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Désormais détenu par Turenne Capital : rénové, le Mercure Château Perrache se rêve en hôtel joyau art déco

Racheté  en 2013 au groupe Accor qui en assure toujours la gestion sous l’enseigne Mercure, Turenne Capital  a investi pas moins de 6,5 millions d’euros dans la rénovation de l’hôtel 4 étoiles « Chateau Perrache ». Et ce,  en prenant bien soin de remettre en avant son cachet art déco, devenu un solide argumentaire commercial.

A l’heure où la profession  s’interroge face à la concurrence des résidences hôtelières et autres AirBnB, Turenne Capital va crânement de l’avant.

C’est ce fonds, détenant déjà 22 hôtels en France qui a racheté en 2013 le Mercure Château Perrache au Groupe Accor qui possédait les murs et assurait sa gestion.

Un hôtel qui fut en son temps prestigieux car, inauguré en 1906, cet établissement 4 étoiles avait visé d’emblée la grande bourgeoisie du début du 20ème siècle. Et n’avait pas lésiné pour ce faire, en faisant appel à un des plus grands architectes du style art déco : George Chedanne.

Inscrit aux Monuments Historiques

Ce qui explique qu’il soit classé et inscrit aux Monuments Historiques et est depuis 2003 labellisé « Patrimoine du XXème siècle »

Devenu un hôtel de chaîne en intégrant le  groupe Accor, il avait peu à peu perdu de son lustre et ne mettait que peu en avant son originalité architecturale.

S’il existe à Lyon d’autres hôtels dans le style art éco, à l’instar du Grand Hôtel des Terreaux, 4 étoiles également, le Mercure château Perrache est incontestablement le plus riche architecturalement.

C’est en ayant bien conscience de cette richesse que Turenne Capital a acquis cet hôtel. Le but de Benjamin Altaras, responsable de l’hôtellerie au sein de Turenne Capital : « redonner son lustre à ce joyau lyonnais art déco ».

Il a fait appel pour cela à des spécialistes, en l’occurrence les architectes du cabinet Le Coadic-Scotto et investi pas moins de 6,5 millions d’euros, ce qui pour une rénovation est très important.

Il faut bien le dire, le Groupe Accor n’avait pas dans le passé procédé à tous les investissements nécessaires.

73 chambres rénovées dans le style art déco

Il a donc ainsi été procédé à la rénovation totale de 73 chambres dans le style art déco ; tandis que 47 chambres étaient réhabilitées dans un style plus classique.

Mais c’est l’ensemble de l’hôtel où l’on retrouve lambris, boiseries en acajou, fresques et moulures sculptées qui ont bénéficié de ces travaux. A l’instar de l’accueil, situé dans l’ancien salon de lecture, mais aussi du  bar lounge, voire des douze salons de réception, d’une superficie totale de 800 m2, répartis sur deux niveaux.

Dans le même temps, les investisseurs ont dû effectuer des travaux lourds sur le toit, remettre l’hôtel aux normes électriques, PMR (Personnes à Mobilité Réduites), etc., ce qui explique l’ampleur du coût.

Egalement classée, la marquise qui surplombe l’établissement dont elle valorise l’entrée, a enfin, elle aussi, retrouvé sa splendeur.

L’hôtel fermé quatre mois cet été

L’importance des travaux a nécessité la fermeture de cet hôtel pendant quatre mois.

Le fruit de ce travail est désormais bien visible. Et ça commence à se savoir. Dès la rentrée en septembre, l’hôtel qui avant travaux, avait un taux de remplissage de 64 % a gagné en un mois 11 % supplémentaires.

Il est vrai qu’une part de la clientèle hôtelière recherche désormais autre chose que les hôtels de chaînes formatés et impersonnels et prise l’authenticité et l’originalité.

Objectif de Marta Pardo-Badier, la directrice qui gère cet hôtel Mercure/Accor dans le cadre d’un contrat de management avec Turenne Capital : augmenter le taux de remplissage pour le faire grimper à 75 %, ce qui à Lyon serait un bon score.

Hôtel essentiellement d’affaires jusqu’à présent, le Mercure château Perrache veut aussi devenir un hôtel pour touristes individuels. Des chambres équipées dites « Priviléges » sont désormais à disposition des familles : les enfants peuvent coucher dans la même chambre que les parents.

Pour ce faire, le prix des chambres reste dans le marché : les tarifs oscillent de 89 à 259 euros pour une suite. Petite exception : pendant l’Euro 2016 qui se déroulera à partir de juin 2016, les suites passeront à 600 euros !

Objectif : faire remonter le prix moyen des chambres à 150 euros

Enfin le restaurant a été transféré dans le bar lounge, doté de vitraux art nouveau, qui agrandi et habillé d’un nouveau mobilier, peut accueillir soixante personnes.

L’investisseur va devoir désormais rentabiliser cet investissement très lourd.

L’hôtel a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 4,1 millions d’euros. L’objectif de Marta Pardo-Badier, sa directrice, est de faire passer ce prix moyen des chambres, de 110 à 150 euros. Et malheureusement, pour l’hôtel, il n’y aura pas chaque année un Euro 2016 à Lyon faisant flamber les prix !