Bayer : à Lyon, un nomadisme organisé pour développer la créativité des salariés

Chaque salarié Bayer du bâtiment Murano à Lyon a, à son poignet, une montre connectée qui calcule son nombre de pas dans la journée. Pas pour un objectif de flicage-les données restent personnelles- mais elles sont rassemblées chaque soir collectivement, ce qui permet de réaliser des moyennes par équipe.Une manière aussi d’atteindre les objectifs de l’OMS qui préconise 10 000 pas par jour pour rester en bonne santé… La moyenne sur le plateau de Bayer tourne autour de 9 000…

Il s’agit là d’un des éléments permettant de quantifier la réussite ou non d’une intéressante expérience qui se déroule au sein du siège France du groupe pharmaceutique et chimique allemand, situé dans le quartier de Vaise à Lyon où sont regroupées les fonctions support (*).

« Nous estimons qu’un collaborateur qui marche beaucoup est aussi quelqu’un qui aura beaucoup communiqué, en se déplaçant de bureau en bureau », explique Rodolphe Spina, directeur financier chez Bayer et chef de ce projet « Workplace of the future »

Objectif de ce projet qui concerne quarante-cinq salariés de Bayer tous volontaires et sept membres du management (sur un total de 845 salariés au siège)  : organiser le nomadisme pour que les équipes se frottent au maximum les une aux autres et ne restent pas confinées dans leurs bureaux, pour créer plus de communication et à l’arrivée plus de créativité. Cette créativité et cette innovation qui, précise Rodolphe Spina  » est l’élément différenciant majeur, désormais entre les entreprises. »

Mais attention souligne-t-il, il ne s’agit pas de réaliser des économies sur la superficie des bureaux avec ces salariés qui peuvent travailler à domicile une semaine par mois par télétravail à domicile, s’ils le désirent.

En l’occurrence, la superficie du bâtiment de cette expérience interne, est la même, voire un peu plus importante qu’un bureau classique, soit au total, 1 400 m2 pour cinquante-deux salariés.

 Un bureau différent chaque jour ou presque

Mais comment cette expérience se passe-t-elle concrètement ? En l’occurrence, ce sont les salariés qui sur un écran située à l’entrée des bureaux, le matin, choisissent le bureau qu’ils occuperont pour la journée.

Il ne s’agit pas d’un « open space », une solution qui n’ a pas l’aval de la direction.

Chaque salarié bénéficie d’un caisson roulant oû il conserve ses propres documents et affaires personnelles qui le suivent dans sa pérégrination de bureau en bureau. Les téléphones sont mobiles et au moment du choix leur propre numéro les suit aussi automatiquement. Tout est techniquement conçu pour ce nomadisme permanent.

 Un espace zen, un baby foot, des jeux vidéo

A côté de ces bureaux à géométrie variable, des espaces ont été créés de manière plus classique pour développer là encore les échanges : un espace zen où l’on peut s’allonger ou se mettre en une bulle, un espace cafétéria ; ainsi qu’un espace jeu avec un baby foot et des jeux vidéo.

 Enfin une salle de réunion interactive dotée du dernier cri de la technique est connectée à l’ensemble des bureaux (Photo).

Pour s’assurer que les salariés vont vraiment bouger et ne pas s’installer dans de nouvelles habitudes,  chaque vendredi, les bureaux ne sont pas choisis par les salariés eux-même, mais attribués par tirage au sort.

Un premier bilan de cette expérience sera tiré à la fin du premier semestre 2016.

 Un taux de bonne humeur de 80 %

Pour l’heure, le taux d’humeur des salariés vis à vis du projet est positif à hauteur de 80 %, contre 15 à 20 %, pour qui il est négatif.

 Chaque matin en effet, les salariés qui ont accepté de jouer le jeu, indiquent leur niveau de bonne ou de mauvaise humeur, lorsqu’ils allument leur ordinateur…

 Bref, le nomadisme volontaire et non subi et bien encadré, avec l’accord des syndicats et du CHSCT, semble rallier la plupart des suffrages, même si une minorité semble renacler. Il faudra néanmoins encore attendre quelques mois, pour en être sûr…

(*) Bayer qui a connu en 2014 une croissance de 9 % de son chiffre d’affaires en France, compte 1 750 salariés en Rhône-Alpes où se concentrent près de la moyenne des effectifs nationaux. Bayer compte cinq sites dans la région.