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Elu nouveau président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes : Laurent le Numérique

Agriculture, ruralité, artisanat, PME et notamment le numérique, mis en tête de gondole : tels ont été les thèmes privilégiés par Laurent Wauquiez lors de son premier discours de président du Conseil régional Rhône-Alpes-Auvergne. En revanche, peu question de l’industrie…

« Nous allons porter une grande ambition numérique pour notre région. Je suis convaincu que Rhône-Alpes-Auvergne peut devenir la Silicon Valley européenne ! »

 Sitôt installé dans son fauteuil de président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’hôtel de région, à Lyon-Confluence, lundi 4 décembre, Laurent Wauquiez a décliné ses priorités dans son discours d’installation.

 Parmi celles-ci, tout en haut de la pile : le Numérique.

 Pour le nouveau boss de la région qui succède au socialiste Jean-Jack Queyranne, « Nous avons les chercheurs, nous avons les formations, nous avons les entreprises : il faut donner du souffle à tout cela en aidant les acteurs à travailler ensemble. »

 Un campus européen du numérique

 Il l’avait annoncé en réalisant pendant la campagne électorale des régionales une conférence de presse à proximité de l’ancien siège de la région à Charbonnières : lui aussi, en matière de numérique, veut son lieu totem, en matière de formation cette fois.

 Et de confirmer que « la première pierre de cette ambition sera la création d’un campus européen des métiers du numérique sur le site abandonné de Charbonnières. » Un projet qui pour l’instant paraît encore bien flou, cependant.

Pour Juliette Jarry, nouvelle vice-présidente chargée du Numérique, « ce projet auquel nous tenons beaucoup se fera avec tous les acteurs du secteur. On verra s’il s’agit d’accueillir sur place des structures déjà existantes, ou d’en créer de nouvelles. Ce qui est sûr, c’est que tous les acteurs se plaignent d’un manque de compétences sur le marché. Il existe de gros besoins : ce campus devra accueillir un millier d’élèves à terme. »

 Outre le numérique, on a beaucoup entendu dans le discours du nouvel homme fort de la Région les mots agriculture, ruralité, voire même pêche, chasse, TPE et PME, souvent celui de l’entreprise mais peu ou prou celui d’industrie qui avait en revanche toutes les faveurs de l’ancienne équipe aux manettes de la région.

 Laurent Wauquiez a ainsi confirmé la mesure mise en avant pendant sa campagne : « zéro charges pour la première embauche, afin d’accompagner les entreprises, les commerçants, les artisans, le professions libérales dans leurs premiers pas. »

 « Cela permettra de relancer l’emploi », estime-t-il.

 La préférence pour les entreprises régionales figure aussi au rang des premières mesures prises lors d’attribution de marchés publics. Une mesure, pas toujours facile d’ailleurs à mettre en œuvre du fait de l’environnement juridique des marchés publics.

 La première visite du nouveau président à un centre d’apprentissage

 « J’ai pour objectif de faire de notre région la première de France pour l’apprentissage », a-t-il annoncé. Une incantation supplémentaire sur le sujet ? Il n’a pas précisé comment il entend s’y prendre. Adepte des symboles et pour donner plus de poids à ses propos, sa première visite de président a été pour la Maison Familiale Rurale de Balan, dans l’Ain, qui forme des apprentis aux métiers de bouche, de l’hôtellerie et de la restauration.

 Il a ajouté au titre des symboles, dans la ligne droite des propos de campagne la décision de ne pas augmenter le budget de la région, ni donc les taxes, durant ses six années de mandats.

 Cela signifiera donc des coupes claires dans les budgets. La région sera mise au pain sec et à l’eau : le parc immobilier, frais de voitures, réceptions, seront notamment concernés.

 Mais comme il est difficile de ne pas donner l’exemple : « On ne peut pas demander des efforts aux autres, si on ne se les applique pas à soi-même… » , il annonce une baisse de 10 % des émoluments des conseillers régionaux.

 A noter cependant que cette décision est amoindrie par le fait que les élus régionaux auvergnats voient automatiquement, du fait de la loi leurs émoluments augmenter eux de …40 %. Les indemnités dépendent de la population régionale.

 Autre décision : les élus seront privés du téléphone portable et des forfaits qui les accompagnaient : 1 million d’économie.

 Dix-neuf millions d’euros économisés sur six ans

 Au total, estime le nouveau président, durant le mandat, la région économisera 19 millions d’euros de frais de structure.

 Le nouveau président d’Auvergne-Rhône-Alpes entend aller vite : d’ici l’été, quatre chantiers prioritaires seront ouverts : l’apprentissage, comme on l’a vu plus haut, l’agriculture, la formation professionnelle « en ouvrant un système de droits et de devoirs » et enfin, le numérique.

 Il entend être jugé sur ses actes : « Nous adopterons dans chaque domaine d’action des indicateurs de résultat pour mesurer nos efforts. Je souhaite qu’il y ait une transparence complète de notre action et que les citoyens puissent juger constamment de nos performances… »

 Laurent Wauquiez entend renouveler et re-crédibiliser la politique. Ce ne sera pas la moindre des tâches qu’il s’est assignée.

 Il aura à faire à une opposition renouvelée au sein de laquelle l’ancien président Jean-Jack Queyranne s’efface volontairement. S’il reste élu de la Région, il a passé le flambeau à son ancien vice-président aux Finances, Jean-François Debat qui fut l’un des quatre candidats malheureux à cette élection face à Laurent le Numérique.

(*) le scrutin : Laurent Wauquiez (LR/MoDem/UDI) : 113 voix ; Jean-François Debats (PS/PR) : 42 voix ; Christophe Boudot (FN) : 34 voix ; Jean-Charles Kohlhaas (EELV) : 8 voix et Cécile Cukierman, PC : 7 voix.