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Début de cotation le 7 mai : première grosse introduction en Bourse de l’année avec Erytech Pharma

Les introductions en Bourse repartent fort. Après Collectors et Novaday, c’est au tour d’une société biopharmaceutique lyonnaise, Erytech Pharma, de s’introduire en Bourse. Une opération de poids. Cette société de quarante personnes qui a mis au point une technologie innovante de lutte contre des tumeurs cancéreuses compte lever pas moins de 15 millions d’euros, voire même un peu plus. En fin de développement clinique, son produit doit être mis sur le marché fin 2015, en Europe et aux USA avec des perspectives de développement importantes.

Les introductions Novaday ou de Collectors que nous avons déjà évoquées sur Lyon-entreprises n’étaient qu’une mise en bouche. La première grande arrivée sur le marché boursier depuis le début de l’année en Rhône-Alpes est en cours : elle concerne une société biotech lyonnaise, Erytech Pharma qui compte lever pas moins de 15 millions d’euros sur le compartiment C de NYSE Euronext, l’ex-Bourse de Paris.

 Il s’agit d’une société de quarante salariés basée dans le 8ème arrondissement de Lyon qui a mis au point une technologie particulièrement innovante dans le domaine de la lutte contre les leucémies aiguës et certains cancers.

 Eurytech Pharma a été créée à Lyon en 2004 par Pierre-Olivier Goineau, vice-président, un ex-KPMG Lyon doté d’un Master en Management des Industries pharmaceutiques de l’IAE de Lyon ; et Gil Beyen, Pdg, ancien responsable du pôle sciences de la vie d’Arthur D. Little à Bruxelles (MBA de l’Université de Chicago).

 Le concept : « affamer » les cellules cancéreuses

Leur entreprise a mis au point un concept innovant de lutte contre les leucémies aiguës et certains cancers. Il consiste à encapsuler à l’intérieur des globules rouges une enzyme, l’ « asparaginage » qui permet de ne cibler dans le traitement que les seules cellules cancéreuses. Celles-ci sont alors « affamées » car ne bénéficiant plus alors d’éléments nutritifs, ce qui provoque leur disparition.

L’avantage de cette technologie : la membrane du globule empêche toute interaction indésirable avec l’organisme du patient. Les effets secondaires, souvent lourds dans les cas de leucémies, sont alors fortement minimisés.

 La société qui a déjà signé des partenariats avec de grands laboratoires mondiaux (TEVA en Israël et Orphan, Groupe Recordati, en Europe) n’est plus très loin de commercialiser son produit. Elle dispose pour ce faire de sa propre usine de fabrication, basée à Lyon.

 Le produit qui est en fin de développement clinique (phase III) devrait être effectivement commercialisé en Europe et aux Etats-Unis fin 2015. Dans ce dernier pays, la FDA avant de délivrer son autorisation de mise sur le marché, a demandé à la société lyonnaise de procéder à de nouveaux essais pour certaines études cliniques sur des patients américains.

 Un marché d’un milliard d’euros

C’est donc un marché-celui du traitement des leucémies aiguës- de près d’un milliard d’euros qui s’ouvre à Erytech Pharma. Près de 80 % des patients souffrant de cette maladie grave ne disposent pas véritablement de solutions efficaces en raison de la toxicité des traitements existants. C’est l’un des cancers qui connaît l’un des plus fort taux de mortalité (80,90 %).

C’est donc pour commercialiser son produit en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que son développement pour lutter contre d’autres formes de cancers, futurs relais de croissance, qu’Erytech Pharma a besoin d’importants capitaux.

 L’introduction en Bourse arrive en complément d’autres sources de financements. L’accord avec TEVA et Orphan Europe représente plus de 50 millions d’euros de paiements à la signature, mais aussi tout au long du développement et de la commercialisation, le tout explique la direction d’Erytech Pharma, accompagné par « un partage très avantageux des profits », permis par le fait que la société conserve la main sur la fabrication de son produit, « Graspa ». Erytech a déjà touché 15 millions d’euros de la part d’Orphan Europe.

 La société lyonnaise bénéficie en outre d’une subvention d’Oséo de 7 millions d’euros « dont 6 millions doivent encore être versés », précise Pierre-Olivier Goineau.

 Les deux co-dirigeants comptent sur cette introduction assurée par la société de Bourse Gilbert Dupont pour lever 15 millions d’euros, voire plus (jusqu’à 17,9 millions d’euros) par le biais d’une surallocation si cette introduction se révèle être un succès.

Prix de l’action : entre 10,50 et 12,70 euros

Au total cette introduction qui se déroule dans le cadre d’une augmentation de capital vise à mettre sur le marché 1 293 143 actions nouvelles. Le prix devrait être fixé dans une fourchette située entre 10,50 et 12,70 euros par action.

Idinvest et Auriga, les deux principaux actionnaires historiques d ‘Erytech Pharma se sont d’ailleurs engagés à acquérir 26,7 % du montant de l’offre.

L’introduction a été clôturée le 29 avril à 17 heures, pour une première cotation le 7 mai.

Elle arrive au bon moment : en Bourse, actuellement, les sociétés biotech ont plutôt le vent en poupe…

Photo (DR)Pierre-Olivier Goineau, co-fondateur de la société lyonnaise, Erytech Pharma.