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« Du frais pour ce soir » : un nouveau concept de restauration innovant voit le jour à Lyon

Deux jeunes étudiants d’écoles de commerce viennent de lancer un concept innovant de restauration basé sur le « click and collect », très en vogue actuellement. Ils proposent aux salariés des entreprises de repartir le soir en emportant chez eux après le travail des plats de qualité, bio et pas trop chers, réalisés dans la journée et placés dans une armoire réfrigérée. Le premier test réalisé dans le hall de l’Agrapole de Gerland à Lyon semble plutôt encourageant…

 Jusqu’à présent, les grands opérateurs de la restauration collective ne s’intéressaient qu’aux repas de midi dans les entreprises, développant des restaurants d’entreprises ou proposant dans des automates des plats réfrigérés à réchauffer ou à consommer tels quels.

 Pourquoi ne pas proposer aussi des plats préparés pour le repas du soir que l’on récupére aussi dans un automate avant de rentrer chez soi ? C’est avec cette idée que deux Lyonnais, étudiants d’écoles de commerce, Maxime Benchecroun, issu de l’ECEMA-Lyon, une Ecole privée et Sopanna Chea, sorti, lui, de l’Idrac-Lyon, ont intégré l’incubateur situé au sein de l’Agrapole de Gerland par l’Isara qui forme notamment des ingénieurs agronomes. Ils y ont développé leur entreprise « Planet Drive » et leur marque, « Du frais pour ce soir ».

  15 000 euros d’aide dans le cadre du dispositif Inovizi

 Pendant plus d’un an, ils ont élaboré leur concept, basé sur le développement actuellement en vogue du « click and collect », popularisé par les « drive » de toutes sortes que l’on voit essaimer partout. ils ont perçu pour ce faire 15 000 euros d’aide à la création d’entreprises innovantes auprès du Conseil régional dans le cadre du dispositif Inovizi.

Le résultat de cette « incubation » est désormais bien visible dans le hall de l’Agrapole, cet immense bâtiment qui rassemble sous un seul toit, sous l’égide de la Chambre d’agriculture, de nombreux organismes agricoles et où travaillent près de trois cents personnes.

 Il prend la forme d’une armoire réfrigérée, un « garde à manger relais » vert, doté de cinq casiers. « Notre concept est simple-explique Maxime Benchecroun-Vous réservez votre ou vos plats sur notre site Internet, le matin avant 12 h 30 et jusqu’à cinq jours avant. La demande est directement envoyée au chef cuisinier qui prépare votre « Fraîche box », une barquette en alu, hermétiquement fermée renfermant votre plat. Cette dernière est livrée dès 17 h et installée dans l’automate. Il ne vous reste plus, avant de repartir chez vous, qu’à ouvrir l’automate avec le code reçu lors de votre commande et de vous saisir du ou des plats qu’il suffira de réchauffer chez vous pendant quelques minutes au four. »

 Mais qu’est-ce qui pourrait inciter les salariés de l’Agrapole à repartir avec un plat tout préparé plutôt que de sortir une pizza Picard ou un petit en-cas sorti de leur réfrigérateur ?

 Les deux jeunes créateurs d’entreprise répondent en cœur : « parce que notre concept répond à une demande grandissante : comment manger frais, bon et sain… sans passer des heures en cuisine… »

7,99 euros le plat

Pour mettre tous les atouts de leur côté, les deux étudiants ont joué la carte de la qualité en faisant appel à un restaurateur de Saint-Foy-lès-lyon qui leur concocte des plats de plutôt belle facture (nous avons dégusté un « pavé de saumon rôti crémeux à l’oseille » moelleux à souhait). Ils ont également joué sur le fait qu’ils proposent des produits exempts de tout additifs et de préférence bio. Et enfin, ils ont fait très attention au prix : 7,99 euros le plat, avec un tarif dégressif en fonction du nombre de plats commandés : 28,96 euros les quatre, par exemple.

 Pour populariser leur concept, ils ont distribué des flyers, communiqué par mail et organisé une réunion de présentation avec dégustations des plats à la clef à destination de leurs trois cents clients potentiels, dans le grand hall de l’Agrapole de Gerland.

 Débutant depuis le 13 mai, ce premier test grandeur nature est plutôt encourageant, sans être ébouriffant : chaque jour entre six ou sept personnes repartent avec un plat préparé, se félicitent les deux jeunes créateurs d’entreprise qui comptent également, outre des plats préparés, proposer à la demande d’autres produits, yaourts, desserts, etc., pour augmenter le panier moyen.

« Nous pensons arriver à l’équilibre fin 2014 »

 « Nous pensons arriver à l’équilibre et commencer à gagner de l’argent d’ici fin 2014, lorsque nous aurons signé des contrats avec une dizaine d’entreprises de plus de cent salariés ou de comités d’entreprise. Nous visons ensuite une vingtaine d’entreprises sur Lyon d’ici trois à cinq ans », explique Maxime Benchecroun. Outre le paiement des plats, le modèle économique de la start-up repose aussi sur la location des automates aux entreprises ou aux CE, à raison de 300 euros par mois.

 « Nous visons un chiffre d’affaires de 300 000 euros l’année prochaine », assurent les deux jeunes dirigeants d’entreprise. Mais d’ici là , une nouvelle levée de fonds sera sans doute nécessaire car leur concept qui nécessite l’achat d’armoires frigorifiques est assez capitalistique.

 Un développement de cette jeune entreprise ferait d’ailleurs bien les affaires d’une société de Brignais dans l’ouest lyonnais, Concept Automate : c’est elle qui fabrique les armoires réfrigérées.

 Ce concept innovant qui a emballé les animateurs de l’incubateur de l’Isara et la région Rhône-Alpes séduira-t-il aussi de manière suffisamment importante les consommateurs ? La réponse devrait être assez rapide, si les deux créateurs d’entreprise réussissent au cours des mois à venir à convaincre une dizaine d’entreprise de les suivre dans leur aventure entrepreneuriale.