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Coût de la présence de Rhône-Alpes au sein du Pavillon français de l’Expo Universelle de Milan : un million d’euros.

Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional a lancé vendredi 8 mai les deux mois de forte présence rhônalpine au sein du Pavillon français de l’Exposition Universelle de Milan. Déjà bien fréquenté, comprenant un « Café des chefs » qui ne propose que des produits rhônalpo-auvergnats, il a pour objectif d’attirer au moins dix mille visiteurs par jour.

Shanghai il y a cinq ans,  Milan aujourdhui. Deux manières très différentes d’être présente pour la région Rhône-Alpes au sein d’une Exposition Universelle.

Rappeler la première est douloureux à l’heure oû Erai,  le promoteur du pavillon Rhône-Alpes de l’Exposition Universelle de Shanghai est en redressement judiciaire et pourrait se retrouver en liquidation d’ici quelques semaines.

Le coût élevé dudit pavillon explique en partie les difficultés financières du bras armé de la région à l’international. Une partie de ses compétences sera peut-êre sauvée le 18 mai lors d’une séance spéciale du Conseil régional. L’idée est de conserver une partie des troupes et des compétences d’Erai qui seraient attribuées à l’Ardi (Agence régionale du Développement et de l’innovation) avec laquelle elle devait de toute façon fusionner.

 Le jeu de la modération budgétaire

Ce long préambule pour expliquer pourquoi la région joue cette fois avec l’Exposition Universelle de Milan, le jeu de la modération budgétaire.

En inaugurant, en présence d’élus et de représentants du monde économique rhônalpins les deux mois dévolus à Rhône-Alpes au sein du Pavillon français, Jean-Jack Queyranne, le président de la région Rhône-Alpes lance le chiffre : « un million d’euros ».

« Ce chiffre comprend la convention avec le Pavillon français, ainsi que tous les frais. Très peu nombreux, le personnel présent par roulement est constitué de salariés de la région« , précise le président de la Région.

Pour cette somme effectivement relativement modique, Rhône-Alpes est mise en avant jusqu’au 25 juin dans le pavillon, à l’architecture, il faut le reconnaître parfaitement réussie, en forme de Halle oû de grandes coupoles permettent aux visiteurs de découvrir, arômes compris, les atouts agro-alimentaires de la région, ainsi que ses vins.

Toujours dans le même laps de temps, le « Café des chefs », un restaurant de 300 couverts (160 en salle et 140 en terrasse), installé au 2ème étage du pavillon français ne propose sur sa carte que des produits et des vins rhônalpo-auvergnats, sous la férule de Régis Marcon, Bocuse d’or 1995 qui dirige la brigade. Il propose notamment  pour 32 euros un excellent menu, logiquement intitulé « Bocuse d’or ». Les autres chefs qui lui succéderont sont tous montés sur le podium du concours mondial de la gastronomie.

L’autre acteur rhônalpin du pavillon français : GL Events

Ces deux mois vont en outre permettre à la région Rhône-Alpes de mener des opérations de promotion spéciales  : sur l’agriculture, le foncier, l’économie rhônalpine, etc.

Outre la région Rhône-Alpes, par ailleurs accompagnée de l’Auvergne, un autre grand acteur régional va jouer un grand rôle dans ce Pavillon français  : le Groupe  lyonnais d’événementiel : GL Évents.

Dans le cadre d’une délégation de service public, c’est lui qui a emporté le marché du pavillon restaurant compris, gagnant par ailleurs également au passage les pavillons du Maroc et du Gabon de l’Exposition Universelle.

Il est donc important pour lui que les objectifs affichés par Alain Berger commissaire de l’exposition, soient remplis. Ce dernier  fixe à 10 000 au minimum en période de démarrage, le nombre de visiteurs susceptibles d’être attirés par le pavillon français, un chiffre qui, espère-t-il pourrait monter, au bout de quelques semaines, à 15 000.

 Entièrement démontable, celui-ci a été conçu par l’agence parisienne X-TU et édifié en pin douglas du Jura par l’entreprise jurassienne Simonin.

 « Reconquérir le cœur de gamme »

La stratégie poursuivie à travers ce pavillon tricolore : répondre à l’Italie qui a su se tailler une solide part de marché dans l’agro-alimentaire dans le cœur de gamme. « Il est incontestable que nous avons une très belle image dans le haut de gamme, mais nous avons trop délaissé le cœur de gamme. L’un des objectifs du pavillon est de participer à sa reconquête ! », explique Alain Berger qui fut dans le passé directeur de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine).

C’est la raison pour laquelle, le « Café des Chefs » de 300 couverts a plus l’apparence d’un restaurant Ikea que d’une restaurant façon Bocuse.  Tout ce qu’il y a de plus volontaire : il s’agit de jouer là la carte de la démocratisation de la gastronomie…