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ERDF Rhône-Alpes/Bourgogne électrisé par l’innovation

Drônes pour surveiller les lignes haute-tension, compteurs et réseaux intelligents : les dirigeants de la compagnie de transport d’électricité veulent jouer la carte innovation jusqu’à irriguer ses 5 000 salariés. Un séminaire dédié à cet effet va réunir en juillet 250 cadres du top management.

Comme la SNCF, ERDF (Electricité Réseau Distribution France) souffre d’une contrainte de taille : surveiller ses lignes, s’agissant ici de lignes électriques moyenne tension. Il s’agit de vérifier leur état et de constater si la végétation ne risque pas à terme de couper ces lignes et de présenter des dangers.

Une contrainte de taille puisque qu’ERDF Rhône-Alpes/Bourgogne ne compte pas moins de 80 000 lignes à surveiller !

Jusqu’à présent, ces visites s’effectuaient soit par hélicoptère, ce qui est très onéreux, soit à pied.

Désormais, pour une part grandissante d’entre elles, depuis un an, elle s’opèrent à l’aide de drônes. Une chance, la région Rhône-Alpes possède sur son territoire un des meilleurs spécialiste français de ces petits engins volants, la société Delta Drone, une start-up qui s’est introduite en Bourse l’année dernière.

« Nous avons coopéré avec Delta Drône, en développant avec eux, des logiciels spécialisés pour ce type d’activit. Cela nous  apporte d’importantes économies qui sont basculées vers d’autres postes, mais aussi nous permettent d’augmenter le nombre de visites pour accroître la sécurité de notre réseau», se félicite, Jacques Longuet, directeur interrégional d’ERDF.

Ainsi Delta Drone est chargée de visiter les lignes des Alpes et une autre société spécialisée, Survey Copter s’occupe des lignes du sillon rhodanien. Entre un hélicoptère et un drône, les coûts s’établissent dans un rapport de un à trois !

Des investissements en hausse en 2014

Une expérimentation parmi d’autres pour ERDF Rhône-Alpes/Bourgogne qui avec 5 145 salariés, a réalisé l’année dernière pour 380 millions d’euros d’investissements. Des investissements qui vont d’ailleurs augmenter cette année pour monter à 392 millions d’euros.

De quoi certes renouveler et augmenter le nombre de lignes et de postes sources, mais aussi de répondre à l’augmentation des centrales éoliennes, mais surtout solaires : toutes ne sont pas installées près d’une ligne moyenne tension. Ces investissements permettront aussi de multiplier les innovations…

Car ERDF y prend goût, à l’innovation, et notamment dans la région Rhône-Alpes.

Autre exemple : 40 % des expérimentations de smart grids réalisés en France, les réseaux intelligents comme ceux expérimentés à Lyon-Confluence avec les Japonais du NEDO, sont situés en Rhône-Alpes.

Des expérimentations stratégiques qui visent en mariant le numérique et l’électricité à contrôler et mieux réguler pour contribuer à la baisse des consommations. Or, pour faire fonctionner des réseaux intelligents, il faut des compteurs intelligents !

Le déploiement de linky va créer 600 emplois

Si Rhône-Alpes est en pointe en matière de smart-grids, la raison tient au fait que ces expérimentations s’appuient sur le compteur intelligent Linky. La région a été l’une des deux en France à le tester.

C’est décidé. La phase d’expérimentation est terminée et l’on va passer, à partir de 2015, au déploiement de linky sur l’ensemble du territoire. Une phase créatrice d’emplois : cette opération va en susciter près de 600 pendant cinq ans.

« Nous avons la ferme intention de faire en sorte que ce déploiement soit effectué par des entreprises locales : fin juillet nous allons élaborer un programme précis et l’on connaîtra les marchés qui iront à ces entreprises », précise Jacques Longuet.

C’est la stratégie des taches de léopard qui a été choisie : tous les départements de la région seront concernés, en même temps, taches par taches, jusqu’à ce que les taches se rejoignent.

Ce goût de l’innovation qui n’était pas vraiment ancré dans la culture de l’entreprise, il faut bien le dire, Jacques Longuet entend le développer désormais sur une plus vaste échelle pour qu’il irrigue l’ensemble des salariés.

« Devenir presque bordeline… »

« Nous avons sélectionné vingt innovations de toutes sortes. Nous réunissons le 1er juillet 250 cadres de notre top management pour décider lesquelles nous allons mettre en avant », explique le directeur interrégional.

Et de lancer : « Il faut que nous apprenions à sortir du cadre, à échapper aux habitudes, bref à devenir presque bordeline… »

L’innovation nécessite des cerveaux ouverts pour l’accueillir…