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Chute du cours, grève sur la plate-forme logistique à l’occasion de la venue de Cyril Hanouna : coup de froid sur LDLC

Vainqueur national du concours inter-entreprises d’Europe 1 « Les pieds dans le plat » de l’animateur vedette Cyril Hanouna, la société lyonnaise LDLC.com comptait bien faire le buzz. Une grève et une chute du cours de Bourse ont contrecarré cet objectif. Le cours de la société de e.commerce cède 25 % depuis un an.

La semaine dernière aurait dû être pour la société lyonnaise de e.commerce LDLC.com, l’occasion de provoquer le buzz qu’affectionne cette entreprise Internet.

 La direction du groupe lyonnais était en effet très fière d’avoir décroché la venue dans l’établissement de Cyril Hanouna.

 Plus précisément, l’entreprise informatique était arrivée en tête du classement du jeu ”Cyril Hanouna débarque dans votre boîte”, d’Europe 1, qui avait mobilisé en France plus de deux-mille personnes et près d’une cinquantaine d’entreprises.

 Une belle réussite que LDLC.com entendait transformer en caisse de résonance médiatique.

La moitié des salariés en grève

 Patatras ! Les salariés ont créé la surprise en organisant une grève sur la plateforme logistique de Saint-Quentin-Fallavier en Isère le jour même où devait être enregistrée le matin même, l’émission radio de Cyril Hanouna “Les Pieds dans le plat”, diffusée, donc, sur Europe 1.

 Les représentants du personnel ne cachaient pas qu’ils entendaient profiter de cette « ouverture médiatique » pour faire entendre leurs revendications.

 « Nous en avons ras-le-bol !», a témoigné à notre confrère Le Dauphiné Libéré, Terry Brice, secrétaire du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

 Et d’ajouter : « Les salaires stagnent. Les conditions de travail se dégradent. Nous avons d’ailleurs mandaté une expertise sur les risques psycho-sociaux au sein de l’entreprise. »

 Les grévistes représentant près de de la moitié des salariés du site saint-quentinois réclament notamment une prime de 100 euros brut pour les ouvriers, et une mutuelle obligatoire.

 Constatant ce mouvement, la direction n’a eu d’autre choix que de transférer l’enregistrement de l’émission au siège de l’entreprise à Dardilly, dans le Rhône (photo).

 LDLC en nette baisse en Bourse après des ventes annuelles décevantes

 Décidément, ce n’était pas la bonne semaine pour la société lyonnaise de e.commerce qui est cotée en Bourse.

 L’entreprise avait en effet publié, après la clôture des marchés, un chiffre d’affaires 2014-2015 décevant, malgré sa hausse de 12 % à 285,7 millions d’euros.

Résultat : dès le lendemain, le cours de l’action a plongé à un maximum de près de 5 % à 18,56 euros avant de se redresser à la clôture, ne cédant alors plus que 2,5 % à 19 euros.

 Depuis le début de l’année, le cours plonge de 11 % et pire encore : de 25 % sur un an, alors que de son côté, le CAC 40 gagne 22 % depuis le 1er janvier. Il est vrai aussi que sur trois ans, le titre LDLC croît tout de même encore de 252 %.

 Cette forte et récente chute du cours s’explique. La direction du groupe de e-commerce avait annoncé en janvier dernier, lors de la présentation de ses ventes du troisième trimestre, qu’elle visait un chiffre d’affaires de 295 millions d’euros pour l’ensemble de son exercice.

 Le compte n’y est pas. Or, le marché a horreur d’être déçu.

 LDLC souffre de l’appréciation du dollar

 Olivier de la Clergerie, directeur général du groupe LDLC explique cette contre-performance par la hausse « extrêmement brutale » du dollar au cours du quatrième trimestre.

 Cette appréciation a obligé le groupe à baisser ses prix de ventes « de façon importante pour préserver ses marges », ce qui a pesé sur le chiffre d’affaires. Avec ce résultat : au quatrième trimestre, ce dernier n’a pas progressé à 69,9 millions d’euros.

 Tout n’est tout de même pas négatif puisque le Groupe présidé par Laurent de la Clergerie fait état d’un gain de parts de marché et de l’arrivée de 344 000 nouveaux clients dont 77 000 au quatrième trimestre.

 Au chapitre de ses perspectives, l’entreprise lyonnaise assure que la dynamique de croissance est de retour depuis début du nouvel exercice. Elle « réaffirme ses ambitions », visant un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2018.

 Dix nouvelles boutiques en dur annoncées, quarante d’ici 2018

 Elle annonce également que pour parvenir à cet objectif, elle va accentuer sa stratégie de création de «boutiques en dur ».

 A ce jour, LDLC compte huit boutiques dont trois succursales à Lyon, Paris et Villefranche-sur-Saône et cinq franchises dont Bourgoin, Grenoble et Saint-Etienne.

 Le rythme d’ouverture des magasins va être accéléré, avec une dizaine de nouveaux points de vente, en perspective, contre cinq ouverts en 2014-2015.

 A l’horizon 2018 le groupe lyonnais table sur un réseau d’une quarantaine de magasins. Une bonne raison à cela : dans lesdits magasins, les ventes étaient en hausse de 22 %. Mieux que les ventes sur Internet…