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Disparition de l’hebdo économique, « Les petites Affiches Lyonnaises »

L’un des plus vieux journaux lyonnais-il est né en…1880- fusionne avec le Tout Lyon pour donner naissance, dès le samedi 1er décembre à un nouveau titre, TLA, « Le Tout Lyon les Affiches ». Idem dans la Loire où l’Essor et les Petites Affiches de la Loire, se marient aussi. Selon le groupe Riccobono qui édite les deux journaux, la raison est économique. Neuf mois après leur rachat, les « Affiches » perdaient encore de l’argent. La direction assure que les effectifs des deux titres resteront stables.

Samedi 1er décembre, Lyon a perdu l’un de ses plus anciens titres de presse : « les Petites Affiches Lyonnaises » dont la première parution date de… 1880.

 Tel a été le choix opéré par le Groupe Riccobono, déjà propriétaire du Tout Lyon et qui a racheté les Petites Affiches au groupe Forumeco, alors en mauvaise posture, au début de l’année 2012.

 Cette disparition constitue un événement important pour le monde économique dans le mesure où depuis un précédent rachat, opéré en 1992 par Fernand Galula qui avait alors lui-même acheté ce titre au Progrès, cet hebdo avait fortement évolué et était devenu l’hebdo grand public de l’économie lyonnaise.

 Cette fusion s’est concrétisée le samedi 1er décembre, jour de sortie des deux titres fusionnés sous l’intitulé « Le Tout Lyon les Affiches ».

 Pour Alain Milliat, directeur général du groupe Riccobono « cette fusion était nécessaire » car due « à des raisons économiques. »

 Et d’expliquer : Reprises alors qu’elles ne diffusaient plus que 2 000 exemplaires payants, les « Affiches lyonnaises ont vu leurs annonces légales, diminuer de volume ». Or ce sont sur ces annonces légales qu’est basé le modèle économique de ces titres.

 Un certain nombre de prescripteurs d’annonces légales craignaient en effet de se retrouver face à un groupe unique en position dominante et pour favoriser la concurrence avaient orientés leur choix plutôt en direction de deux autres acteurs, Tribune de Lyon et le Progrès. Et ce dans un marché des annonces légales stable, malgré la crise.

 D’où la décision de fusion prise par Bernard Riccobono, actionnaire du groupe.

 Pour autant, assure Alain Milliat, « Ce regroupement de deux titres en un seul se fera sans aucune suppression d’emplois, les effectifs resteront stables. » Depuis le rachat des Affiches, seul un commercial, chargé de la publicité, a été licencié.

 Le même phénomène s’opérera au même moment dans la Loire, avec la fusion de l’Essor appartenant de longue date au groupe Riccobono et des Petites Affiches de la Loire, positionnées comme les Affiches lyonnaises sur l’économie ligérienne.

 Reste que cette fusion de deux journaux fait disparaître un titre qui avait su acquérir sa légitimité dans le domaine économique.

 Pour Alain Milliat, l’objectif est de rassembler dans un seul et même journal les deux facettes complémentaires des deux titres le Tout Lyon, plutôt spécialisé dans la vie lyonnais et l’économie et la culture pour les Petites Affiches Lyonnaises.

 A la lecture du premier numéro, c’est bien le cas. Reste à savoir si cette richesse éditoriale va perdurer. Hebdo sans doute le plus rentable de la presse lyonnaise, le Tout Lyon en a les moyens, mais en a-t-il la volonté ? La suite de l’histoire le dira…

Reste que cette fusion est plutôt bien acceptée par deux des principaux représentants du monde économique régional.

 Pour Bernard Fontanel, président du Medef Lyon-Rhône, «C’est un projet ambitieux et je veux croire que le nouveau Tout Lyon Affiches saura devenir un journal de référence comme l’étaient Le Tout Lyon et les Petites Affiches Lyonnaises. J’espère du Tout Lyon Affiches une information claire, complète et objective sur tous les sujets qui entrent dans le spectre de l’économie locale. »

 Pour François Turcas, le président de la CGPME du Rhône, même son de cloche : « Si comme on me l’a assuré, l’économie reste fortement présente dans la nouvelle formule, c’est une très bonne chose, d’autant qu’il n’y aura pas d’emplois de détruits à la suite de cette fusion. Il n’y a donc pas de quoi s’alarmer, même si la disparition d’un journal, a fortiori tel que les Affiches Lyonnaises, reste toujours un crève-cœur. »