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En difficulté, TLM demande au Tribunal de Commerce à bénéficier de la clause de sauvegarde

Mardi 27 novembre, le Tribunal de Commerce de Lyon devrait placer la télévision locale lyonnaise TLM sous clause de sauvegarde à la demande de son Pdg, Jean-Pierre Vacher. La chaîne de télévision locale souffre d’une baisse de 12 % de ses revenus publicitaires et ce n ‘est pas prêt de s’arranger. Elle n’a pas réussi à prendre son envol économique après son départ du giron du Progrès. Pour son Pdg, la solution réside pour une part dans les collectivités locales qui assurent déjà près de 40 % de son budget.

La semaine dernière, Jean-Pierre Vacher, Pdg de Télé Lyon Métropole (TLM) a décidé de demander au Tribunal de commerce de Lyon, à bénéficier de la procédure de sauvegarde. La réponse des juges consulaires, probablement positive devrait intervenir le mardi 27 novembre.

« C’est une mesure de prévention, donc de bonne gestion.  », explique Jean-Pierre Vacher. Prise avant toute cessation de paiement, la clause de sauvegarde est une procédure qui a pour but de permettre à l’entreprise qui la sollicite de repartir de l’avant, gèlant les créances, tout en permettant sans précipitation de prendre des mesures de redressement.

Elle est d’ordinaire beaucoup plus efficace que le dépôt de bilan qui fait suite, lui, à la constatation d’une cessation de paiement. Ce dernier mène trop souvent les entreprises concernées à une liquidation judiciaire pure et simple.

Un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros

Le constat effectué par le Pdg de TLM est simple. La télévision locale lyonnaise qui depuis sa création n’a pratiquement jamais réalisé un exercice dans le vert est confrontée comme la plupart des médias, à la crise du marché publicitaire depuis le printemps et, plus encore, depuis la rentrée. « Nous enregistrons un recul de notre chiffre d’affaires de l’ordre de 12 % qui nous fragilise, alors que nous sommes en plein redéploiement de notre modèle. »

Sortie du giron du Progrès à la mi-2010, accompagnée par de nombreux chefs d’entreprises lyonnais qui ont investi dans la relance de la télévision, la chaîne a depuis, subi une cure d’amaigrissement. Elle s’est séparée d’une dizaine de collaborateurs-les effectifs actuels sont de trente équivalents temps pleins- et a tenté de gérer ses comptes au cordeau. « Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2011 : nous avons pu réduire notre perte de 530 000 à 300 000 euros, cette année », décrit Jean-Pierre Vacher.

Les actionnaires de TLM-toujours présents au capital, hormis, le promoteur immobilier Cardinal- qui ont déjà procédé à une deuxième augmentation de capital (de 1,4 millions d’euros), ne devraient pas cette fois remettre au pot « hormis peut-être si nécessaire, un apport en compte courant », précise Jean-Pierre Vacher.

Un message lancé aussi aux collectivités locales

Restent donc les collectivités locales qui assurent déjà près de 40 % du budget de TLM. « On voit bien que les chaînes locales de télévision qui s’en tirent le mieux dans le contexte difficile actuel sont celles qui bénéficient d’une aide de 50 à 60 % des collectivités locales sous diverses manières, en achetant plus d’espaces, en renforçant leurs partenariats », explicite Jean-Pierre Vacher qui au travers de cette demande de placement en clause de sauvegarde, lance aussi un message aux dites collectivités locales.

Pour Jean-Pierre Vacher, cet incident de parcours « ne remet pas en cause le chemin parcouru par TLM ces deux dernières années : nous avons modernisé l’identité de la chaîne, nous l’avons ouverte aux nouveaux modes de diffusion, tel l’Internet, les mobiles ou les bouquets ADSL, nous avons rendu l’info plus réactive… »

Dans le même temps, la chaîne locale a procédé à des efforts de diversification autour des prestations audiovisuelles et opérations de production pour le compte de tiers : celles-ci représentent désormais 30 % des recettes de TLM qui annonce 20 % de nouveaux clients depuis le début de l’année 2012.

Bref, Jean-Pierre Vacher compte sur cette procédure de sauvegarde pour permettre à TLM  » de passer ce cap difficile en consacrant toute son énergie à la poursuite du développement commercial de l’entreprise. »

Outre un apport accru espéré de la part des collectivités, un partenariat avec l’OL TV de Jean-Michel Aulas pourrait aussi constituer un moyen de sortie de crise pour la chaîne lyonnaise. Encore faudrait-il que le président de l’OL qui a fait des déclarations en ce sens, concrétise cette proposition.

Ue crainte cependant : cette décision intervient alors que TLM perdra son statut de chaîne numéro 20, pour prendre le numéro 30, au cours du mois de décembre parmi les différentes chaînes de télévision. Elle risque de ce fait, de devenir moins visible pour le public.

Photo (DR)-Au côté du logo TLM, Jean-Pierre Vacher , Pdg de la chaîne lyonnaise.