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Dirigée par Jean-Claude Michel, la Fondation EMLyon veut fortement monter en puissance

L’ancien président du directoire de Norbert Dentressangle a de l’ambition pour la Fondation EM Lyon qu’il préside depuis 2010. Partie prenante de la stratégie globale de l’Ecole de Management qui veut rallier à elles les meilleurs de tous horizons sociaux, elle veut accompagner plus encore les étudiants qu’elle suit déjà : près de six cents élèves de l’Ecole sont désormais boursiers. Un chiffre qui ne cesse de s’accroître.

 On a encore l’image d’une Ecole de Management Lyonnaise destinée aux seuls fils de familles bien nés qui n’ont guère de difficultés pour financer leurs études : 11 000 euros en moyenne par an pour les seuls frais de scolarité.

 Il va falloir que vous effaciez cette image. Si elle était vraie, il y a une dizaine d’années, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

 Engagée dans la compétition mondiale entre Ecoles de Commerce, EM Lyon a dû élargir sa base de recrutements tous azimuts et notamment, mais pas seulement bien sûr, dans les quartiers défavorisés.

2 800 élèves

 Ayant ouvert un campus à Shanghai, elle accueille désormais 2 800 élèves dont 40 % d’étudiants étrangers. Et sur l’ensemble des étudiants, tous horizons confondus, près de six cents sont boursiers au titre du CROUS.

 « Lorsque j’étais étudiant à EM Lyon, les promotions étaient de 80 élèves. Elles sont désormais de 800 ! », lance Jean-Claude Michel avec sa voix de stentor.

 Jean-Claude Michel, un nom qui vous dit sans doute quelque chose. Remercié plutôt brutalement en juillet 2008 du groupe Norbert Dentressangle dont il était le président du directoire, ce jeune sexagénaire a, depuis, créé une société de consulting, baptisée Management & Participations (trois salariés) qui conseille et accompagne des dirigeants d’entreprise.

 Ancien élève lui-même, il a été mandaté en 2010 par EMLyon et l’association des anciens élèves pour réanimer la Fondation EM Lyon.

 Dotée d’un budget de 550 000 euros, celle-ci joue un rôle de plus en plus important dans le développement de l’Ecole qui va chercher les futurs talents entrepreneuriaux partout où ils se trouvent.

 « Pour vous donner un exemple, explique Jean-Claude Michel, nous avons des élèves qui après avoir participé à l’écrit, n’ont pas les moyens de venir une semaine à Lyon pour passer les oraux de l’examen d’entrée avec toutes les contraintes financières que cela implique : le TGV, l’hôtel, etc. »

 Avec l’aide du rectorat, ces talents sont détectés bien en amont, grâce au programme PUMM, entendez Programme Trait d’Union Multicampus Multi Quartiers.

 Deux cents cinquante étudiants font du soutien scolaire

 Deux cent-cinquante étudiants d’EM Lyon accompagnent dans les lycées autant de jeunes, notamment dans des quartiers défavorisés, à travers du soutien scolaire, deux heures par semaine.

Une fois la « Prépa », le prélude à EM Lyon, incorporée, ces jeunes sont encore accompagnés, puis une fois admis au sein de l’Ecole, parrainés, à travers un club parrainage ; et toujours accompagnés lorsqu’au sein de la « junior entreprise » de l’incubateur de l’Ecole, ils créent leur société.

 C’est à tout cela que sert la Fondation EMLyon. « Son rôle est de distribuer cinq cents bourses par an en moyenne afin de ne pas freiner l’accès d’EM Lyon aux jeunes talents, quel que soit leur milieu social ; mais nous avons également un programme de tutorat hebdomadaire pour les « Prépas », mais encore des bourses pour quatre à cinq jeunes entrepreneurs qui sans cela ne pourraient se consacrer à leur projet de création d’entreprise », décrit Jean-Claude Michel.

 « Doubler le montant pour atteindre un million d’euros »

 Seul problème, les sommes allouées par les actuels mécènes ne sont pas suffisantes pour répondre aux besoins grandissants. « Notre objectif est de doubler le montant actuel pour atteindre un million d’euros d’ici quatre à cinq ans », assure Jean-Claude Michel.

 Pour lancer cette campagne de mécénat, la Fondation organise le 15 avril un débat sur le thème « Entrepreneuriat et ouverture sociale, les liaisons vertueuses » qui verra dialoguer face à face Martin Hirsch, président du Service Civique et Patrick Bertrand, le directeur général de Cegid.

 Ensuite, chacun des membres de la Fondation prendra son bâton de pélerin, pour convaincre les chefs d’entreprise d’adhérer à ce projet, susceptible de réenclencher l’ascenseur social, , mais aussi tout simplement utile à tout l’écosystème économique rhônalpin.

 Photo (DR)-Jean-Claude Michel, ancien président du directoire du Groupe Norbert Dentressangle, désormais consultant. Ancien élève d’EM Lyon (promotion 1976), il en préside la Fondation.