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Avec l’appui de l’Etat : la CGPME  pousse les TPE et les PME à jouer la préférence rhônalpine

Au Conseil régional, avec l’onction de l’Etat marquée par la présence remarquée de Jean-François Carenco, Préfet de Région, 650 patrons de PME, ont signé à l’initiative de la CGPME une charte destinée à donner une priorité régionale à leurs achats de biens et de services. Cinq mille engagements de ce type sont espérés d’ici la fin de l’année. En revanche, la traduction concrète de cet engagement via des séances de « networking» trop rondement menées mérite d’être encore améliorée…

« En tant que dirigeant d’entreprise, je m’engage à faire gagner ma région. » Tel est l’article n°1 d’une charte signée le mardi 2 avril par 650 patrons de PME et de TPE, au siège du Conseil régional Rhône-Alpes à Lyon-Confluence, sous les yeux du président socialiste de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne qui buvait du petit lait.

D’autant que cette charte était, de surcroît, adoubée par l’Etat, Jean-François Carenco, préfet de région étant non seulement présent lors de ce 1er Forum régional des dirigeants de TPE-PME , mais même carrément enthousiaste.

Dans une fourchette de 5 %

A quoi s’engagent précisément les signataires ? « A choisir de développer des relatlons d’affaires, d’échanges économiques, commerciaux, financiers avec des entreprises PME de ma région, spécialement de mon bassin d’emploi, dès lors que les biens ou services proposés sont dans un rapport qualité/prix à peu près équivalent dans une fourchette de 5 % aux offres concurrentes extra-régionales », précise cette charte. On ne peut être plus clair.

« Est-ce anti-libre échangiste » , s’interroge à la tribune le Préfet de région ? « Un tout petit peu-reconnaît-il-juste pour enlever à l’idéologie libre-échangiste ce qu’elle a d’absurde. A 5 % près, on ne change pas le monde et on ne rejette pas l’autre, par contre, on peut aider sa région, son pays, ses enfants. »

Et de s’interroger également : « Est-ce une atteinte aux règles européennes ? » Pour répondre aussitôt : «  Certainement pas, si l’on reste dans cette limite. Et puis, cela confortera au contraire l’Europe, car l’Europe ne peut pas être celle des circuits ahurissants de la viande de cheval, avec une viande qui a transmuté de bœuf en cheval. » Et d’assurer : « L’Europe sera confortée avec des PME et des ETI en bonne santé, avec des régions qui auront vaincu le chômage. »

Et de lancer un objectif de cinq mille signataires à cette charte, d’ici la fin de l’année, Jean-François Turcas, président régional de la CGPME, approuvant vigoureusement.

Pour ce même François Turcas, s’adressant, lyrique, aux chefs d’entreprises réunis dans la salle de l’assemblée plénière du conseil régional : « Vous créez un vrai réseau de compétences à l’échelon de notre territoire. Vous construisez les bases d’une expérience inédite, porteuse pour notre économie locale ! » Pour lui, le Small Business Act à la française que la CGPME appelle de ses vœux, doit commencer par ce type d’initiative.

Une initiative effectivement unique en France. Reste à savoir si elle débordera des frontières régionales ?

Reste également à savoir si les chefs d’entreprises présents qui s’engagent qui se et retrouveront dès le lendemain le nez dans le guidon, mettront effectivement leur engagement à exécution.

L’objectif de cette charte est qu’effectivement ils le fassent.

« Trop rapide »… « pas assez ciblé »

C’est la raison pour laquelle, avant l’heure des discours et des congratulations, les chefs d’entreprises présents passèrent au concret : via des séances de « networking accélérées », façon « speed dating », de dix minutes environ, rassemblant chacune une dizaine de chefs d’entreprise, au cours desquelles, chacun se présente et emmagasine les cartes de visite.

« Trop rapide », « pas assez ciblé » reprochèrent ensuite de nombreux patrons de PME et de TPE à l’issue de cette séance de « réseautage ». Pour eux, le concept est excellent, mais il mériterait d’être affiné, avec par exemple un système de rendez-vous préalables pour que chacun puisse rencontrer celui ou celle qui correspond le plus à ses attentes en matière de biens ou de services ; et ce ,pour in fine trouver un, voire plusieurs fournisseurs à proximité.

Mais il ne s’agit là sans doute que d’un défaut de jeunesse qui devrait dispraître lors des éditions prochaines qui ne manqueront pas d’être organisées. Car cette priorité régionale, cette charte, pour qu’elle vive et se développe, la CGPME entend l’amplifier. A suivre donc.

Photo (DR)Lors des séances de « networking » accélérées au siège du Conseil régional.