Toute l’actualité Lyon Entreprises

Caisse d’Epargne Rhône-Alpes : l’incubateur B612 accueille ses premières start-up, des Fintech

Si vous êtes lecteur d’Antoine de St-Exupéry vous êtes familier de « B612 ». C’est l’astéroïde d’où le Petit Prince est originaire… Tel est le nom de baptême qui a le mérite de l’originalité de l’incubateur de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes à Lyon. Mais la démarche d’innovation de la banque lyonnaise ne s’arrête pas là…

Y-a-t-il la place à Lyon pour un incubateur spécialisé dans les Fintech, ces start-up qui veulent révolutionner la finance par le numérique ? Pour l’instant de tels incubateurs se situent à Paris, Londres ou Francfort…

Apparemment oui, si l’on en croit Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes ravie d’annoncer l’arrivée de ses premières jeunes pousses.

Installées dans les anciens locaux de la Caisse d’Epargne qui a déménagé, on le sait dans la Tour Incity à la Part-Dieu, toute proche de son ancien siège, ces start-up travaillent le financement participatif, la sécurisation des paiements, voire encore dans le scoring assurentiel (notation statistique des assurés)…

Une dizaine d’autres start-up sont actuellement en phase de sélection.

Un coût de fonctionnement de 300/350 000 euros

Le coût de fonctionnement de cet incubateur dont l’originalité est d’être accueilli au sein d’une Banque, devrait être en vitesse de croisière de l’ordre de 300 à 350 000 euros. Il sera à terme installé au sein de l’Agence de la Part-Dieu de la Caisse d’Epargne, proche des Halles Paul Bocuse

Il s’agit pour la responsable de la Caisse d’Epargne d’aider des start-up qui proviennent pour l’essentiel pour l’heure de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi de transformer la banque de l’intérieur avec leur aide : « l’incubateur sera également utilisé comme une plateforme de transformation interne pour la banque », précise Stéphanie Paix.

A savoir qu’une pépinière d’entreprise qui sera également créée dans les anciens locaux, de la Caisse permettra aux start-up incubées ou à d’autres de poursuivre leur parcours, au sein de la Banque

Mais en réalité, cet incubateur n’est qu’un élément parmi d’autres dans le cadre d’un plan plus vaste visant à doper la vénérable Caisse d’Epargne au numérique et à l’innovation.

Une agence Innovation à Grenoble

Ainsi une « Agence Innovation » a été lancée en septembre dernier. Elle est dédiées aux entreprises dites disruptives, c’est à dire en rupture de business model.

Cette Agence, basée pour l’heure à Grenoble, « accompagne déjà plus d’une quarantaine de start-up et a dépassé les dix millions d’encours accordés. »

Pour faire face à cette forte demande, « une nouvelle solution de financement dédiée à ces jeunes pousses et adossée au Fonds Européen d’Investissement, sera proposée courant juin », ajoute la présidente du directoire de banque régionale.

Financement participatif

Enfin, dans le même ordre d’idée, la Caisse d’Epargne travaille sur le financement participatif.

La présidente n’entend pas créer elle-même des sites de crowdfunding, mais accompagner là encore des entreprises qui se sont installées sur ce créneau : une offre concernant les prêts et equity est d’ailleurs en cours de construction.

Pour autant, la banque n’entend pas comme ses consœurs supprimer des agences en dur à foison, alors que leur fréquentation, du fait de la numérisation, baisse chaque année de près de 5 %.

En revanche, il s’agit de les équiper les unes après les autres de tous les outils numériques nécessaires.

A la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, on entend marier au mieux locaux en dur et numérique…

.

Un résultat net en baisse de 11 %

Côté financier, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes annonce des bénéfices 2015 qui restent plantureux à 130,4 millions d’euros, mais tout de même en baisse de 11 %. Et ce avec un Produit Net Bancaire (la marge de la banque) de 713,8 millions d’euros, en hausse de 1,1 %.

Les raisons : « La Tour Incity a impacté les comptes, de même que le lancement de la Banque du Léman à Genève, ainsi que les taxes et impôts en hausse. La seule évolution du mécanisme européen en matière bancaire nous a coûté  près de 2 millions d’euros », explique la présidente

Les encours de crédits ont augmenté de 3,2 %, atteignant 22,4 milliards d’euros, ceux de l’immobilier explosent : + 26 %.

Et 2016 démarre sous de meilleurs auspices, encore : l’investissement des entreprises est reparti en ce début d’année, confirmant les bonnes nouvelles de ces dernières semaines sur le front de l’économie…