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Délocalisation : 500 salariés de la SNCF s’installeront en 2016 dans la Tour Incity

A côté de la Caisse d’Epargne installée dans les étages supérieurs, la SNCF occupera dix-huit niveaux sur les trente-neuf de la plus haute tour de Lyon, Incity. Elle y décentralisera notamment de Paris, sa direction nationale des TER et Intercités. Une délocalisation qui a demandé deux ans de préparation.

Les critiques des régions, à commencer par celles de l’exécutif de Rhône-Alpes, sont récurrentes à l’égard de la gestion des Trains Express Régionaux (TER), financés par ces mêmes régions.

 Les récriminations sont connues : pannes, retards, manque d’informations des usagers. C’est un euphémisme, les régions qui assument l’autorité des transports au niveau de leurs territoires, ne sont pas satisfaites du service assuré par la SNCF.

La SNCF a prévu de répondre à ce mécontentement en modifiant complètement l’organisation de sa direction centrale TER et Intercités. Une reconfiguration qui va passer par une délocalisation : les TER vont, c’est le moins qu’ils puissent faire, s’installer en région.

 La direction centrale des TER et trains Intercités va ainsi déménager de Paris à Lyon, en janvier 2016.

 Cette direction s’installera ainsi dans la nouvelle tour Incity, désormais en phase de second œuvre et devenue, depuis que sa construction est achevée, la plus haute tour de Lyon (200 mètres avec sa flèche).

 Une délocalisation qui n’est pas chose facile 

Au sein de cette direction des TER et Intercités, réorganisée, les régions disposeront chacune d’un directeur qui travaillera directement avec le Conseil régional concerné. La nouvelle organisation se fera par région par région.

Cette nouvelle délocalisation de la SNCF après d’autres survenues dans le passé à Lyon, est une bonne idée, mais pour la Dame du fer, amener ses salariés à se délocaliser de Paris à Lyon n’est assurément pas chose facile.

Notre confrère « Les Echos » explique ainsi (*) que la SNCF a dû se livrer à une véritable opération séduction auprès de ses salariés pour les convaincre de quitter la capitale.

L’opération a pris deux ans. Depuis l’automne 2013, au travers un forum « vivre et travailler à Lyon », l’offre lyonnaise en matière de logement, d’école, d’université, d’emploi pour le conjoint ou la conjointe, de loisirs et de culture a été longuement présentée aux salariés concernés.

L’Aderly partie prenante

L’Aderly, l’agence lyonnaise qui promeut l’implantation en région lyonnaise auprès des entreprises, a été de la partie en co-organisant l’évènement.

La SNCF a ensuite accompagné les familles concernées en leur proposant un week-end de reconnaissance sur Lyon pour découvrir la ville et ce qu’elle peut leur offrir.

Une aide à la recherche d’un logement, d’une école pour les enfants et d’un emploi pour le ou la conjoint(e ) est aussi assurée. En bonne logique, travail du conjoint, intégration sociale et scolarité des enfants sont ainsi les questions qui préoccupent le plus les candidats à la mobilité.

La Dame du fer va aussi organiser une journée « portes ouvertes » dans les futurs bureaux de la Tour Incity en juin pour les futurs mutés.

Mais attention, il y a délocalisation et délocalisation. Des managers vont rester à Paris.

Toujours selon « Les Echos », la SNCF a d’ores-et-déjà prévu une série d’outils techniques pour connecter les chefs restés à Paris et leurs subordonnés lyonnais.

Les salles de réunion du nouveau siège seront équipées pour les téléconférences, tandis que les salariés disposeront d’une base d’outils de communication regroupant mails, vidéo et fonction de partage de documents.

En effet, même à la SNCF, « il n’est pas question de multiplier les aller-et-retour Lyon Paris » !

La Métropole veut attirer de grands sièges parisiens

Cette délocalisation va être observée de près par la Métropole de Lyon. Elle compte sur cet exemple pour susciter d’autres opération de ce type en s’appuyant sur des tarifs moitié moindres qu’à Paris pour attirer d’autres sièges d’entreprises nationales à la Part-Dieu où les tours sont destinées à se multiplier.

Rappelons que l’objectif affiché est de faire passer la superficie tertiaire du quartier des affaires lyonnais de 1 million actuellement, à 1,5 million de mètres carrés…

(*) Numéro du mercredi 20 mai 2015.