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BioMérieux pourrait se développer dans le séquençage d’ADN

 Après BioFire, l’unité de microbiologie de Siemens ? Jean-Luc Bélingard, Pdg de bioMérieux a expliqué en présentant les résultats 2013 que la société lyonnaise « restait attentive à toute possibilité de croissance externe ». bioMérieux pourrait également développer des activités dans le domaine du séquençage. Le groupe qui a lancé 18 nouveaux produits en 2013 a vu son chiffre d’affaires 2013 croître de 4,6 % pour un résultat net en forte hausse.

 Surprenant. Alors que Jean-Luc Bélingard, Pdg de bioMérieux, société lyonnaise spécialisée dans le diagnostic in vitro, annonçait un chiffre d’affaires en hausse de 4,6 % à 1,58 milliard d’euros grâce notamment au lancement de 18 nouveaux produits ; et surtout un résultat net bondissant de 23 % à 165 millions d’euros, l’action de cette société cotée en Bourse plongeait de 5,70 %.

 La raison ? En fait, c’est l’avenir proche qui explique cette mauvaise humeur boursière car Jean-Luc Bélingard prévoit que son résultat opérationnel pâtira cette année, plus qu’en 2013, du poids des changes et notamment du haut niveau de l’euro.

 Il compte y répondre en augmentant ses prix et en poursuivant ses efforts de productivité pour maintenir ses marges. C’est cette incertitude qui a pesé sur le cours de bioMérieux en baisse de 1,68 % depuis le 1er janvier (contre + 1 % pour le CAC 40), à 75 euros.

 Hausse des prix

 « Le principal outil pour faire face aux fluctuations des changes est la hausse des prix. Nous avons activement à l’heure actuelle, une politique de hausse des prix dans les pays où il y a une dégradation des cours de changes », a-t-il assuré.

 Le poids des changes devrait avoir un effet négatif d’au moins 25 millions d’euros en 2014 sur la base des taux de change actuellement observés. Il affectera la croissance du chiffre d’affaires à hauteur de 50 millions d’euros environ.

 Jean-Luc Bélingard a également assuré que bioMérieux examinerait la vente de l’unité de microbiologie de Siemens.

 Le groupe allemand envisage, en effet, dans le cadre de son recentrage stratégique, de céder cette unité qui fabrique des équipements d’identification bactériologique dont, selon certaines sources, le prix pourrait atteindre 500 millions de dollars, fort proche de la récente acquisition de bioMérieux, BioFire.

 « Ce dossier est disponible, nous allons le regarder avec attention », a-t-il confirmé. « nous ne sommes pas en phase active, mais nous allons avoir des contacts. Nous ferons notre métier d’analyse », a-t-il commenté.

 Plus globalement, Jean-Luc Bélingard a déclaré que bioMérieux restait attentif à toutes les opportunités de croissance externe, même s’il n’est pas actuellement « actif sur une acquisition particulière ».

 « Nous sommes à la recherche d’opportunités d’acquisitions ciblées qui permettent de faire des avancées thérapeutiques », a-t-il simplement précisé.

 Rappelons que bioMérieux a acheté en septembre l’américain BioFire, spécialisée en biologie moléculaire, pour 450 millions de dollars. Une entreprise qu’il a payé très cher mais qui est susceptible de créer de «fortes synergies stratégiques, notamment en termes d’expansion commerciale, de production et d’innovation. »

 Un développement en direction du séquençage ?

 Autre information divulguée par le Pdg de bioMérieux, lors de la présentation de ses résultats 2013 : le groupe lyonnais pourrait investir dans le séquençage de l’ADN d’une bactérie.

 « Nous regardons de très très près l’impact du séquençage sur notre métier. On pourrait investir dans ce secteur, en partenariat, ou pas ; et pas forcément par acquisition », explique-t-il, ajoutant qu’un partenariat pourrait impliquer une société française ou internationale.

  Pour 2014, Jean-Luc Belingard prévoit « une année de consolidation et d’investissement » après l’acquisition de BioFire. Le chiffre d ‘affaires devrait cependant continuer à croître dans une fourchette située entre 4 à 5 %.

 De leur côté, les effectifs de la société ont crû de près de trois cents personnes en un an : la société lyonnaise emploie actuellement 7 723 salariés, contre 7 413 au 1er décembre 2012.

 L’illustration d’un croissance régulière au sein d’un marché mondial en plein développement : bioMérieux réalise 87 % de son chiffre d’affaires à l’international !