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Desserte du Grand Stade de Décines : les interrogations ne sont pas toutes levées

On peut l’imaginer sans peine : le stress des organisateurs sera maximum le 9 janvier prochain lors du match inaugural OL/Troyes du Grand  Stade de l’OL à Décines.

Le match se jouera à guichet fermé : cela signifie que l’on accueillera pour la 1ère fois 60 000 spectateurs qu’il va falloir acheminer à bon port en peu de temps.

Certes, le Sytral l’instance organisatrice des transports dans la Métropole lyonnaise et Keolis, l’opérateur sur le terrain, n’ont pas arrêté de simuler, de tester la desserte de l’enceinte sportive depuis de longs mois pour que tout se passe bien.

 Le Grand Stade lui-même ne peut accueillir que 6 600 voitures

Sur la papier, les simulations prévoient près de 12 000 spectateurs se rendant sur le site en tramway via la ligne T3 ; 16 000 choisissant Eurexpo, proche, à raison de 14 000 supporters s’y rendant en voitures et se garant sur le parking du centre d’exposition, 2000 autres se rendant à ce même centre d’exposition, via le tramway et la ligne T5 qui dessert le parc des expositions depuis deux ans.

Là, à la sortie d’Eurexpo une centaine de bus feront la navette sur les quelques kilomètres reliant le centre des expositions au Grand Stade via une belle avenue sortie de terre à l’occasion, ; et ce, à l’initiative de la Métropole lyonnaise.

Nécessaire, cette organisation complexe car le Grand Sade lui-même ne pourra accueillir que 6 600 voitures, le parking de Meyzieu les Panettes ne pouvant absorber, lui, que 3 800 véhicules.

  Cars de supporters, cyclistes, piétons…

Si l’on ajoute à cela 4 800 supporters arrivant en cars et les cyclistes sur lesquels L’OL table beaucoup et pour lesquels les équipements nécessaires ont été conçus (3 000 supporters à pied, à vélo ou en deux roues motorisés sont attendus), on devrait arriver aux 60 000 visiteurs transportés.

Voilà donc pour les simulations.  Mais reste que même si elles sont assises sur de nombreuses données patiemment collectées, il ne s’agit que de simulations.

Lors de l’inauguration de la ligne de tramway T3 avec tapis rouge et flonflons, mardi 1er décembre, on ne pouvait s’empêcher de se poser un certain nombre de questions.

On sait que le stade de Gerland doté d’une jauge moins importante est desservi par le métro qui a un débit nettement plus important que le tramway.

Et de l’avis même de la présidente du Sytral, lors des grands matches à guichet fermé,  la ligne T3 sera au maximum de sa capacité.

Le scénario idéal prévoit que les spectateurs se partageront à part presque égale les trois points d’arrêt de cette ligne T3 : 3 000 supporters partant de la Villette, à 400 mètres de la gare de la Part-Dieu, 3 000 de Vaulx-en-Velin/La Soie et enfin 5 000 de Meyzieu les Panettes.  

 Tous ces passagers arriveront au terminal, au niveau de l’Esplanade Nord du Stade qui a été aménagée par la Métropole pour 30 millions d’euros. Il ne leur restera plus que 600 mètres à parcourir à pied avant d’arriver enfin au sein même de l’enceinte sportive.

 Le moindre incident technique risque d’être problèmatique

Bref, le moindre incident sur la ligne, alors en flux tendu, risque de se révéler problématique.

Tout a été calculé, explique-t-on au Sytral pour que l’aller se passe en deux heures, via l’utilisation d’une trentaine de rames et le retour en une heure. Pas moins de 140 conducteurs et 50 régulateurs, agents de maîtrise et de maintenance seront sur le pont.

Autre interrogation : et si ces belles simulations ne reflétaient pas exactement la réalité ? Il faudrait alors réaménager le dispositif.

 La forte fréquence des tramways les soirs de match suscite également l’inquiétude des riverains du Grand Stade qui devront composer avec un trafic maximun sur la ligne et des passages à niveau très souvent baissés.

La solution du problème a été esquissée lors de l’inauguration de la ligne T3 du Grand Stade par Jean Michel Aulas qui explique qu’il va falloir que les supporters s’habituent à venir plus tôt au stade pour éviter l’engorgement des tramways et assurer une bonne fluidité du trafic sur la ligne…

 Un surcoût de 110 000 euros les soirs de matches

 Pas de ticket nécessaire en revanche pour prendre la ligne T3 : c’est Jean-Michel Aulas ou plus précisément l’OL qui met la main à la poche : le surcoût de 110 000 euros sera entièrement pris en charge par le Club. Chaque billet d’entrée au stade est doté d’une contremarque faisant office de titre de transport.

Heureusement, les matches à guichet fermés ne devraient cependant pas constituer l’essentiel de la saison au Grand Stade de Décines.  

 Tout dépendra de la capacité de l’OL à retourner en Ligue des Champions et retrouver le niveau de jeu qui a été le sien dans le passé. On estime que quatre à six matches seulement par an rempliront 100 % des gradins. Ouf !