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Conjoncture : le directeur de la Banque de France Rhône-Alpes discerne des signes de reprise

La dernière enquête de la Banque de France Rhône-Alpes confirme une amélioration des anticipations des chefs d’entreprises. Ils voient l’investissement repartir dans l’industrie et un retour de la hausse des chiffres d’affaires, mais pas de l’emploi. Le principal moteur : l’international…

« Il y aura de la croissance cette année. Mais pour qu’elle prenne de l’ampleur et si l’on veut profiter de cette chance représentée par l’alignement des planètes que constituent la baisse de l’euro, du pétrole et des taux d’intérêt, il faut continuer à faire des réformes. Tout est désormais une question de confiance… »

 Telle est l’analyse de Pierre du Peloux, directeur régional de la Banque de France Rhône-Alpes.

 La Banque des banques qu’il dirige a interrogé comme chaque année 2 800 entreprises en Rhône-Alpes : essentiellement des entreprises industrielles et des sociétés de service aux entreprises.

 A l’arrivée, une fois toutes ces données dépouillées, l’on a une meilleure vision de ce que pourrait être 2015.

 C’est reparti en fin d’année 2014

 Mais d’abord, effectuons le bilan de 2014, vu par les chefs d’entreprise. Première certitude : depuis septembre, une légère reprise de la demande étrangère a réussi à redynamiser certains secteurs industriels, notamment les équipements électriques, les équipementiers automobiles, l’agro-alimentaire et le textile.

 Pierre du Peloux précise néanmoins : « L’ampleur de ce phénomène et sa pérennité demeurent fragiles ».

 Cette hausse constatée en fin d’année 2014 se traduit par une hausse du chiffre d’affaires global de l’industrie de 0,6 % après deux années de baisse (respectivement – 0,3 % et – 0,8 %).

 Cette hausse est essentiellement portée par l’industrie agro-alimentaire et quelques activités de niche, telles que le matériel médical, les textiles techniques et l’ameublement.

 Les secteurs plus traditionnels que sont la chimie et la pharmacie ne sont parvenus qu’à maintenir leur chiffre d’affaires.

 L’informatique en pointe

 L’embellie est également venue l’année dernière du secteur des services marchands qui a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,6 %. En pointe, l’informatique : + 4,6 %. Ce dernier secteur a été l’un des rares à recruter en nombre avec une hausse de 6,1 % des effectifs d’informaticiens rhônalpins.

 Les transports routiers et l’activité logistique se sont également bien comportés avec un chiffre d’affaires en hausse de 4 %.

 Reste le point noir : le BTP. Le Bâtiment et les Travaux Publics ont poursuivi leur décrue avec un recul respectif de leurs chiffres d’affaires de 2,7 % et de 4,3 %. Ainsi, par exemple, le nombre de logements autorisés a baissé de plus de 11 % en Rhône-Alpes l’année dernière !

 2015 se présente nettement mieux

 A l’aune des perspectives des chefs d’entreprise recueillies par la succursale régionale de la Banque de France, 2015 se présente mieux.

 Nouveauté déjà, l’investissement devrait repartir dans l’industrie (+ 3 %), de quoi seulement maintenir les effectifs étales, après un recul des effectifs de – 0,8 % l’année dernière.

 Ce retour de l’investissement devrait permettre une hausse du chiffre d’affaires de l’industrie attendue globalement à 2,6 %.

 Le moteur ? Il est essentiellement dû à la baisse de l’euro par rapport au dollar et à de nombreuses autres monnaies. Les exportations sont ainsi attendues en hausse par les entreprises, à hauteur de 3,3 % (voir illustration).

 Idem dans les services qui devraient retrouver une bonne dynamique avec une progression de leurs chiffre d’affaires encore plus conséquente : de l’ordre de 5 %.

 En revanche, pas de miracle à attendre dans le bâtiment : les entreprises du secteur s’attendent au mieux à une stabilisation de leurs activités.

 Reste désormais à la vue de ces perspectives plutôt encourageantes à rajouter régulièrement du charbon dans la chaudière de la croissance, il est en l’occurrence constitué par l’investissement des entreprises et des ménages. Ceux-ci posent la question de la confiance évoquée par Pierre du Peloux, pour permettre à ces inflexions de se muer en une croissance véritablement solide…