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Commerce : la Presqu’île lyonnaise dépassera-t-elle bientôt la Part-Dieu ?

Si l’on inclut les restaurants, le centre commercial de la Part-Dieu et la Presqu’île lyonnaise se retrouvent au coude à coude en termes de chiffre d’affaires. Réunis au sein du groupement « Tendance Presqu’île », les commerçants qui s’apprêtent à dynamiser encore plus le commerce de centre-ville tablent sur le quartier Grolée et l’Hôtel-Dieu pour reprendre largement la tête…

« Imaginez ! Lorsque le quartier Grolée retrouvera des commerces, une échéance qui se rapproche et que l’Hôtel-Dieu sera terminé, c’est l’équivalent du chiffre d’affaires du centre commercial de la Confluence qui va s’ajouter à celui de la Presqu’île ! »

 Aucun doute, Franck Delafon, le président de « Tendance Presqu’île », l’association qui regroupe les commerçants du centre de Lyon voit l’avenir en rose.

 Les développements urbanistiques qui s’annoncent devraient doper l’offre et les flux de clientèle. Quartier Grolée, les premiers commerces devraient ouvrir cette année, après que le fonds qatari propriétaire des baux, ait non sans difficultés techniques regroupé les différents pas de porte pour offrir aux chaînes ce qui leur manque à Lyon : de grands et larges espaces de vente.

 Le dossier Hôtel-Dieu avance lui-aussi puisque le promoteur Ogic et la chaîne hôtelière Intercontinental ont confirmé au MIPIM de Cannes la création de l’hôtel cinq étoiles. Cela signifie que le reste et notamment les restaurants et les commerces prévus suivront dans la foulée. Du côté du Crédit Agricole Centre Est qui mène les négociations pour un ticket qui devait avoisiner les 250 millions d’euros, on se déclare optimiste.

 Deux enquêtes

 Cet optimisme retrouvé par les commerçants de la Presqu’île s’explique aussi par les résultats de deux enquêtes menées à la fois par le fonds Grosvenor (enquête sur l’attraction de la rue de la Ré menée auprès de 1 200 personnes) qui possède une partie de la rue de la République et la CCI de Lyon (enquête consommation portant sur 6 200 ménages).

 Cette dernière enquête a montré qu’en 2012, l’ensemble des commerces de la Presqu’île avait réalisé un chiffre d’affaires de 630 millions d’euros, hors cafés, hôtels et restaurants. Or, on le sait, ils sont nombreux.

 De l’autre côté, la même année, le centre commercial de la Part-Dieu avait effectué, tous types de commerces confondus 752 millions d’euros de chiffre d’affaires.

 Si les calculs de Franck Delafon sont bons, c’est un surcroît de près de 200 millions d’euros, soit à peu près l’équivalent du chiffre d’affaires du nouveau centre commercial de la Confluence qui devrait s’ajouter d’ici, disons, cinq à six ans, à celui actuellement effectué au sein de la Presqu’île.

 Le Top 5 des locomotives : Le Printemps, la FNAC, Monoprix, H&M et Zara

 Les deux enquêtes ont permis d’illustrer les atouts de la Presqu’île. Celle-ci est d’abord tirée par de grosses locomotives dont le top 5, dans l’ordre de notoriété, selon la perception qu’en ont les consommateurs est : le Printemps, la FNAC, Monoprix, H&M et enfin Zara.

 Derrière, pas moins de 1 500 rez-de-chaussée commerciaux proposent leurs marchandises aux clients entre Perrache et la rue Burdeau. On y trouve donc de gros paquebots, mais aussi de la diversité.

Ces deux enquêtes se recoupent, montrant que la Presqu’ïle règne sur une zone de chalandise de près d’un million de personnes et que ses clients sont plutôt cadres ou chefs d’entreprise à hauteur de 40 %, beaucoup plus que la population moyenne de Lyon. Bref, des clients au profil plutôt moyen et haut de gamme.

A noter qu’il existe au sein même de la Presqu’île lyonnaise une clientèle captive : elle est formée des 37 000 personnes qui viennent y travailler chaque jour. Caractéristique de la Presqu’île : on y travaille, mais aussi on y habite, ce n’est pas un quartier mort. Il vit aussi la nuit, à la différence de la Part-Dieu.

 6 % d’étrangers seulement

 D’où pourrait provenir la clientèle additionnelle ? Sans doute, des 16 % qui habitent hors de la zone de chalandise et des 6 % d’étrangers, en l’occurrence les touristes, qui, de plus en plus nombreux, y effectuent leur shopping, même si en la matière, on est loin de la fréquentation du boulevard Haussman à Paris. La marge de progression est donc forte à cet égard.

 « Nous commerçants, ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les flux », insiste Franck Delafon, le président de Tendance Presqu’île.

 A cet égard tout est fait pour que ces flux puissent se déplacer avec les 7 000 places de parking recensées dans la Presqu’île, ce qui permet à 25 % de consommateurs de s’y rendre en voiture (36 % à pied et 39 % via les transports en commun).

 Si l’on y ajoute les 67 stations de Velov ‘ et les 1 200 bornes et les 300 000 personnes qui utilisent le métro et les bus, lesdits flux sont bien en place. Et ils n’auront aucun mal à s’adapter à ceux que devraient rajouter le quartier Grolée, une fois les commerces retrouvés et l’Hôtel Dieu transformée en Cité de la gastronomie. La Presqu’île aura alors battu la Part-Dieu aux points…