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Budget 2015 de la Métropole et de la Ville de Lyon : double peine pour les Lyonnais

Les deux impôts locaux visant à abonder les deux budgets 2015 de la nouvelle mandature Collomb augmenteront chacun de 5 %. Sans surprise d’ailleurs car il avait annoncé la couleur pendant la campagne électorale. Malgré cette hausse, les investissements seront cette fois moins flamboyants que lors de la précédente mandature…

Si dans la plupart de 59 communes composant la Métropole, la note sera moins salée, les Lyonnais auront droit, eux, en 2015 à une double augmentation de leurs impôts locaux.

 Un relèvement de 5 % du taux des impôts locaux pour la Métropole, d’abord.

 Il s’agit là d’une augmentation uniforme de 5 % s’appliquant sur les impôts des ménages et ceux des entreprises. « Pour ces dernières, les taux  du Grand Lyon, n’avaient pas bougé depuis 2002 », argumente le premier président de la Métropole.

Bis repetita pour la Ville de Lyon. Mais là, les 5 % d’augmentation se répartissent différemment : + 6,17 % pour le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties qui sera portée à 18,23 % ; ainsi que + 4 % sur les taux de la taxe d’habitation et le foncier non bâti qui passeront respectivement à 22,15 % et 19,87 %.

 Les deux lignes des impôts seront donc alourdies.

Gérard Collomb n’a pas pris les contribuables en traitre. Il avait annoncé la couleur lors de la campagne électorale. Cela n’en sera pas moins douloureux.

Il est vrai que le maire de Lyon et président de la Métropole a toujours agi de la sorte à chacun de ses deux mandats précédents : une augmentation significative dès le premier budget. Puis le calme plat côté hausse, ensuite. Une manière de s’assurer d’emblée des marges de manœuvre.

Baisse des investissements

Mais cette fois, cette double hausse va-t-elle permettre de maintenir à un haut niveau, comme lors du dernier mandat, les dépenses d’investissement, créatrices de business pour les entreprises et de facto, d’emplois ? Pas vraiment…

Prenons le cas de la Métropole . Elle devrait dégager un autofinancement brut de 297 millions  en 2015.

L’ex-Grand Lyon y contribue pour 227 millions et le Conseil Général pour 70 millions. Cette marge résultant de l’écart entre les recettes et dépenses réelles de fonctionnement alimentera la capacité à investir.

Elle est chiffrée à 1, 710 milliard (contre 1,5 milliard sans progression des taux) sur le mandat soit une moyenne annuelle de 285 millions d’euros. Là, c’est bien moins que les 468 millions du précédent mandat.

Du côté de la Ville de Lyon, Richard Brumm, adjoint chargé des Finances, a annoncé « un volume prévisionnel des dépenses d’équipement en 2015, de 135 millions d’euros. » Ce qui constitue une baisse de 20 millions d’euros par rapport au budget primitif 2014.

Ces investissements seront essentiellement consacrés « au financement des opérations en cours d’achèvement issues du plan d’équipement 2008/2014 », précise l’adjoint aux Finances. Parmi ces dépenses : la piscine du Rhône, les berges de Saône, etc.

« Une fuite en avant »

Pour le reste, en l’occurrence les investissements réalisés au cours des cinq années de mandat à venir, il faudra attendre le Plan de Mandat.

On s’en doute, l’opposition a dénoncé avec une certaine véhémence cette hausse des impôts.

S’adressant à Gérard Collomb, Michel Havard, le leader de l’UMP au sein du conseil municipal lyonnais lance : « La fuite en avant se poursuit dans un pays qui croule sous les dettes et qui doit faire face à des dépenses publiques qu’il peut de moins en moins assumer. »

Et d’ajouter : « Refusant cette réalité qui tôt ou tard nous rattrapera, vous choisissez le chemin de la facilité en augmentant les impôts à la Ville comme à la Métropole, en augmentant les redevances, en augmentant les tarifs des usagers et en…augmentant aussi la dette ! »

« L’insouciance de Gérard Collomb et son équipe »

 Idem pour l’association de contribuables rhodaniens Canol qui tacle « l’insouciance avec laquelle Monsieur Collomb et son équipe décident d’augmenter à nouveau les impôts locaux .» 

Et de dégainer ses chiffres, concernant la Ville de Lyon : « De 2008 à 2014, la taxe d’habitation a augmenté de 17,84 % alors que l’inflation n’a été que de 7,7 %. En 2015, compte tenu d’une nouvelle majoration de 4 %, elle aura augmenté de 22,5%, soit 15 % de plus que l’inflation ! »

Et d’ajouter : « Pour la même période, la taxe foncière bâtie a augmenté de 18,86 %. Avec l’augmentation de 6,17 % pour 2015, elle aura crû de 27,3 %, soit 20 % de plus que l’inflation… »
 

Et de lancer quelques idées d’économies : « Respecter la loi en faisant travailler le personnel de la ville 1 607 heures au lieu des 1 567 h actuelles ; diminuer l’absentéisme ; mieux contrôler les marchés à procédure adaptée et les partenariats divers, ce qui devrait procurer entre 6 et 10 millions d’euros d’économies… »

 La mutualisation des services, un gros gisement d’économies potentielles

 Il existe aussi une autre piste riches d’économies, indiquée cette fois par le rapport de la Cour des Comptes concernant les finances de la Ville de Lyon, lu avant le vote du budget primitif 2015 : elle consisterait à établir une plus grande mutualisation des services avec la Métropole.

 Les doublons entre les services de la Villes et de la Métropole restent, selon la Cour des Comptes encore nombreux, voire très nombreux et constituent un vrai gisement encore insuffisamment exploité.

 Certes, Gérard Collomb a fort à faire actuellement avec la fusion entre le Conseil Général et la Métropole, mais peut-être, Catherine de Kersauson, la présidente de la Cour des Comptes Rhône-Alpes-Auvergne finira-t-elle par se montrer persuasive !