Elles croissent à très grande vitesse : quatre nouvelles « Pépites » labellisées à Lyon et Saint-Etienne

Un succcès qui a été copié par d’autres Métropoles. Lancé en 2011 à l’initiative du Grand Lyon et de la CCI de Lyon, le dispositif « Pépites » accompagne chaque année une vingtaine de PME à très fort potentiel vers l’hyper croissance. L’objectif est de donner un coup de booster supplémentaire à des sociétés qui pourrait bien devenir les ETI (Entreprise de Taille Moyenne) de demain.

 Depuis 2013, le dispositif a été étendu à l’ensemble du territoire du Pôle Métropolitain (Saint‐Etienne Métropole, ViennAgglo, Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère).

 Ainsi, quatre nouvelles entreprises ont été labellisées en fin d’année dernière 2014 par un comité composé essentiellement de chefs d’entreprises et d’experts du monde du financement. Portraits de ces entreprises à haut potentiel.

 Avi a équipé Al Djezeera au Qatar

 Répondant à un appel d’offres international, la société Avi, basée à Vaulx-en-Velin, à l’est de l’agglomération lyonnaise a eu la bonne surprise de se voir sélectionnée par Al Djazeera. Elle a donc équipé en matériel audiovisuel et mutimédia la chaîne de télévision qatarie.

 Tel est le métier, à destination des entreprises, des collectivités et de l’éducation, une de ses spécialités, de cette entreprise de seize salariés dotée de quinze ans d’existence.

 « Nous restons des artisans : nous avons une forte réactivité, nous faisons du sur-mesure et nous mettons en œuvre un suivi personnalisé. C’est, je crois, ce qui explique notre réussite », explique Yvan Nicard, le directeur de la société.

 Elle connaît une forte croissance. Avi est ainsi passé au cours de son exercice 2011/2012, clos à fin juin, d’un chiffre d’affaires de 2, à 3,5 millions d’euros. Elle a atteint les 4,6 millions d’euros au cours du dernier exercice, 2013/2014. Bref, une croissance annuelle de 18 à 20 % l’an.

 Disposant d’un réseau de revendeurs et de deux agences, à Metz et à Montpellier, elle compte en ouvrir deux autres, à Paris et Bordeaux.

« Cette labellisation tombe à pic, reconnaît le directeur de la société : cette forte croissance nécessite un besoin de structuration de l’entreprise, en interne. Elle va nous permettre de nous aider à grandir et à trouver de nouveaux marchés et de nouveaux secteurs géographiques. »

 L’export est également en ligne de mire. L’entreprise devrait embaucher trois personnes cette année.

Millesia : lingerie 3.0

 Alors que ses confrères spécialisés patinent quelque peu, Millesia, société lyonnaise de seize salariés, spécialisée dans la lingerie haut de gamme, caracole.

Cette société qui vend des pièces de lingerie entre 150 et 200 euros pièce, a réalisé la première année de sa création, 270 000 euros de chiffre d’affaires. Elle atteignait déjà 870 000 euros, l’année suivante, puis 1,6 millions en 2012. Elle devrait afficher 2 millions d’euros cette année….

 Pourquoi cette croissance TGV qui vaut à Millesia sa labellisation comme « Pépite » ? « La raison est simple, explique son président, Charles de Tournay : parce que dès la conception du produit, nous prenons en compte sa dimension digitale. »

Au niveau de la distribution elle-même qui à hauteur de 50 % passe par le Web, mais, précise Charles de Tournay : « cela va bien plus loin puisque dès l’élaboration de la pièce, nous prenons en compte l’aspect qu’elle aura sur l’écran Web et qui la fera vendre. Ainsi, la styliste fera en sorte que sur l’écran la lingerie réfléchira bien la couleur, sera dotée des bonnes matières qui la mettront en valeur, etc. »

 Chacune des pièces de lingerie présentée est également accompagné d’un QR Code qui permet à l’Internaute de comprendre l’histoire qui s’y rattache.

 Dernier chantier en date : la mise en place d’une forme d’interactivité avec les consommateurs destinée à faire évoluer les produits, selon leurs souhaits « Nous voulons intégrer d’entrée l’avis du consommateur », assure Charles de Tournay.

C’est cet aspect numérique que Millesia qui exporte près de 70 % de sa production dans une quinzaine de pays, entend encore améliorer grâce à cette labellisation. Pour rendre plus efficace encore son système d’information et faire en sorte que ledit système sache encore mieux digérer l’information en matière de reporting. « Cette labellisation arrive au bon moment », se félicite le président de Millesia.

