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Déclinaison régionale du programme du Medef national : Bernard Gaud et Laurent Fiard assurent qu’il est possible de créer 100 000 emplois

Les présidents respectifs du Medef Rhône-Alpes et Lyon-Rhône expliquent à quelles conditions l’on pourrait créer 100 000 emplois nouveaux au cours des cinq années à venir dans la région Rhône-Alpes. Ce qui permettrait de faire retomber à 9 % de taux de chômage.

Ses propositions ont fait beaucoup de bruit médiatique et se sont vu opposer un « non » cinglant de la part des organisations syndicales de salariés. Il s’agit bien sûr des propositions de Pierre Gattaz, président du Medef, de créer un million d’emplois en France, moyennant la suppression de nombreux verrous, telles la suppression de deux jours fériés, ou plutôt leur aménagement ou la remise en cause des 35 heures ou des seuils sociaux…

 C’est la raison pour laquelle, Bernard Gaud pour le Medef Rhône-Alpes et Laurent Fiard, le nouveau président du Medef Lyon-Rhône ont voulu d’emblée déminer le terrain.

 «Nous ne sommes pas des provocateurs !», lancent-ils d’une même voix en déclinant au niveau régional, les propositions nationales de l’organisation patronale.

 Pour Bernard Gaud, président du Medef Rhône­-Alpes, « La situation de la France est telle que l’on ne peut plus se permettre de ne pas mettre sur la table des sujets qui apparaissaient jusqu’à présent comme tabous. Il ne s’agit bien sûr de ne pas passer en force, mais discutons-en au moins avec les organisations syndicales ! »

 « Fiscalité locale : 2 000 euros par salarié »

 Parmi les verrous/tabous recen­sés par les dirigeants du Medef qui, selon eux, bloquent la croissance économique, fi­gurent en bonne place les seuils sociaux. « On en compte 82. La complexité est imperceptible, mais elle constitue un vrai frein à l’emploi », assure Bernard Gaud.

 Pour Lau­rent Fiard, président du Medef Lyon­-Rhône, la stra­tégie de l’organisation patronale se résume en quatre points : « Il faut refonder le dialogue social et limiter la dérive législative. Cela se traduit notamment par la révision du cadre légal de la durée du travail. Il faut également se donner les moyens pour améliorer la compétitivité des entrepri­ses ».

 Bernard Gaud met ensuite le doigt sur la fiscalité locale : « Pour les entreprises, la fiscalité locale représente à elle seule près de 2 000 euros par salarié en Rhône-­Al­pes, avec de surcroît des ni­veaux de progression annuelle qui vont bien au­-delà des taux de croissance du PIB ».

 Favoriser l’investis­sement pour la croissance, développer l’innovation et utiliser des leviers à court terme pour libérer les dynamiques de créa­tion d’emplois constituent les autres proposi­tions émises par les responsables rhônalpins du Medef.

 Engager une politique ambitieuse au niveau des infrastructures

 Concernant les actions à mener spécifiquement au niveau régional, la croissance et donc l’emploi passera selon eux par une politique ambitieuse au niveau des infrastructures : « Il faut entamer les chantiers prioritaires de l’Anneau des Sciences, du Contournement Ouest de Lyon, le COL, accélérer le dévelop­pement de l’aéroport Lyon­ Saint-­Exupéry .»

 Et Laurent Fiard d’insister : « A cet égard, les collectivités ont un rôle important à jouer en réduisant leurs dépenses de fonctionne­ment pour maintenir leurs investissements au service de l’intérêt général ».

 « 15 000 à 20 000 emplois pourraient être créé par la transition énergétique »

 La transition énergétique pourrait aussi être susceptible de créer de nombreux emplois, selon les responsables du Medef : « De 70 000 à 80 000 au niveau national et de 15 à 20 000 au niveau régional où rappelons-le, la filière pèse déjà près de 300 000 emplois », insiste Bernard Gaud

 Le Medef a déjà engagé une grande campagne pour aller chercher dans les gisements d’emplois existants, mais pour lesquels, les entreprises ont énormément de mal à trouver des candidats, soit près de quarante-mille emplois en Rhône-Alpes. «  Nous avons recensé neuf domaines d’action secto­rielle où l’emploi pourrait être développé assez rapidement, dans l’industrie, la construction, les services, le tourisme, le secteur financier et la filiè­re agroalimentaire », décrit Bernard Gaud.

 Au total, les deux représentants du Medef insistent : « Nous ne voulons pas agiter le chiffon rouge, jouer les chiens dans le jeu de quille, mais simplement discuter de la réalité et voir comment on peut améliorer les choses… »

 Il ne reste plus en face, qu’à trouver des interlocuteurs. Pas la chose la plus simple…