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Axandus, le 1er accélérateur industriel français crée déjà des emplois

L’initiative, unique en France, est due à la société familiale EFI Automotive. Elle a lancé il y a un an dans ses propres locaux dans l’Ain, le 1er accélérateur industriel de l’Hexagone. Avec une réussite certaine : les premiers emplois se dessinent. A quand d’autres initiatives similaires et un maillage national ?

Une nouvelle ligne de produits est en train d’être installée au sein de l’usine EFI Automotive à Beynost dans l’Ain, à une encablure de Lyon.

Elle va produire un tissu lumineux conçu pour être utilisé dans l’habitacle des voitures, auquel beaucoup de spécialistes promettent un grand avenir : un élément de différenciation pour les grands constructeurs automobiles. Un test sous forme de ciel étoilé du plus bel effet équipe d’ailleurs déjà quelques Renault Captur.

A l’origine de ce produit, un joint-venture avec la société Brochier Technologies, sous forme de start-up logée au sein d’Axandus, le premier accélérateur privé d’entreprises industrielles de France.

Un joint-venture et trois start-up

A l’origine de cet investissement  : l’entreprise familiale, présidée par Patrick Thollin, elle-même qui emploie 1 600 personnes dont 700 à Beynost pour un chiffre d’affaires attendu cette année de 220 millions d’euros.

Cette accélérateur d’entreprise est une entité autonome (un « business unit ») de sept personnes, dirigée par Jean-Baptiste Yvon, dont Eric Tardy est responsable Business et Développement.

Outre le joint-venture avec Brochier, Axandus accueille actuellement trois start-up en contrat d’accompagnement sur trois ans.

La première est « Primo 1D ». Cette jeune pousse a développé un « tag RFID » sous la forme d’un fil textile qui contient une puce, avec son antenne.

 Invisible et puissante avec une portée de trois à quatre mètres, cette technologie optimise les fonctions de traçabilité, d’antivol et de contrefaçon qui devrait être apprécié, par exemple, des fabricants et distributeurs de vêtements ; voire, des blanchisseries industrielles. La mise en production sur une grande échelle est promise pour 2016

La seconde start-up est « Avenisense », une société spécialisé dans la conception et la fabrication de micro-capteurs embarqués pour l’analyse industrielle et la maintenance

La troisième, « Adventa », enfin, développe des têtes de réservoir et des systèmes de détendeurs pour les réservoir à hydrogène pour les voitures dotées de piles à combustibles que l’on commence à voir sur le marché : Toyota, BMW et Mercedes sont des clients potentiels. BMW semble d’ailleurs très intéressé.

Une cinquantaine d’emplois

A la vue de ce premier bilan, au bout d’un an d’existence, manifestement, l’idée de créer ce premier accélérateur industriel était la bonne. Le bouche à oreilles fonctionne bien : quarante dossiers ont été engrangés, au cours des derniers mois. Sept d’entre eux sont déjà en phase d’amorçage.

Dix emplois ont d’ores et déjà été créés, l’objectif « est de susciter rapidement près d’une cinquantaine d’emplois, sans compter les nombreux emplois indirects chez les sociétés accompagnées d’ici 2020 », précise Jean-Baptiste Yvon

« Il existe un véritable  besoin pour les start-up industrielles. Si dans notre pays, au début de leur existence, elles trouvent toutes les aides et les accompagnements dont elles peuvent avoir besoin, après, c’est le désert, dès qu’il s’agit de construire un prototype et de commencer à commercialiser leurs produits. Huit sur dix disparaissent après la levée de fonds d’amorçage ! », s’exclame Eric Tardy, l’animateur d’Axandus.

EFI Automotive ne prend pas de part de capital des entreprise qu’elle accompagne, mais se rémunère sur ses différentes prestations.

Axandus devrait être à l’équilibre dès la fin de l’année prochaine. Deux ans après sa création, donc. L’accélérateur d’entreprises affichera alors un chiffre d’affaires de l’ordre du million d’euros.

Vers un maillage national d’accélérateurs ?

Ce concept d’accélérateur est assez courant aux Etats-Unis, mais pas en France, ni d’ailleurs en Europe.

D’oû le souhait de Jean-Baptiste Yvon : « Nous avons été contactés par d’autres sociétés qui se révèlent intéressées par notre expérience. Notre plus grand souhait est que d’autres entreprises développent à leur tour des accélérateurs dans d’autres régions, ce qui nous permettrait de mettre en place un maillage en France », lance-t-il.

Mais le directeur d’Axandus est aussi persuadé d’une chose. « Je pense qu’une telle initiative ne peut émaner que d’une société familiale, non cotée en Bourse, qui peut se projeter dans l’avenir à long terme. » Ça tombe bien, la France compte de nombreuses ETI familiale performante, alors ?