 Reputation VIP influence les résultats de Google

 Créée à Lyon en 2012 par un entrepreneur et un informaticien autodidacte, Reputation VIP a mis au point une technologie qui permet d’influencer les résultats de Google.

 Une photo de vous quelque peu compromettante publiée sur les réseaux sociaux et référencée sur Google ? Un produit ou service d’une société qui n’est plus commercialisé mais qui figure toujours sur la première page du moteur de recherche américain ? Un article ou une vidéo où votre entreprise est vilipendée ? Autant de traces laissées sur le Web qui peuvent nuire à l’e-réputation d’un particulier ou d’un dirigeant d’entreprise, voire encore à l’image d’un produit ou d’une marque.

La start-up lyonnaise Reputation VIP résoud le problème en un tournemain. Le job de Reputation VIP est de défier au quotidien les algorithmes de Google pour faire remonter sur le moteur de recherche américain, les éléments positifs sur une personne ou une société.

Elle est aussi capable, si vous le voulez, de chasser les éléments encombrants plus loin dans les pages ultérieures du moteur de recherche du moteur de recherche américain. Nom de code du procédé mis en œuvre « Forteresse digital ».

Les éléments négatifs sont toujours sur le Web. Ils ne disparaissent pas. Mais ils ne sont plus visibles pour la plupart des utilisateurs : il faut savoir que 95 % des internautes ne vont pas au-delà de la première page Google lors d’une recherche.

Comptant une vingtaine de salariés, Reputation VIP devrait, selon les Echos réaliser un chiffre d’affaires d’environ 1 million d’euros en 2014. Elle compte désormais se développer à l’international.

Siléane robotise l’industrie agro-alimentaire

 Créée en 2002, Siléane, une PME stéphanoise, a exposé lors du dernier salon Innorobo à Lyon, l’année dernière où elle a présenté sa dernière génération de robots : Kamido.

A l’origine de cette entreprise, un directeur associé d’une autre PME de la mécanique, Courbon, une société stéphanoise spécialisée dans le pilotage et la traçabilité des processus industriels qui a eu l’intuition, qu’à l’instar de l’automobile, l’agroalimentaire allait aussi se robotiser. Avec à la clé, une problématique difficile à résoudre puisqu’il s’agit de produits plus complexes à traiter, car n’étant pas strictement identiques.

Ainsi, Siléane fournit des robots aux lignes d’industries agro-alimentaire qui nécessitent des cadences rapides.

Il s’agit d’une société de haute technologie : sa Recherche&Développement représente 20 % de son chiffre d’affaires qui devrait atteindre en 2014, 6 millions d’euros. L’entreprise emploie 80 % d’ingénieurs !

Siléane a été choisie comme « Pépite » car elle est en forte croissance, par ailleurs rentable : 2 millions d’euros en 2010, 4,2 en 2012 et 5,4 millions d’euros en 2013.

La PME qui emploie près de 40 personnes aujourd’hui et pense approcher la centaine de salariés d’ici 2020, entend désormais se développer à l’export. Objectif : la moitié de son activité à l’international, contre près de 10 %, seulement, actuellement.

Elles bénéficieront d’un accompagnement spécifique

Siléane est la troisième entreprise stéphanoise à être labellisée « Pépite » aux côtés de Technomark et d’Axenco, distinguées en 2014. Comme le veut le dispositif, elle sera accompagnée pendant un an par la Direction économique de Saint‐Etienne Métropole et la CCI de Saint‐Etienne‐Montbrison.

De leur côté, Avi, Millesia et Réputation VIP bénéficieront, elles, d’un accompagnement d’une durée de deux ans, assuré par un référent de la Direction des Services aux Entreprises du Grand Lyon et par un conseil‐référent CCI de Lyon. Ce dernier a pour rôle d’accompagner l’entreprise de façon transversale et de piloter les experts externes qui seront impliqués.

La croissance rapide est en général compliquée à gérer pour une entreprise. Ce suivi personnalisé a pour but de permettre à l’entreprise de résoudre rapidement ses problématiques qu’elles soient stratégiques, commerciales, marketing, ou d’aide au financement (levée de fonds, croissance externe, ingénierie financière), voire de développement à l’international, de gestion des ressources humaines ou encore d’organisation.