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Dopée par de bons résultats 2012, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes s’installe à Genève

A la tête du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, Stéphanie Paix entend, malgré la crise, donner un coup d’accélérateur au développement de cet établissement coopératif plus que centenaire. Elle vise la place de banquier rhônalpin n°1 « des acteurs de l’économie », développant tout le panel des métiers destinés aux entreprises et aux entrepreneurs. Elle a aussi pris la décision de franchir la frontière suisse pour s’installer à Genève en octobre, voire même, si cette implantation est une réussite, un peu plus tard à Lausanne.

Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes précise aussitôt qu’il n’est pas question d’y pratiquer la gestion de fortune… Accolé au mot suisse, celui de banque est actuellement quelque peu explosif.

Cela n’empêche pas celle qui est à la tête de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes depuis décembre 2011 de nourrir le projet d’ouvrir une succursale à Genève en Suisse. « Nous avons déposé notre dossier, constitué le conseil d’administration et nous attendons avant l’été nos pré-licence bancaire », explique Séphanie Paix.

 Si tout se passe comme prévu, la succursale de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, vénérable établissement coopératif de trois cents agences et de trois mille salariés, devrait être dotée fin octobre 2013 d’une succursale à Genève.

 « Trouver notre place dans la banque de détail »

 « Nous pensons que nous pouvons y trouver notre place dans la banque de détail, d’autant qu’il existe entre Rhône-Alpes et la Suisse une vraie continuité territoriale », considère Stéphanie Paix.

 Elle poursuit : « Il existe une dizaine de milliers de frontaliers qui travaillent en France, mais qui ne pouvaient être bancarisés en Suisse : une vrai clientèle particulière pour nous. En outre, si les banques suisses sont très fortes dans le domaine de la gestion de fortune, nous n’avons pas à rougir de nos compétences en matière de banque de détail : tous les échos qui nous sont revenus à l’annonce de notre installation, le confirment. »,

 La succursale de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes (CARA) emploiera dans un premier temps une quinzaine de salariés. Les effectifs pourraient au bout de deux à trois ans s’établir à vingt-cinq.

 Après Genève, Lausanne ? « Il y aurait un véritable sens de s’installer à Lausanne si notre concept de banque multi-canaux s’avère pertinent », confirme la présidente du directoire.

 Un résultat net en recul de 38 %

 Cette installation annoncée en Suisse se déroule dans le cadre d’une annonce de résultats 2012 plutôt favorables pour la banque coopérative. Certes, le résultat net a reculé de 38 % à 119,5 millions d’euros (170,9 en 2011). Mais la raison n’en incombe pas à une moindre performance de la Caisse sur le terrain, mais à une augmentation du poids de l’impôt et surtout à une forte dépréciation dans ses comptes des actions de la maison-mère, BPCE, dont la CARA est actionnaire. Cette dernière n’octroiera pas de dividendes, pour la troisième année consécutive, d’où une perte supplémentaire de près de 40 millions d’euros.

 Pour le reste, malgré le contexte peu favorable, le Produit Net Bancaire (PNB : le chiffre d’affaires pour une banque) a crû de 2,8 % à 682 millions d’euros. Les encours de crédits ont progressé de 10,2 %. Le plongeon de l’immobilier de près de 25 % a permis à la Caisse d’Epargne d’augmenter sa part de marché de 0,8 %. Il est vrai qu’un certain nombre d’acteurs, à commencer par le Crédit Immobilier de France ont disparu. Idem pour le crédit à la consommation où sa part de marché a augmenté de 0,6 %.

 La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes est adepte du « benchmarking » (mise en concurrence) entre agences et donc entre salariés comme le montre le jugement du tribunal du TGI de Lyon du mois de septembre dernier, suite à un plainte syndicale (de SUD), un jugement auquel la direction a fait appel.

 Elle est aussi partisane du benchmarking entre banques. Ce qui l’amène à estimer qu’ « en 2012, elle a renforcé sa position de 1er banquier des collectivités locales, mais aussi de1ère banque des professionnels de l’immobilier. »

 « Devenir la 1ère banque régionale des acteurs de l’économie »

 Elle vise désormais « à devenir aussi  la banque du 1er cercle des entreprises rhônalpines et la 1ère banque des entrepreneurs de la région ». D’où une réorganisation qui l’a amenée à créer successivement l’année dernière, une Direction des PME basée à Grenoble, un Centre d’affaires grandes clientèles, ainsi qu’une Direction fusion-acquisition, s’ajoutant à une Direction gestion de fortune et Direction des financements structurés (financements d’acquisitions et financement de projets). Toutes ces Directions précise Stéphanie Paix « bénéficient de centres de décisions basés exclusivement en Rhône-Alpes, ce dont peu d’établissements peuvent se targuer. » 

 D’où l’ambition affichée pour la deuxième banque régionale, derrière le Crédit Agricole : « devenir la première banque régionale des acteurs de l’économie ».

 Photo (DR)Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes qui est présente sur cinq départements : Rhône, Loire, Ain, Savoie et Haute-Savoie