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Clermont-Ferrand fait du tourisme d’affaires l’une de ses priorités  

Sur le marché français du tourisme d’affaires, estimé à 8,1 milliards d’euros, les 140 villes de congrès se livrent une âpre bataille pour capter l’attention, retenir les événements, gagner des parts de marché. Clermont-Ferrand, la deuxième capitale d’Auvergne-Rhône-Alpes à moins de deux heures de Lyon, multiplie les opérations de séduction et voudrait monter en puissance et en reconnaissance sur le secteur du tourisme d’affaires.

Clermont-Ferrand ne manque ni d’atouts ni d’un certain charme et ses environs, beaux, variés et dignes d’intérêt ajoutent des points à cette cité susceptible d’attirer moult réunions, congrès, spectacles, festivals, salons ou symposiums.

Les retombées du tourisme d’affaires dans le Grand Clermont sont estimées à 80 millions d’euros et 600 000 nuitées par an.

Auvergne Events (filiale du groupe GL Events), ASM Events, Vulcania, le Club hôtelier clermontois, l’Office de tourisme et des congrès travaillent ensemble pour construire une offre globale.

Ayant fait du tourisme d’affaires une priorité, élus et acteurs économiques partent à la conquête commerciale d’événements de plus grande envergure… « dans un esprit non de compétition avec Lyon mais de logique de complémentarité » s’empresse-t-on toujours d’ajouter dans la cité clermontoise.

Le Polydome, la Grande Halle d’Auvergne, le Zénith composent les trois équipements de base qui accueillent 600 manifestations par an.

Ils sont certifiés Iso 14001 et sont proches les uns des autres. Le Zénith est le troisième plus grand Zénith de France depuis son agrandissement en 2014 avec une capacité de 9 400 places.

Le Zénith est doté d’un système de conques acoustiques mobiles variable selon une vingtaine de configurations qui fut précurseur en son genre et reste assez remarquable.

Patricio Cogordan a pris le 1er janvier 2016 la direction générale de cet ensemble géré par le leader mondial de l’organisation de manifestations.

L’imagination au pouvoir pour accueillir le tourisme d’affaires

Le stade Marcel Michelin fait battre le cœur des auvergnats. En dehors des matchs, différents espaces et salons permettent l’organisation d’événements d’entreprises. Dès le deuxième semestre 2016, une visite ludique et connectée du musée de l’ASM sera proposée.

N’oublions pas Vulcania, le seul parc européen du volcanisme. Il accueille 340 000 visiteurs par an, emploie 57 CDI et peut monter jusqu’à 230 personnes, tous services confondus, en saison. Vulcania lancera en mars trois nouvelles attractions et il aura doté sa salle de séminaire d’un équipement tout numérique-Full HD (700m2 en amphithéâtre avec un écran géant de 415m2, l’un des plus grands d’Europe). Des projets d’aménagements extérieurs sont à l’étude. Notons au passage qu’avec plus de 585 700 visiteurs par an, le puy de Dôme est le premier site touristique naturel de la région.

Grand forum, amphithéâtres, salles de restaurants, surfaces modulables, les  formules sont variées et les professionnels de l’accueil veulent rivaliser d’imagination pour attirer les gens d’affaires nationaux et internationaux.

Cinq mille chambres d’hôtels

L’agglomération dispose de 5 000 chambres d’hôtels, voire de 7 000 à moins de 45 minutes de Clermont. Le club hôtelier compte une cinquantaine d’établissements. Des particuliers aussi proposent des chambres comme partout ailleurs aujourd’hui.

Parmi d’autres sites susceptibles d’être privatisés en vue de l’organisation de rencontres de haut niveau, on retiendra l’Opéra-théâtre et le Musée d’art Roger Quilliot (un ancien ministre du logement et ancien maire de Clermont).

