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Cent-vingt emplois à la clef : le studio Xilam relocalise d’Asie, une partie de sa production à Lyon

Une démarche illustrant l’attraction lyonnaise en la matière et les changements en cours dans les industries de l’image. Après avoir envisagé plusieurs métropoles de l’Hexagone, Xilam, société parisienne de production de dessins animés pour la télévision, le cinéma et les nouvelles plateformes technologiques, a choisi Lyon pour relocaliser en France une partie de sa production, auparavant réalisée par des sous-traitants asiatiques.

 

Pôle Emploi a été mis à contribution . Quatre-vingt emplois à l’horizon 2016. Pas moins de cent-vingt d’ici à trois ans…

Telle est la conséquence du parachutage d’un grand studio parisien, Xilam, à Lyon. Et ce, rapidement : le démarrage de la production devrait avoir lieu en mars 2016. 

 Le futur studio lyonnais de Xilam devrait commencer par produire deux premières séries : « Paprika », destinée aux 3-6 ans pour France Télévisions et « Magic », deuxième saison destinée aux 6-11 ans pour Gull

 Pour ce Studio, « Cette relocalisation emblématique au sein de la filière consacre le retour des productions françaises dans l’Hexagone ».

 Effectuées auparavant par des sous-traitants

 Les séries qui seront produites à Lyon n’émanaient pas de Paris ou du Vietnam où Xilam possède une filiale, mais « de Corée du Sud et des Philippines où elles étaient effectuées par des sous-traitants », explique Marc de Pontavice, le fondateur et Pdg de Xilam.

 Il s’agit donc bien d’une relocalisation dans l’Hexagone

 Pourquoi ce retour vers une production tricolore ? « La dynamique de croissance mondiale dans le secteur de l’animation associée à une compétition aigüe entre les acteurs de ce marché, exige un niveau de plus en plus élevé de créativité et d’exécution dans la production. »

 Cette implantation lyonnaise permet ainsi à Xilam « de sécuriser ses pipelines de production en réinstallant dans l’Hexagone l’ensemble de la chaîne de fabrication de la plupart de ses séries. »

 Marc de Pontavice s’estime précurseur dans ce domaine de la relocalisation. Mais il est persuadé que ses confrères vont suivre le même chemin.

 Pourquoi ? Tout simplement parce que ce mouvement de relocalisation de la main d’œuvre est rendue possible par les gains de productivité issus de nouveaux logiciels et à la réorganisation des « pipelines », en l’occurrence de nouveaux process de fabrication.

 Un retour accompagné par les pouvoirs publics qui ont pris des mesures en faveur des industries de l’image ; à travers la double réforme du crédit d’impôt et du Cosip (Compte de soutien à l’Industrie des Programmes Audiovisuels ) du Centre National du Cinéma et de l’Image animée, attendue en 2016.

 Pourquoi enfin avoir choisi Lyon, plutôt que Bordeaux ou Nantes, par exemple ? Les nombreuses formations dans ces métiers de l’image sur la bassin lyonnais ont joué un rôle.

 Le Pdg de Xilam entend également initier, comme il l’a fait à Paris , « un cercle vertueux » à Lyon en s’appuyant, au-delà du bassin d’emploi disponible, sur une coopération avec les écoles, de façon à offrir aux étudiants un débouché pérenne.

 L’attraction lyonnaise a aussi joué un rôle. « Pour encadrer l’équipe lyonnaise nous allons faire venir à Lyon une douzaine de cadres parisiens. Pour qu’ils acceptent de venir à Lyon, il fallait une ville qui se révèle attrayante sur le plan culturel, des loisirs, de l’enseignement… », explique le boss de Xilam.

 Xilam s’installera au sein du Pôle Pixel de Villeurbanne

 L’existence d’un site doté de la taille critique, alimenté par la fibre optique a aussi joué un rôle non négligeable. Le Pôle Pixel à Villeurbanne, pôle d’activités dédié à l’image et aux industries créatives où va s’installer Xilam, rassemble aujourd’hui plus de cent entreprises du secteur.

 Bref, le studio parisien entend bien s’appuyer sur Lyon « pour accélérer le rythme de ses productions, tout en améliorant de manière significative l’ensemble du processus technique et artistique de ses œuvres. »

 Marc de Pontavice, fondateur de Xilam ne tarit d’ailleurs pas d’éloge sur la manière dont il a été accueilli par l’Aderly dont s’est le job, les collectivités (Métropole de Lyon et Région), mais aussi le fonds de co-production Rhône-Alpes Cinéma, le pôle de compétitivité Imaginove, voire même l’école Emile Cohl .

 Lyon deviendra ainsi pour ce studio l’un de ses trois trépieds, avec « Xilam Paris », le studio d’origine et le siège social de l’entreprise pour le premier. Il regroupe les métiers consacrés au développement, à l’écriture et à tout ce qui concourt à la narration dans l’ensemble du process de production et de postproduction.

 « Xilam Ho-Chi-Minh », au Vietnam, pour le second. Cette filiale depuis 2007, continuera d’assurer l’animation d’une série par an.

 Et enfin, « Xilam Lyon » rassemblera toutes les ressources techniques et artistiques nécessaires au bon fonctionnement de la chaîne de fabrication et ce, pour un volume de deux à trois séries qui seront réalisées simultanément.

 Cotée en Bourse

 Disposant d’un catalogue de 1 500 épisodes de programmes riches en succès mondiaux, Xilam emploie au total 350 personnes dont 250 artistes.

 Chose rare dans ce secteur, elle est par ailleurs cotée en Bourse, sur le compartiment C d’Eurolist.

 La société a enregistré un bénéfice net de 518 000 euros au premier semestre 2015, contre une perte de 398 000 euros, un an auparavant.

 Ce qui se traduit par un cours de Bourse en hausse depuis le début de l’année de près de 5 %, à 2 euros, et un bond de 42 % sur cinq ans.

 L’illustration financière d’un parcours digne d’un dessin animé doté d’un bon happy end…