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Contrariété pour Amoeba : l’ANSES n’approuve pas le biocide Biomeba, à l’heure où un X, Arnaud Merienne, est nommé à la direction générale…

Deux nouvelles se sont télescopées la semaine dernière concernant société biotech lyonnaise Amoeba, apparaissant pendant longtemps comme prometteuse et productrice d’un biocide biologique, Biomeba, une amibe naturelle dont le rôle est d’éliminer le risque bactérien dans l’eau, notamment celui des tours aéroréfrigérantes colonisées par les légionelles. Un très important marché qui l’a amené à construire en fin d’année dernière, une usine de fabrication de son biocide à Chassieu dans la Métropole lyonnaise.

 La première nouvelle est la nomination d’Arnaud Merienne au poste de directeur général délégué de la société, à compter du 13 mars 2017.

 Ce cadre sup’ de 51 ans est diplômé de l’Ecole Polytechnique, et des Ecoles des Ponts et chaussées de Paris et de Madrid.

 Les principales missions octroyées à Arnaud Merienne « sont de renforcer la structure de la société pour accompagner une croissance soutenue et de déployer les unités de production sur les continents européen, américain et asiatique ».

 Arnaud Merienne a exercé vingt-cinq ans de sa vie professionnelle dans l’industrie de procédés, en particulier dans l’industrie cimentière au sein du groupe Lafarge.

 Au cours de sa carrière, il a eu des responsabilités opérationnelles, ainsi que des rôles fonctionnels clés au niveau international, en particulier dans la gestion de la performance industrielle, l’audit interne et les ressources humaines.

 Il bénéficie ainsi d’une expérience de plus de quinze ans dans différents pays dont le Canada, l’Italie, l’Autriche et la Grèce.

 L’ANSES « ne peut recommander l’approbation de cette substance active »

 Une prise de fonction qui se déroule, précisément à l’heure où l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) rend son rapport d’évaluation de la substance active sur le biocide Biomeba, développé par Amoeba, celle qui lui sert de fer de lance commercial.

 Contretemps : l’Anses « considère qu’elle ne peut recommander l’approbation de cette substance active en raison d’observations qu’elle souhaite voir clarifiées avec les experts au niveau européen. »

 Elle a ainsi transmis le dossier de demande d’autorisation à l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA) « pour initier la revue collective de l’évaluation par les autorités compétentes des Etats Membres, qui vont désormais poursuivre l’évaluation en concertation avec Amoeba », explique-t-elle.

L’opinion définitive se fera après passage en groupe de travail programmé en septembre 2017, suivi du Comité des Produits Biocides (Biocidal Product Committee) qui se tiendra en décembre 2017 et conclura l’évaluation.

« Durant cette période d’évaluation collective, la société va bénéficier d’un groupe de travail d’experts européens sur les substances actives micro-organismes, nouvellement créé », précise l’ANSES.

Malheureusement pour l’entreprise, l’absence de recommandation positive ne permet pas à la Amoeba, pendant ce temps là, de soumettre une demande d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) provisoire en France et dans les autres Etats Membres.

« La société bénéficie d’une trésorerie suffisante en attente de la décision finale de l’Europe, en décembre 2017 », assure de son côté la direction d’Amoeba.

« Une frustration »

Pour Fabrice Plasson, le président du directoire et le créateur de la biotech lyonnaise, » l’absence de recommandation positive de la part de l’ANSES est une frustration compte tenu du travail effectué par nos équipes et de la qualité des données scientifiques soumises. Le processus européen va nous permettre de faire valoir des éléments non considérés lors de l’évaluation initiale et de la phase de commentaires. »

Et ce dernier d’ajouter : « La création du groupe d’experts en micro-organismes traduit bien la difficulté d’évaluer un micro-organisme biocide dans un secteur dominé par les substances chimiques. » A suivre de près…

Depuis le 1er janvier, l’action de cette société cotée en Bourse accuse un recul de 17 % à 21,32 euros, en rapport avec les difficultés rencontrées par cette biotech. Le cours était de 32 euros, en octobre dernier…