Le joli théâtre à l’italienne qui rappelle beaucoup « nos » Célestins, restauré entre 2007 et 2013, comporte des décors d’origine, retrouvés sous des peintures lors des travaux, et un délicieux foyer où l’on voit des médaillons de Rameau, Onslow et Chabrier, compositeurs qui  ont eu des liens avec Clermont.

Le Musée d’art abrite du 4 mars au 5 juin une exposition « Autoportraits du Musée d’Orsay » qui devrait vraiment retenir l’attention des connaisseurs et de ceux qui veulent toujours s’enrichir intellectuellement. Clermont a été retenue parmi les cinq villes d’accueil de cet événement.

Tourisme d’affaire, industrie, Unesco, culture, Clermont joue sur tous les tableaux

Toujours près du centre et des lieux d’exposition, il faut visiter « L’Aventure Michelin », un site qui retrace la fabuleuse aventure de la firme au Bibendum.

Le plus gros pneu du monde destiné à des camions géants de 600 tonnes donne le ton dès l’entrée de ce site particulier.

L’épopée née en 1889 grâce aux Frères Michelin a transformé les façons de voyager. Michelin emploie 112 000 salariés, 6 000 chercheurs (dont 3000 à Clermont), est présent dans 170 pays, dispose de plusieurs usines, en Europe, aux Etats-Unis, en Asie.

Fabriquer un pneu exige 200 composants.

Parmi quelques actions récentes, on rappellera que le pneumaticien qui équipe l’A 380, le plus gros avion de ligne, travaille étroitement avec l’IFP Energies Nouvelles à Solaize sur le programme Bio Butterfly, avec à la clef une future usine (pourvu qu’elle élise domicile en Rhône-Alpes-Auvergne !) ou encore avec le fabricant de raquettes de tennis lyonnais Babolat – pour la semelle- en vue de la réalisation d’une nouvelle chaussure de sport hautement innovante.

Michelin est la seule entreprise du CAC 40 qui a toujours gardé son siège en province. Merci !

Lyon et Clermont sont deux villes complémentaires et deux villes industrielles. Rhône-Alpes Auvergne est riche de plus de 40 000 chercheurs (et « trouveurs » on l’espère !), 18 clusters, 14 pôles de compétitivité et elle abrite aussi de remarquables écoles d’ingénieurs.

Création d’un Open Lab

Voici moins d’un an, est né à Clermont, un « Openlab » tourné vers les PME. On y trouve une dizaine d’entreprises auvergnates (Forge Wichard, Emballages Leygatech, Fonderie d’art Cabiria…) et le cluster Auvergne Efficience Industrielle.

La ville d’Urbain II qui prêcha la première croisade, de Vercingétorix, le plus connu des chefs gaulois, de Blaise Pascal (1663-1662), mathématicien, physicien, philosophe et écrivain, trois personnages représentés sur des médaillons de métal placés de-ci, de-là sur les pavés de la ville et encadrée par les 90 volcans de la chaine des puys, prépare sa candidature au titre de capitale européenne de la culture.

 Clermont  mène aussi depuis 2007 le projet d’inscription de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le dossier sera à nouveau examiné par le Comité du patrimoine mondial en juin prochain. En octobre 2016, Clermont accueillera le 21ème congrès de l’apiculture française et les 10, 11 et 12 octobre 2018, le 27ème congrès de l’ordre national des experts-comptables avec 7 000 participants attendus.

Chaque année, Clermont-Ferrand accueille le Festival international du court-métrage qui réunit au moins 3 000 professionnels. Il gagne à chaque édition des points de satisfaction et de notoriété.

Un « Sommet de l’élevage »

A l’heure où le salon de l’agriculture va faire parler de lui, à Paris, il faut aussi rappeler que Clermont accueille chaque année un Sommet de l’élevage, remarquable rendez-vous européen des professionnels de cette filière avec 85 000 visiteurs, 1250 exposants et 3 000 animaux en présentation…

Annick Béroud