, articulé autour de pôles d’innovation reconnus, de services aux entreprises améliorés, d’infrastructures optimales et d’un soutien appuyé à l’enseignement supérieur et à la recherche. »

Une conférence économique régionale, rassemblant notamment les trois chambres de commerce des quatre pôles, sera instituée. Les agences de développement économique de chacune des communautés d’agglomération seront appelées à travailler ensemble.

La second objectif en terme d’importance est constitué par les transports. Il vise à « la mise en place d’un réseau de transport collectifs, intermodal et cohérent à l’échelle métropolitaine. »

Les deux principaux moyens pour mener à bien cette politique de transports intégrée : la création de nouveaux parkings relais et une billettique commune, en l’occurrence, une sorte de « carte orange » métropolitaine. « Nous étudions la possibilité de créer un syndicat mixte de transport de type loi SRU (NDLR : Solidarité et Renouvellement Urbains) », assure Gérard Collomb. Celui-ci pourrait voir le jour en juin 2012, le ticket commun étant annoncé, lui, pour la mi-2013.

La troisième grande compétence dont s’est saisie le nouveau pôle métropolitain concerne la culture. Cinq grands événements culturels pour l’heure à l’échelle d’une agglomération, deviendront ceux de la grande métropole : quatre Biennales (danse, art contemporain, design et cirque), ainsi que Jazz à Vienne. « Les trois derniers ont encore une dimension nationale : nous voulons en faire de véritables événements internationaux », affirme Gérard Collomb

Enfin la motivation de ce dernier qui sera, jusqu’en 2014, le premier président du Pôle métropolitain, semble grande, puisqu’à la question posée de savoir si le Grand Lyon irait jusqu’à participer au financement d’une infrastructure d’une des communautés partenaires, comme un parc relais du pays viennois, par exemple, il réplique : « Oui, nous allons le faire à la manière allemande : aider au financement de projets hors du Grand Lyon, s’ils ont de l’importance et une signification pour l’ensemble de la métropole. »

Reste à savoir, si au fil des alternances politiques, cette nouvelle structure tiendra la route ? Pour ce faire, elle devra révéler sa pertinence et son utilité. Mais ce n’est sans doute pas un hasard si une vingtaine de pôles métropolitains de ce type sont actuellement en train de voir le jour en France.