Toute l’actualité Lyon Entreprises

Conjoncture, ça repart : la Métropole de Lyon concentre à elle seule la moitié des créations d’emplois

Intérim, commerce extérieur, consommation, voire même dans une certaine mesure, le Bâtiment et même les Travaux Publics retrouvent quelques couleurs selon l’Insee, confirmant une reprise adepte des montagnes russes car progressant par à-coups. Seul problème : la concentration sur la Métropole lyonnaise…

De passage à Lyon lors des Journées de l’économie, entre les drapeaux rouges de la CGT devant la Bourse du travail et un lancer de yaourt, à l’intérieur, Emmanuel Macron n’a pas caché que la France subissait un phénomène de métropolisation.

 6 300 emplois créés au 2ème trimestre 2015

En clair : branchées plus que les autres territoires sur « l’économie-monde », les grandes métropoles, à l’instar de celle de Lyon, sont les premières à bénéficier de la reprise économique, les autres territoires se traînant plus ou moins loin derrière.

Un signe supplémentaire des déséquilibres en cours vient d’être donné par l’Insee Rhône-Alpes.

Si l’Insee confirme que la reprise est en cours, relançant les créations d’emplois avec l’intérim, indicateur avancé, en tête de proue (+ 5,4 %), elle reconnaît que le phénomène bénéficie d’abord à la Métropole lyonnaise.

Alors que la région Rhône-Alpes a créé -enfin !- 6 300 emplois au cours du 2ème trimestre 2015, plus de la moitié d’entre eux ont d’abord bénéficié à la Métropole lyonnaise, soit 3 200 ; et plus largement au département du Rhône qui ne représente pourtant qu’un quart de la population rhônalpine.

Autre grand bénéficiaire : la Savoie, avec 900 emplois nouveaux créés. La proximité suisse ?

 Une reprise tirée par la consommation et les exportations

Derrière cette distorsion on trouve tout de même la confirmation de la reprise économique, malgré le coup d’arrêt du PIB au plan national (0 %). « Même si elle connaît des à-coups, la reprise ne fait pas de doute » confirme l’Insee Rhône-Alpes.

Elle bénéficie principalement de deux moteurs : la consommation des ménages qui, au plan national devrait  avoisiner, avec la baisse du pétrole et de l’inflation, les 1,7 % cette année, mais aussi les exportations.

Là aussi, la baisse du prix du baril, couplée à celle de l’ euro s’avère bénéfique tant au sein des frontières européennes que dans les pays développés.

La crise des pays émergents ne stoppe pas le processus. Il ne fait que le freiner.

Bémol cependant pour l’investissement des entreprises qui ne redémarre pour l’instant que mollement : + 0,6 % dans l’industrie attendus au 3ème trimestre, mais – 0,2 % dans le Bâtiment.

Ce même Bâtiment,s’il a perdu encore 1 300 d’emplois au cours du 2ème trimestre, présente quelques signes avant-coureurs d’amélioration. Même les Travaux Publics sinistrés semblent, aller un (petit) peu mieux, selon les anticipations des chefs d’entreprise du secteur, explique la Banque de France. Au moins, la chute est enrayée.

On devrait donc dépasser à la fin de l’année les 1% de croissance du PIB, ce qui permettrait de stabiliser le chômage aux alentours de 9 % de la population active de Rhône-Alpes (10 % au plan national).

L’industrie stabilise enfin ses effectifs

Enfin signal majeur : si l’on inclut la hausse des effectifs de l’intérim, l’industrie elle-même réussirait à stabiliser enfin ses effectifs, après une baisse continue depuis le début de la crise de 2008. « Et ce, même si la situation dans l’industrie reste fragile » reconnaît-on à l’Insee.

Stabilisation, donc, et c’est tant mieux après tant d’années de glissade, mais on est encore loin de l’inversion de la courbe du chômage. Pour cela il faudrait que la croissance accélère au-delà de 1,5 %.

On n’en est pas encore là.