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Conjoncture : le Medef Rhône-Alpes évoque un « frémissement »

Un signe prémonitoire à l’occasion du « Printemps du Medef » qui s’est déroulé à Lyon le 2 avril ? Pour la première fois, le Medef Rhône-Alpes, jusqu’alors plutôt prudent en matière de retournement économique se risque à annoncer « quelques signes d’amélioration » dans sa dernière lettre de conjoncture du mois de mars.

« A l’exception du BTP, l’activité économique en Rhône-Alpes marque globalement quelques signes d’amélioration, en partie grâce à un environnement macroéconomique plutôt favorable (euro/dollar, prix du pétrole…). Cette tendance est particulièrement sensible pour les entreprises régionales les plus tournées vers l’international », synthétise ainsi cette lettrre de conjoncture.

Même si, est-il précisé : « Pour bon nombre de chefs d’entreprise, ce frémissement reste à confirmer, tant au niveau de son ampleur que de sa durée. L’investissement a d’ailleurs du mal à repartir, signe d’une grande prudence qui continue à peser sur l’emploi. Surtout, les réformes structurelles dont notre pays a besoin tardent encore à arriver, notamment en ce qui concerne les dépenses publiques et le Code du travail… »

 « Perspectives un peu mieux orientées »

Le Medef Rhône-Alpes constate ainsi que « l’activité industrielle en Rhône-Alpes a eu globalement tendance à se stabiliser au cours des derniers mois, certains y voyant même un point bas désormais atteint. Les carnets de commandes restent encore dégarnis, mais les perspectives sont un peu mieux orientées. L’incertitude demeure toutefois sur l’ampleur de cette embellie qui reste à confirmer… »

 Ainsi, l’activité des industries mécaniques progresse de 2,1% en janvier 2015 à l’échelle nationale par rapport à la même période de l’année précédente, selon le baromètre FIM.

 L’amélioration des exportations des industries mécaniques vers les pays tiers, favorisée par la dépréciation de l’euro et l’accroissement des investissements en France, même si celui-ci reste faible, expliquent en grande partie cette évolution. Selon les entreprises mécaniciennes, les prises de commandes à l’étranger et les carnets globaux s’améliorent.

Projections optimistes dans la chimie

 Du côté de la chimie, le dernier trimestre de l’année 2014 conforte le retour à la stabilité et semble relever des projections plutôt optimistes à court terme dans un climat concurrentiel très marqué et à faibles marges. Les opinions à fin décembre anticipent un retour à la hausse de l’activité début 2015 avec 45 % du panel. 56 % des entreprises estiment le taux d’utilisation des capacités de production satisfaisant. Près de 31 % des entreprises anticipent une hausse de la chimie à l’export.

 Du côté de l’industrie agro-alimentaire, les carnets de commande sont jugés convenables et laissent entrevoir une légère progression de l’activité au cours des prochains mois.

 Plasturgie : + 1,6 %

 La production de la plasturgie française a connu, elle, une croissance de 1,6 % en 2014, portée par le segment des emballages. Les derniers résultats de l’Observatoire Economique de la Fédération de la plasturgie et des composites témoignent d’une accalmie sur la dégradation de l’activité.

 Du côté du commerce les entreprises restent « sous pression » en Rhône-Alpes début 2015 avec de fortes disparités selon les entreprises, notamment au niveau des TPE-PME, qui souffrent le plus de difficultés de trésorerie. Un léger mieux est toutefois anticipé pour bon nombre de chefs d’entreprise, même si aucun effet n’est encore ressenti.

 Côté services, la tendance enfin est à la stabilisation, avec toutefois des évolutions contrastées selon les marchés ciblés par les entreprises du secteur et des niveaux d’affaires toujours en dessous de leur moyenne de longue période. L’activité dans les services d’ingénierie reste inquiétant.

 Ce « frémissement » se retrouve au niveau des défaillances d’entreprises : après avoir figuré parmi les plus mauvais élèves français, la région Rhône-Alpes passe légèrement dans le vert en ce domaine, même si elle fait un peu moins bien que la moyenne française. La tendance traduit globalement un léger redressement du volume d’affaires des entreprises, même si la situation reste périlleuse pour les plus petites d’entre elles.

 Le commerce extérieur retrouve le vert

 Une des raisons de ce retournement provient de l’export. Même si l’on est encore loin des niveaux d’avant-crise, le solde du commerce extérieur régional retrouve quelques couleurs, porté entre autres par des agrégats macroéconomiques favorables (euro, pétrole, …).

 L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne constituent le trio de tête des pays clients des entreprises exportatrices de Rhône-Alpes en 2014

 Ainsi, au 4ème trimestre 2014, les exportations en Rhône-Alpes se sont élevées à 11,8 milliards d’euros d’euros tandis que les importations ont atteint 11,3 milliards d’euros, d’où un solde du commerce extérieur légèrement positif, à 465 millions d’euros.

 Sur l’ensemble de l’année 2014, le commerce extérieur revient donc (légèrement) dans le vert, après une année 2013 dans le rouge.

 Un gros point noir : la construction

 Le gros point noir reste le secteur de la construction toujours dans une situation extrêmement délicate, avec des indicateurs d’activité historiquement bas au niveau des mises en chantier et des permis de construire, en Rhône-Alpes comme sur l’ensemble du territoire français.

 Compte tenu du manque de visibilité et de la faiblesse de l’investissement, les carnets de commandes restent aussi dégarnis, ce qui fait peser de lourdes incertitudes pour les prochains mois.

 C’est le seul bémol à cette météo économique plutôt printanière.