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Charles Couty a ouvert un musée 100 % privé à Lyon, consacré à son peintre de père, mais avec quel modèle économique ?

Les musées consacrés à la peinture sont en général publics et quand ils sont privés, ce qui est fort rare, ils sont gérés par une Fondation.

 Charles Couty, fils de Jean, l’un des peintres lyonnais les plus réputés, a ouvert le 18 mars près de l’Ile Barbe dans le 9ème arrondissement de Lyon un superbe musée géré par une simple association. Certes, il attend la première année près de 20 000 visiteurs, mais ne risque-t-il pas de devoir porter à terme un boulet financier ? Il ne le pense pas car il a mis au point un modèle économique pour le moins original.

 Un important chantier de rénovation

Le musée a vu le jour au terme d’un important chantier de rénovation. En effet, le parti pris a été de réhabiliter un bâtiment ancien pour y installer les collections, en l’occurrence 150 tableaux, sur une superficie de près de 800 m2. Ce sont les cabinets d’architectes parisiens Jérémy Rochet et ITRW Architectes qui s’y sont attelés.

 Les murs, la structure externe ont été conservés et l’espace intérieur a été distribué de manière à offrir le maximum de possibilité d’accrochages.

 Dans le même temps, une extension d’environ 100 m2 a été construite afin d’abriter l’espace d’accueil, la boutique et des bureaux.

 Vu l’intérêt suscité par l’ouverture de ce musée,les visiteurs sont d’ores et déjà présents en nombre. « Nous avons déjà accueilli 4 000 personnes depuis l’ouverture », se félicite Charles Couty.

 Composée selon un parcours à la fois chronologique et thématique, la visite du musée débute par les grands formats et les scènes de genre de Jean Couty, et se poursuit de manière chronologique.

 Elle se termine par une évocation de l’atelier de l’artiste grâce à une reconstitution partielle de son lieu de travail.

 En fait ce nouveau musée lyonnais se situe dans un ensemble, basé à proximité de la grande maison familiale, que Charles Couty a baptisé le « Hub de l’Ile Barbe ».

 Au sein de ce même site, on trouve les studios et les bureaux d’une radio, Tonic, créée par Charles Couty, mais aussi un espace de réunions et de séminaires.

 En fait, c’est ce dernier espace qui en synergie avec le musée qui emploie 3,5 équivalents temps pleins, va permettre d’équilibrer l’ensemble.

Des cimaises mobiles

 L’espace de séminaires est proposé au sein même du musée dont les cimaises sont mobiles.

En l’espace de quelques minutes, ce musée peut être transformé en salle de réunion pour 150 à 200 personnes, et le séminaire, la conférence ou le concert se déroulent alors dans un environnement de tableaux. Chaque manifestation est bien évidemment proposée avec une visite privée du musée.

 Comme bien évidement il n’est pas question de manger et de boire au sein même de ce musée, un espace réceptif a été développé à quelques mètres de là, grâce à deux autres salles dédiées, de 250 m2.

 C’est cette proposition d’espace réceptif à vocation culturelle qui devrait permettre à ce musée de trouver l’équilibre financier, au sein de ce concept de « Hub de l’Ile Barbe ». Charles Couty table cette année pour le seul musée sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 150 000 à 200 000 euros

D’autant que ce dernier entend également non seulement y développer des expositions à thème autour de la très riche et très variée œuvre de son père, mais aussi de faire venir des peintres contemporains à la forte notoriété. Il y aura ainsi régulièrement des expositions thématiques d’autres artistes.

 Charles Couty reçoit d’ailleurs déjà des propositions en ce sens. C’est bien la raison pour laquelle ce nouveau musée lyonnais a ajouté sur son fronton « art moderne et contemporain ». Il s’est donc donné les moyens de s’insérer dans le parcours culturel de la Métropole.

 Une démarche qui peut donner des idées à d’autres entrepreneurs de la région  ?