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Conjoncture en Rhône-Alpes : la convalescence va se poursuivre en 2011, mais toujours aussi lentement

Une bonne nouvelle : l’hémorragie de l’emploi industriel dans la région est enfin jugulée. Le secteur n’a perdu au troisième trimestre que 194 emplois contre une perte de 43 000 pendant la crise. Les services et l’intérim permettent de redonner des couleurs à l’emploi, même si la construction devrait encore perdre cette année près de 2 400 emplois. En conséquence, le chômage devrait poursuivre sa décrue en 2011. Lentement. La croissance qui s’annonce modérée repousse le moment où la région retrouvera son niveau d’avant crise.

Comment va se passer l’année 2011 alors que le moteur des stimulants de la reprise sont en train de s’éteindre et qu’au contraire au niveau national, près de 11 milliards de charges supplémentaires vont devoir être payées pour moitié par les entreprises et les particuliers ? Telle est la problématique à laquelle se heurtent les conjoncturistes.

Le secteur qui tend à repartir le plus mollement est le bâtiment. Les constructions neuves qui semblaient retrouver un nouveau souffle décélérent depuis deux mois. En Rhône-Alpes, leur nombre n’a pas réussi à dépasser les 10 000 par trimestre. Toujours selon l’Insee Rhône-Alpes, les locaux de bureaux ou commerciaux mis en chantier restent déprimés, même, il est vrai, si la baisse entamée en 2008 s’est interrompue en octobre dernier.

Même s’il reste lent, le redressement de l’industrie se poursuit. Celui-ci est aidé par le dynamisme des exportations qui ne se dément pas. Au cours du troisième trimestre 2010, le niveau des ventes à l’international a crû en Rhône-Alpes de 2,9 % par rapport au deuxième trimestre 2010 et surtout de 21 % par rapport au troisième trimestre 2009 ! Le rattrapage de la chute brutale à l’export pendant la crise est puissant. Ce qui explique que les défaillances d’entreprises sont désormais mieux orientés…sauf dans le commerce où le nombre de dépôts de bilan a légèrement augmenté.

Même si la saison d’hiver se présente bien cette année, l’hôtellerie, elle, n’a pas encore retrouvé sa moyenne des années passées.

Malgré cette reprise contrastée selon les secteurs, le chômage poursuit sa lente décrue en Rhône-Alpes, même si certains mois (comme décembre : + 0,6 %, soit 1 533 demandeurs d’emploi de plus) viennent contredire cette tendance.

Première constatation positive : pendant la crise, en 2008 et 2009, 82 % des pertes nettes d’emploi da la région avaient concerné l’industrie ou l’intérim. Or, l’intérim est franchement reparti à la hausse et l’industrie vient de connaître sa première stabilisation après la forte hémorragie de la crise (- 43 000 postes !). Au 3ème trimestre 2010, ladite industire n’a perdu que 194 emplois selon l’Insee et Pôle Emploi.

La situation est moins rose dans le bâtiment. La construction devrait encore perdre 2 400 emplois en 2010, même si le rythme des pertes d’emplois décélére : il n’était plus que de – 0,1 % au troisième trimestre.

Au bilan avec l’intérim, ce sont les services qui tirent actuellement l’emploi. Ils ont créé 11 000 postes au cours du seul 3ème trimestre 2010.

Rien de bouleversifiant, cependant : l’emploi marchand total, hors intérim est encore proche de ses niveaux de…2002.

Il reste que l’emploi retrouve progressivement des couleurs. Le taux de chômage est récemment passé dans la région en dessous de 8,5 %. Et ce sont des départements comme la Haute-Savoie qui ont subi les chocs les plus rudes de la crise qui sont ceux qui se redressent le mieux.

Et 2011, alors ? L’année qui démarre devrait être à l’aune de la fin 2010 : l’amélioration du marché du travail devrait se poursuivre. L’Insee annonce la création de 50 000 emplois au plan national au premier semestre 2011, après 106 000 en 2010. Le taux de chômage devrait donc continuer à décroître. Lentement.

Le même Institut de conjoncture prévoit une croissance de 0,3 % au premier trimestre 2011, puis de 0,4 % au deuxième. Le cap des 2 % de croissance que s’est fixé le gouvernement apparaît difficile à atteindre. Au total, la croissance devrait perdurer dans la modération, suivi dans le même registre par l’emploi. Rien d’angoissant donc, le « double dip » (le retour à la récession) reste exclu, faisant mentir les marchands d’Apocalypse, mais rien de vraiment enthousiasmant, non plus…

Légende illustration : Les services surtout, mais aussi l’industrie qui vient juste de juguler son hémorragie d’emplois sont bien orientés, mais le redressement est plus lent dans le bâtiment ((Source Insee Rhône-Alpes)