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Christophe Sapet, le créateur de la navette autonome lyonnaise Navya en passe de réussir son pari

Quarante contrats signés, un chiffre d’affaires multiplié par trois en un an de 2016 à 2017, la navette électrique autonome lyonnaise Navya n’est déjà plus une start-up, mais une véritable PME dotée de soixante salariés. Testée depuis un an, la vitrine lyonnaise de la navette qui a attiré à Confluence 70 délégations du monde entier s’est révélée tellement efficace que le test est prolongé…

Cela a toutes les apparences d’une success story.

Créée par Christophe Sapet, un ancien de la société de jeux vidéo lyonnais Infogrames, financée pour partie par le fonds, Robolution Capital, créé par l’ancien Pdg de la société de jeux vidéo devenu député, la navette autonome Navya vole de succès en succès

Les derniers chiffres en témoignent. Elle est passée en peu de temps du stade de start-up à celui de PME. Son chiffre d’affaires a été multiplié par trois de 2016 à 2017 passant de 4 à 12 millions d’euros.

L’entreprise emploie déjà soixante personnes à Vénissieux où est situé l’atelier de montage des navettes d’une superficie de 4 500 m2.

Il faut que la société réponde à la demande émanant des cinq continents. Quarante contrats ont d’ores et déjà été signés. « Nous ne louons pas, nous n’exploitons pas nous-même, nous vendons les navettes », explique le président du directoire de Navya.

Ces contrats ont été signés aux USA, en Australie, mais aussi en Inde où un marché d’importance vient d’être paraphé, voire encore, en Europe du Nord.

Une navette à Las Vegas

Un service de navette autonome Navy va ainsi être lancé à Las Vegas, sur un site complexe comprenant pas moins de huit systèmes de feu, au cœur d’une circulation intense.

Les deux navettes autonomes mises en test à Lyon-Confluence : elles transportent les voyageurs de la station de tram située devant l’hôtel de Région, jusqu’à l’autre bout de la Confluence, passant devant les entreprises et la Sucrière où se déroule actuellement la Biennale d’Art Contemporain. Un test réussi puisqu’il s’est déroulé sans aucun incident.

« Nous avons pu améliorer encore le fonctionnement de la navette et installer un meilleur système de climatisation », précise Christophe Sapet.

Au bilan, en un an, la navette a transporté 22 000 passagers : chaque jour une soixantaine de salariés descendant du tram et allant travailler sur cette partie de la Confluence, mais aussi de nombreux touristes, la navette étant opérationnelle le samedi, à raison d’une moyenne de 240 passagers ce jour là.

Cette phase de test a constitué une vraie vitrine puisqu’elle a attiré pas moins de 70 délégations venues du monde entier.

Cette phase de test sera prolongée jusqu’à la fin décembre 2017, c’est sûr et probablement au-delà : une demande pour la prolonger encore un an jusqu’à fin 2018 a été effectuée en direction du ministère de l’Ecologie

Seul souci pour Christophe Sapet : les freins réglementaires qui en France pourraient bien ralentir la commercialisation de la navette autonome lyonnaise. «  Nous dépendons de six ministères de tutelle et les décisions à prendre se révèlent souvent beaucoup plus longue qu’ailleurs… ». Il est vrai aussi que son marché n’est pas hexagonal, mais bien mondial.

Une mise sur orbite

Bref, après une augmentation de capital de 30 millions d’euros opérée il y a près d’un an, en octobre 2016, la navette autonome s’est vraiment mise sur orbite.

Elle a intégré à son capital ses partenaires Valéo et Keolis, ainsi que la société qatari Group8.

Cette augmentation de capital était destinée prioritairement au développement international de l’entreprise et à la poursuite des investissements en R&D afin qu’elle puisse conserver son avance dans le domaine du véhicule autonome.

Elle a ainsi permis de donner à Navya une expansion pérenne.

Et dans la foulée, elle a aussi donné lieu à la signature d’accords stratégiques avec ses deux principaux actionnaires et partenaires :

 L’accord de collaboration avec le groupe Valéo porte sur l’accès aux technologies et matériels du groupe en vue de leur intégration sur des navettes autonomes, ainsi que sur l’optimisation des traitements de données de capteurs, éléments essentiels de la mobilité intelligente de la navette.

L’accord de partenariat avec le groupe Kéolis a, lui, pour objectif de répondre à la fois aux demandes de gestion de flotte sans conducteur au sein des collectivités territoriales, à l’instar de celui de Navly à Lyon-Confluence.

« Nous sommes en train de créer un écosystème au sein duquel chaque jour de nouveaux vecteurs de collaboration se font jour », se félicite Christophe Sapet.

L’illustration qu’une vraie collaboration entre grosses entreprises et une PME innovantes peut être véritablement bénéfique pour tous les acteurs…